Avant d'écouter SSK, je ne connaissais rien à ce one-man-band, dont j'ignorais jusqu'à l'existence. N'étant même point sûr que le groupe pratiquait du Black
Metal, je me suis empressé d'écouter pour me rendre compte que c'était bien le cas...
Après une introduction glauque bien comme il faut aux claviers, on a droit à une entrée en matière très réussie (un court morceau d'un peu plus de deux minutes) qui frappe d'entrée par sa production très propre et artificielle, le chant plutôt original (qui rappelle vaguement
Naglfar, période
Diabolical, en légèrement plus grave), tout comme les riffs visiblement assez techniques. On dénote également la présence d'une boîte à rythme qui pourra parfois rendre l'écoute moins exaltante, mais c'est compréhensible vu que le pauvre monsieur est seul dans son studio...
On poursuit avec un morceau lorgnant vers le Death/Thrash, au chant légèrement trafiqué par moment, un morceau assez agressif qui alterne entre passages plus techniques (qui confèrent une identité Death), et des ambiances rendues horriblement pesantes par l'efficacité de la batterie dans les passages mid-tempo et le chant.
La quatrième piste, "
Leiden", est un petit coup de cœur pour moi : il s'agit en effet d'une sorte de slow à la guitare sèche, tout emprunt de mélancolie (les paroles ne sont pas disponibles avec le CD mais on a aucun mal à les comprendre : "I'm sorry... I hate myself... etc..."). Puis, comme désespérées elles aussi, surviennent les guitares électriques, le temps d'un coup de tonnerre, enfin rapidement éclipsées par la sombre grâce des sèches qui reviennent et achèvent le morceau dans un riff beau, simple et troublant.
La suite est bien différente : après une intro assez suggestive (voir le titre de la piste 5 : "Raping The
Virgin Whore"...), SSK balance la sauce ; c'est alors qu'en bon amateur de
Dark Funeral, je ne peux m'empêcher de remarquer la ressemblance au niveau des hurlements, blast-beat et riffs glacés typiques du style. Cependant le morceau change son cours : dans une seconde partie survient un piano qui ouvre un long passage à l'ambiance diaboliquement pesante, noire, sombrement "romantique" (la comparaison, brève et forcée, avec
Cradle Of Filth se dessine à ce moment). Le morceau s'achève enfin avec les riffs brutaux du début.
Vient ensuite un morceau long de prés d'un quart d'heure, dont la première partie est instrumentale (ou presque) : claviers sobres et piano précèdent les guitares et batterie pour une ambiance mystique où le piano guide l'auditeur dans une nuit obscure. Au bout de 6 minutes, exit les claviers : les riffs thrash super rapides et la double pédale font irruption pour délivrer un Black
Metal hybride, avec un côté Thrash très prononcé, faisant la part belle à l'ambiance quelque peu dérangeante du morceau ; celle-ci se cristallise soudain avec le début de la 3ème partie : la guitare sèche et le chant psalmodié font naître des visions d'étendues désertiques...
L'album s'achève avec un morceau brutal, au début axé Death avec renfort de blast beat et riffs redoutables qui nous emportent jusqu'à un break où le clavier et les insaisissables chuchotements rappellent encore une fois (vaguement)
Cradle Of Filth. Puis le morceau repart et s'achève "tranquillement".
En somme, un album intéressant et, dirais-je, instructif, qui apporte sa vision du Black
Metal d'une manière humble et incontestablement originale (la boîte à rythme et la personnalité artistique de Necrol sont primordiaux à ce niveau). Le groupe, très créatif, flirte avec plusieurs aspects du Black
Metal : la magie du Goth, de la violence, la tristesse et les ambiances du
Doom... sans jamais laisser s'installer la routine malgré des points faibles secondaires. A écouter par curiosité.
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