Remember to Die

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13/20
Nom du groupe Maesün
Nom de l'album Remember to Die
Type EP
Date de parution 01 Mars 2024
Style MusicalPower Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Intro
Ecouter02:39
2.
 Remember to Die
Ecouter05:34
3.
 Life in Chains
Ecouter05:20
4.
 Book of the Dead
Ecouter05:57
5.
 The Weaver
Ecouter05:03
6.
 Waves
Ecouter05:21
7.
 Fix My Heart (Voivod Cover)
Ecouter05:11

Durée totale : 35:05

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Maesün



Chronique @ ericb4

21 Mars 2024

Un premier essai à l'énergie communicative mais encore taillé dans la roche...

Difficile de nos jours pour les nouvelles recrues de se frayer un chemin dans un espace metal symphonique à chant féminin encore dominé par ses cadors, et dans lequel se meuvent parallèlement nombre de jeunes loups aux dents longues. C'est pourtant ce redoutable défi que souhaite relever ce quintet créé il y a un an à peine. Mû par une sérieuse envie d'en découdre mais conscient des risques courus à se lancer tout de go dans l'arène, le prudent collectif réalisera trois singles (« Book of the Dead » en 2023, auquel succéderont « Life in Chains » et « The Weaver » en 2024), préalablement à la réalisation de son premier et présent EP, « Remember to Die ». Aussi, effeuille-t-on une auto-production affichant 7 pistes au compteur, dont les trois plages sus-mentionnées, égrainées sur un ruban auditif de 35 minutes. Quels seraient alors les arguments de cette troupe susceptibles de faire d'elle un espoir avec lequel la concurrence devra composer ?

Dans ce dessein, le groupe peut compter sur l'expérience studio de ses membres. Aussi, se conjuguent les talents de : Andrada Hofmeister (Symphress), chanteuse au chatoyant grain de voix ; Florin Huluba (Badge) et Mihai Brici (Symphress), aux guitares ; Dan Tarcea (Syn Ze Șase Tri), à la basse ; Mihai Pușcașu (ex-Clitgore, ex-False Reality, ex-Ruadh, ex-Sincarnate, Syn Ze Șase Tri ...), à la batterie. De cette fraîche collaboration émane un propos power symphonique aux relents heavy mélodique et pop-rock, dans la veine coalisée de Magica, Ancient Bards et After Forever. Ce faisant, l'introductive galette bénéficie d'une production d'ensemble de bonne facture, témoignant d'enregistrements plutôt soignés et d'une péréquation de l'espace sonore entre instrumentation et lignes de chant. De quoi nous intimer d'aller explorer plus en profondeur les arcanes du vaisseau...

C'est à la lumière de leurs plages les plus incandescentes, les plus nombreuses de ce set de compositions, que nos acolytes nous rallieront le plus aisément à leur cause. Aussi, passée la brève et, somme toute, dispensable entame instrumentale progressive infiltrée de frivoles clapotis pianistiques, la bien-nommée « Intro », les éléments ne sauraient tarder à se déchaîner. Ce qu'atteste son plus proche voisin, « Remember to Die », solaire up tempo power symphonique aux riffs crochetés et pourvu d'un tapping effilé, à mi-chemin entre Ancient Bards et Magica ; ne relâchant son étreinte qu'en de rares instants, décochant un refrain certes déjà couru mais des plus efficaces et mis en exergue par les sensuelles inflexions de la sirène, ce pulsionnel méfait poussera à un headbang bien senti et quasi ininterrompu. Et ce n'est pas l'éblouissant solo de guitare placé sur notre route qui nous déboutera de l'invitant effort, loin s'en faut.

Moins directement inscriptibles dans les charts, d'autres pistes de cet acabit pourront non moins nous retenir, un peu malgré nous. Ce qu'atteste, d'une part, « Book of the Dead » frondeur méfait aux riffs acérés et adossés à une rageuse rythmique, dans la lignée d' After Forever. Recelant d'insoupçonnées et opportunes montées en régime du corps orchestral et jouissant d'enchaînements intra piste ultra sécurisés, la saillante offrande n'aura pas tari d'armes pour asseoir sa défense. Dans cette lignée, eu égard à ses inaliénables et fulgurants coups de boutoir, à la soudaineté de ses accélérations et à de truculentes séries de notes échappées d'un inattendu clavecin, l'échevelant « Waves » pourra, à son tour, aspirer le tympan du chaland.

Dans une même dynamique, la troupe s'est par ailleurs prêtée au délicat exercice des reprises. Bien lui en a pris. Ainsi, bien que préservant le substrat mélodique et rythmique originel de « Fix My Heart », l'un des titres emblématiques des Canadiens de Voivod (extrait de leur album studio « The Outer Limits » (1993)), le collectif lui a cependant conféré une touche personnelle au regard des grisants médiums insufflés par une frontwoman bien habitée.

En revanche, lorsqu'il ralentit un tantinet le rythme de ses frappes, le combo parvient plus malaisément à trouver les clés pour nous happer. Ce que prouve « Life in Chains », mid tempo bien cadencé, doté de riffs corrosifs et aux puissants et métronomique coups d'olives. Générant pourtant une énergie aisément communicative mais handicapé par de persistantes linéarités mélodiques, et en dépit des poignantes impulsions de la déesse pour tenter de sauver l'embarcation du naufrage, la sauce ne prend pas vraiment.

Enfin, lorsqu'ils nous mènent en d'intimistes espaces, nos compères s'y adonnent avec une infinie délicatesse, générant alors une charge émotionnelle difficile à contenir. Ce qu'illustre « The Weaver », ballade a-rythmique d'une sensibilité à fleur de peau, que n'auraient sans doute reniée ni Ancient Bards ni Magica. Voguant sur d'ondoyantes nappes synthétiques, sous-tendue par de troublantes gammes pianistiques et s'écoulant le long d'une radieuse rivière mélodique qu'empruntent les magnétiques modulations de la maîtresse de cérémonie, cette pièce ouatée ne saurait être esquivée par l'aficionado d'instants tamisés.

En définitive, nos cinq acolytes nous plongent au cœur d'un propos à la fois pulsionnel, corrosif et un brin enivrant, bénéficiant, en outre, d'une ingénierie du son plutôt soignée. Pour se sustenter, d'aucuns auraient sans doute espéré une atmosphère plurielle, des phases rythmiques un poil moins stéréotypées qu'elles n'apparaissent et l'octroi de l'un ou l'autre duo. Il conviendrait également que la troupe consente à une quelconque prise de risque et qu'elle nous livre, à un moment ou à un autre, une fresque de son cru, exercice de style souvent appelé de ses vœux par un tympan déjà accoutumé aux vibes, au demeurant encore bien présentes, de ses maîtres inspirateurs. Cependant, si quelques sentes mélodiques gagneraient à être affinées, le groupe fait montre d'une technicité instrumentale et vocale déjà affirmée et d'arrangements de bon aloi. Un premier essai à l'énergie communicative mais encore taillé dans la roche, susceptible de placer le groupe parmi les outsiders à ne pas mésestimer. Wait and see...

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