Remains

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14/20
Nom du groupe Strontium
Nom de l'album Remains
Type Album
Date de parution 14 Avril 2019
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1.
 Stormwings
Ecouter05:05
2.
 Resentment Like a Torture
Ecouter05:44
3.
 Lie, Cry or Die
Ecouter03:23
4.
 Wait Me
Ecouter05:17
5.
 Kisses
Ecouter05:43
6.
 Pour Vous
Ecouter06:15
7.
 From the High
Ecouter05:56
8.
 Darkness Within
Ecouter05:34

Durée totale : 42:57

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Strontium



Chronique @ ericb4

21 Juin 2019

Un charismatique et prégnant effort mais encore taillé dans la roche...

Encore un énième groupe metal gothique symphonique à chant féminin à se lancer dans l'arène, voué comme tant d'autres à une disparition prématurée, me direz-vous, et vous auriez raison. Toutefois, loin de chercher à jouer les clones de Nightwish et consorts, ce jeune sextet russe originaire de Saint-Pétersbourg propose un rock'n'metal atmosphérique gothique aux relents doom et symphonique, dans le sillage de Lacuna Coil, Regardless Of Me, Skyward, The Wake ou encore One Without. C'est dire que l'on joue dans une tout autre cour que moult de leurs homologues stylistiques, et ce, depuis sa fondation, en 2011.

Une originale combinaison de styles qui a pour corollaire un projet à la maturité compositionnelle avérée, et dont les textes des paroles renvoient à des thématiques aussi éclectiques que l'amour, la douleur, l'espoir et le mal-être. Ce dont témoignent leurs trois premiers singles « Ave End » (2013), « Kisses » (2017 » et « Darkness Within » (2018), les deux derniers en date faisant partie intégrante du présent et premier album full length répondant au nom de « Remains » ; une auto-production où ne s'égrainent guère plus de 8 pistes sur un ruban auditif de 43 minutes. Aussi, quelque huit années après sa sortie de terre, la troupe russe serait-elle en mesure de maintenir la concurrence en respect et de constituer un sérieux espoir de ce registre metal ?

Depuis ses débuts, de profonds remaniements de l'équipe se sont opérés, et ce, en réponse aux aspirations artistiques successives et/ou individuelles du groupe. Aussi, la formation Est-européenne repose actuellement sur les talents conjugués de : Yan Kizhaev (batterie), Artem Timchenko (lead guitare), Vladislav Natarov (guitare rythmique), Oleg Shishko (basse), Sergey Katsimon (claviers), sans oublier Alexandra Rodina, frontwoman au chatoyant grain de voix. Avec la participation, pour l'occasion, de la claviériste Natalia Korelskaya. De cette fraîche collaboration émane une œuvre à la fois volontiers frondeuse, parfois enjouée, un brin énigmatique, mélancolique et torturée, témoignant d'une technicité instrumentale éprouvée, d'une mélodicité aux fines nuances et d'arrangements de bon aloi. On regrettera cependant une ingénierie du son en proie à quelques irrégularités. En effet, un gênant sous-mixage des lignes de chant ainsi qu'un manque cruel de profondeur de champ acoustique ne pourront être éludés. Quant aux finitions, elles demeurent peau de chagrin, atténuant d'autant le confort auditif sur la durée. Mais levons plutôt l'ancre...


C'est à l'aune de leurs passages les plus incandescents et les moins obscurs que nos acolytes marqueront leurs premiers points, et ce, d'un claquement de doigts. Aussi, retiendra-t-on, d'une part, le ''lacunacoilesque'' up tempo « Stormwings » eu égard à son épais et magnétique riffing coalisé à une basse résolument vrombissante et à son refrain catchy. Déambulant sur une sente mélodique d'une confondante fluidité, les capiteuses inflexions de la sirène font mouche où qu'elles se meuvent. Pourtant d'une efficacité redoutable et un brin troublant, l'offensif méfait n'esquivera guère l'effet de compression sonore qui le taraude et parfois nous désarçonne. Dans cette même veine, de par son refrain immersif à souhait et ses grisantes variations rythmiques, l'entraînant « Kisses » ne lâchera pas sa proie d'un pouce. Mais là ne s'arrête pas la ronde des saveurs...

Moins directement orientés vers les charts, d'autres espaces d'expression tout aussi enfiévrés révéleront néanmoins de luxuriants et séduisants paysages de notes. Ainsi, à l'image de ses riffs acérés doublés d'une basse claquante, le pulsionnel « From the High » affiche sa ferme détermination à nous faire déambuler sur des charbons ardents. Ce faisant, le brûlot nous livre un frémissant solo de guitare ainsi qu'un entêtant refrain, propice à un headbang subreptice. Quant au vitaminé « Resentment Like a Torture », il nous octroie de sidérantes montées en puissance du dispositif instrumental tout en disséminant d'infiltrantes séries d'accords. Empruntant quelques chemins de traverse, ce mid tempo progressif dans la lignée de Skyward feint de nous égarer pour mieux encenser le tympan, in fine. Dans cette salve, on ne saurait omettre le ''lacunacoilesque'' « Darkness Within ». A la fois frondeur et félin, pourvu de riffs crochetés et réservant d'insoupçonnées accélérations, le vivifiant méfait se fera dévorant à ses heures.

Quand l'atmosphère se fait plus chaotique et oppressante, et le climat un tantinet ténébreux, voire anxiogène, on demeure à la fois intrigué et glacé par l'étrange ballet imposé par nos compères. Ce qu'illustre précisément « Lie, Cry or Die », gorgonesque mid tempo doom gothique nous faisant évoluer au cœur d'une épaisse forêt peuplée d'étranges créatures. A la manière de The Wake, sans relâcher d'un iota la pression, la vénéneuse offrande se dote d'ondulants gimmicks guitaristiques et de growls caverneux qui, par effet de contraste, répondent en écho aux claires mais souffreteuses inflexions de la belle.

Ralentissant parfois sa course, le convoi instrumental nous mène alors en d'enchanteresses contrées. Aussi le pavillon sera-t-il happé sans jambage par les couplets finement ciselés de « Wait Me » ; un rayonnant mid tempo à mi-chemin entre Lacuna Coil et Regardless Of Me, témoignant d'une ligne mélodique d'une précision d'orfèvre et sur laquelle se greffent les ensorcelantes volutes de la maîtresse de cérémonie. Pourvu de délicats arpèges au piano, d'un pénétrant cheminement d'harmoniques et d'enchaînements bien négociés, l'enivrant effort accuse toutefois une bien tardive progressivité du corps orchestral, précédant elle-même une chute par trop brutale en fin de piste. De même, c'est dans un océan de félicité que l'on plongera à l'instar de « Pour Vous », charismatique et pénétrant mid tempo symphonico-progressif dans l'ombre de Skyward, où un subtil picking à la guitare acoustique s'harmonise avec les sinueuses rampes du maître instrument à touches. Calé sur le schéma oratoire de la belle et la bête, la petite fresque offre un saisissant effet de contraste entre les graciles volutes de la déesse et les growls ombrageux de son comparse.


A l'issue de notre traversée, un étrange et contradictoire sentiment de plénitude et d'inachèvement nous étreint. A la fois diversifié sur les plans atmosphérique, rythmique et vocal, ce premier essai témoigne également d'un réel potentiel technique ainsi que de louables qualités mélodiques de ses auteurs. Toutefois, le tonique et prégnant propos accuse un manque d'épaisseur artistique et n'a consenti que fort peu de prises de risques, rendant, de fait, la plupart des cheminements d'harmoniques prévisibles. De plus, encore bien souvent terré dans l'ombre de ses maîtres inspirateurs sans véritablement s'en distancier, s'enfermant parfois dans des schèmes mélodiques devenus classiques, le combo russe peine à révéler son identité propre. Par ailleurs, une ingénierie du son encore lacunaire dans son principe d'émission, peu propice à une écoute d'un seul tenant, dessert un set de compositions au demeurant bien inspiré, d'une sensibilité à fleur de peau, et à la forte charge émotionnelle. Gageons qu'il ne s'agit que d'un galop d'essai et que nos acolytes sauront trouver les clés pour nous rallier plus immédiatement à leur cause. Wait and see...

Note : 13,5/20

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