Liste des groupes Metal Alternatif Empyre (UK) Relentless

Une signature chez Kscope permet toujours une visibilité salvatrice, encore plus pour un jeune groupe ayant les dents longues et cherchant à diffuser sa musique. Le label est connu pour ne pas multiplier les sorties mais attacher de l’importance à chacun de ses poulains, ce qui n’est pas forcément le cas de tous (personne n’est cité, certains sont visés).
Pour les britanniques de Empyre, c’est donc dans un contexte totalement nouveau que sortira le successeur de "Self Aware".

"Relentless" se veut une porte d’entrée pour l’artiste qui, loin d’être aussi prog que la plupart du catalogue du label (Steven Wilson, TesseracT, Klone, Katatonia etc …), oeuvrant plutôt dans un rock metal grungy que l’on rapprochera autant de Pearl Jam, d’Alter Bridge ou du Deftones le plus rock puisque le quatuor distille une véritable mélancolie dans sa musique.
Dès le title track qui ouvre le disque, ce qui frappe, c’est l’identité sonore du chanteur Henrik Steenholdt. A la fois chaude, puissante et éraillée, elle est indéniablement un point d’ancrage pour le groupe, tout en ayant ce petit quelque chose qui ne fera pas l’unanimité, particulièrement dans sa façon de se casser pour gagner en fragilité (un peu comme Axl Rose dans l’esprit, même si le rendu est très différent) et ainsi devenir assez clivant. Le titre, à la structure simple mais qui se propulse sur un riff taillé pour les stades, place clairement le chant en avant, autant dans la composition que dans la production, où le mix fait la part belle au chant et à la batterie un peu à l’instar de la pop. Empyre est clairement accessible sans pour autant être easy listening et conventionnel. Un single comme "Hit & Run" en est un bel exemple puisqu’il aurait pu faire, dans les années 90, les belles heures de MTV (les temps ont bien changé) avec ces arpèges délicats, cette ligne de basse ronronnante et surtout ce refrain mélodique où la voix d’Henrik se brise pour toucher l’auditeur dans une profonde mélancolie.

Plutôt qu’un album très soudé, "Relentless" joue la carte d’un disque hétéroclite avec des humeurs et des couleurs assez différentes d’un titre à l’autre, l’auditeur pouvant se raccrocher à différentes branches selon ses préférences. "Waking" Light par exemple, est une petite merveille mélancolique qui monte en puissance sur son intro plutôt minimaliste avant d’exploser sur le pré-refrain, à la façon d’un Shinedown par exemple, pour faire bouillonner les salles pleines. Il en sera de même sur un "Parasites" presque symphonique dans l’approche, avec des choeurs et une aura plus solennelle, Henrik s’y faisant presque sacré sur l’intro, avant que sa suite ne laisse la place à un rock fiévreux et alternatif à la Alter Bridge.

"Forget Me" joue plutôt la carte de la ballade mélancolique à la guitare acoustique, parfaitement adapté à la voix du vocaliste, même si beaucoup plus commune pour l’exercice. Les anglais se font parfois plus épique (“Empyre - Quiet Commotion") avec une véritable montée en pression (magnifique boulot sur la batterie) ou plus émotionnels ("Your Whole Life Slows") qui laisse l’auditeur en suspens pour un très beau final. Il n’évite pas non plus l’écueil de certains titres dispensables et sans réelles personnalités ("Silence Screaming" et "Road to Nowhere", victimes du fameux creux de milieu d’album).

Reste que "Relentless" est un joli coup d’essai qui permettra à beaucoup de découvrir le groupe, quitte à s’intéresser ensuite à "Self Aware". La signature avec un tel label va probablement permettre au combo de se produire sur scène et de rejoindre certaines tournées, lieu où il semble acquis que sa musique vivra et s’exprimera pleinement. Cette expérience permettra probablement d’épurer ensuite ses idées pour gagner parfois en efficacité sur album. En attendant, vous pouvez déjà vous délecter de quelques très beaux moments et des hits que sont "Relentless", "Hit & Run", "Waking Light" ou "Parasites". Il serait étonnant que nous n’en entendions pas plus parler dans un avenir proche …