Originaire de Hayes dans le sud de l’Angleterre, à coté de Bromley,
Demon Pact est un des tous premiers groupes de la NWOBHM. A la base formé sous le nom de Fenriz
Wolf, les frères Dickerson sont à l'origine de cette entité étant resté dans l'ombre des grands de ce style si riche.
C'est au lycée, entre 1978 et 1979 qu'Alan Dickerson recrute Donald Meckiffe au chant, l'ayant découvert lors de sa très bonne interprétation de la pièce de théâtre « Romeo &
Juliette »! Richard Dickerson s'occupe de la guitare, Alan de la Basse et pour finir un certain Phil Wickenden derrière les fûts! Une fois Fenriz
Wolf mis sur pied et quelques répétitions à leur actif ils peuvent donner leur premier et unique concert composé de pas mal de reprise comme «
Message in the Bottle » de Police (alors renommé
Message in a Brothel) ou encore « No Class » de Motörhead présent sur le terrible
Overkill! Au milieu de toutes ces reprises le groupe balance aussi « Physical Feedback », une composition de Richard!
Après ça, Phil ne correspondant plus à cette recherche de puissance et de lourdeur voulu par les frères Dickerson, il est éjecté du groupe. C'est à ce moment là que Iain Finlay fait son apparition au sein du groupe, apportant de la puissance notamment par son utilisation d'un kit plus imposant avec deux grosses caisses! C'est ce changement de batteur qui donne l'idée au groupe d'abandonner son patronyme pour devenir
Demon Pact. Une fois le line up stabilisé, ils enchaînent les concerts pour se faire un nom et ce qu'il faut d'expérience. Les premiers concerts en demi-teinte laissent peu à peu la place à des shows puissants et maîtrisés qui permettent au groupe de rentrer au Mousehole studio à Chelsfield l'année suivante. Tous les morceaux ont été capturé sur un enregistreur analogique 8 pistes Brennel, système popularisé par les Beatles en 1968 .
Les présentations étant faites, venons en aux fais. Sorti au mois d’août 2010 sous la forme d'un magnifique 12", cette compilation permet à ceux n'ayant pas suivit l'underground de la NWOBHM au début des années 80 de pouvoir découvrir
Demon Pact. Le packing est très soigné, on a droit à un magnifique livret retraçant l'histoire du groupe dans les moindres détails et agrémenté de pas mal de photo, aussi bien prise lors de live que lors de la vie de tous les jours. Des extraits d'interview permettent de voir d'où le groupe tire ses influences et nous pouvons aussi profiter des paroles. Quand j'écoute un disque j'aime pouvoir me plonger dans l'univers proposé et les paroles sont un bon moyen d'y parvenir. Sur cet aspect, High Roller ne ce sont pas foutu de notre gueule avec cette sortie.
Sur la face A nous avons droit à tout ce que le groupe a sorti sur les démos et Ep excepté "
Cry Witchcraft" présente en ouverture de la face B! Très rock & Roll dans l'esprit avec des riffs puissants et efficaces, ne reniant absolument pas leurs racines 70's, le groupe suscite l'intérêt à chaque instant. La basse est très présente et donne encore plus d'impact aux rythmiques assénées par le très talentueux Iain Finlay! Les solos sont de qualité et donnent de l'espaces aux compositions avec un feeling très « Blackmorien » je trouve. Les influences sont à aller chercher du coté des groupes de
Hard Rock comme ACDC,
The Sweet ou encore
Black Widow mais aussi chez
Black Sabbath et
Judas Priest.
Demon Pact développe ainsi une patte très personnelle qui ressort dans chaque morceaux soutenu par une production brute conférant un aspect sombre et crasseux, limite punk. Donald colle à cette volonté de tirer vers le coté obscur de la force de par sa voix très dure pas si éloignée que ça d'un
Venom.
Un titre comme
Demon Pact en ouverture, très couillu avec un refrain plus mélodique facilement mémorisable plonge immédiatement l'auditeur dans l'univers des anglais! Un titre représentant très bien le style pratiqué par le groupe, misant tout sur l'efficacité et les ambiances, reléguant prouesse et démonstration technique au second plan. Cette volonté de poser des ambiances noires en total accord avec les paroles est sublimée sur l'excellent ''
Escape'', sans aucun doute le titre le plus sombre et occulte composé par le groupe. L'utilisation d'un arpège mélancolique en guise d'introduction pour venir nous cueillir et enfoncer le clou juste après avec un de riff mid tempo d'une lourdeur à couper le souffle est judicieusement joué. Alan Dickerson étant l'unique compositeur de ce brûlot, il a pu laisser libre court à ses envies, démontrant avec brio toute l'étendue de son talent.
Sur la seconde face du vinyle, on a droit à quelques titres live relativement dispensable puisqu'il s'agit de deux titres n'ayant jamais vu le jour (Losing et Sick Child) et une reprise du terrible No Class de Motörhead pas particulièrement transcendante ici. On a aussi droit à un réenregistrement de 2 titres déjà présent sur la face A avec un son légèrement plus puissant. Personnellement je préfère les premières versions. Même si cette seconde face déçoit un peu elle n'enlève rien aux qualités intrinsèques de la première, méritant amplement l’acquisition de cette compilation.
Sans arriver à rivaliser avec les plus grands groupes de cette époque bénie qu'est le début des années 80, High Roller déterre ici un groupe digne d’intérêt pour tous les archéologues amoureux de la NWOBHM ayant usé jusqu'à la corde leurs disque d'Iron Maiden ou autres
Tank.
Demon Pact, durant sa brève existence, a su proposer une musique singulière faite avec passion et intégrité, n'est ce pas l’essentiel ?...
Ta petite bafouille m'a définitivement décidé à me procurer ce petit morceau d'Histoire de la NWOBHM remis sous les feux des projecteurs par HRR. Merci pour l'électrochoc !
Belle chronique pour une des periodes les plus captivantes du metal. Je me plais à acheter qlq vinyles de la NWOBHM dès que j en trouve en occase.
J'ecouterai ce groupe des ce soir...
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