After All est un groupe de thrash venant tout droit de Bruges, la Venise du Nord. Apparu au début des années 90,
After All sait ce que le mot perséverance veut dire, à l'image des Français de
No Return. Albums auto-produits, invités prestigieux sur le récent "
Dawn of the Enforcer" (Joey Vera d'
Armored Saint, Juan Garcia d'
Agent Steel, entre autres),
After All a tout connu, en passant par la tournée de 2011 avec
Heathen,
Overkill et
Destruction.
Pas des manches, donc, ni des lapins de six semaines.
Encore assez peu reconnus en France,
After All propose un E.P. 3 titres, comme aux plus belles heures des années vinyles, avec un pochette représentative (Ed Repka, qu'on ne présente plus, et qui ne doit pas pointer à Pole-Emploi en ce moment vu le nombre de pochettes sortant chaque trimestre signées par le maître ès dessin old school) et une production, parfaite de clarté, confiée aux bons soins de Dan
Swanö. Pour les fans du groupe, il faut savoir que seulement 300 copies numérotées en vinyle 10 pouces sont disponibles à ce jour.
Si
After All n'a pas percé de manière si franche que ça, c'est peut-être dû à leur positionnement stylistique, peu assimilés à la scène revival thrash qui sévit depuis quelques années, et trop jeunes pour être réellement typés vieille école.
Pas évident donc de se positionner avec ça, d'autant que le groupe a des albums très distincts les uns des autres, un peu à l'image, toute proportion gardée, d'un Flotam & Jetsam. Il est peut-être temps d'y remédier avec la sortie des trois morceaux que constituent cette sortie. Attaquant pied au plancher avec le titre éponyme, un brûlot thrash fougueux et abrasif,
After All montre qu'il sait thrasher comme aux plus belles heures d'un Flotsam & Jetsam justement, période No Place For
Disgrace, donc.
Assurément un très bon titre, qui donne envie d'en connaître plus, disponible dans la vidéo ci-dessous. Un brin moins agressif, mais pas moins convaincant, le rapide "
No One Can
Defy" enfonce le clou, les vocalises haut perchées du chanteur Sammy Peleman comprises (par ailleurs excellent dans son registre, et modulant fort à propos ses tessitures), renvoyant ce morceau (et le groupe) aux albums issus du thrash metal classieux des
Realm ou autres
Toxik, pour situer le propos général de ce morceau, tempo speed de rigueur bien entendu. Enfin, le plus lourd "
Land Of
Sin", moins abouti, lorgne plutôt vers la période la plus heavy de
Testament, mettant en avant la paire de guitaristes Depree/VanDamme, qui abat un travail remarquable sur ces trois titres, soli compris.
Au final, un disque qui propose trois titres assez distincts, tant dans le style développé, que dans le rendu final, rendant assez délicat le positionnement du groupe. Mais avec ces trois morceaux de qualité, on ne peut pas dire que
After All ait raté son coup, les deux premiers titres remplissant leur office de (très) bon thrash metal typiquement américain, justifiant l'achat du E.P. pour peu que les références citées, gage de qualité, séduisent le lecteur. Après tout, pourquoi ne pas commencer par ce "
Rejection Overruled" pour découvrir le groupe ? Les connaisseurs, eux, n'auront aucune raison de le rejeter, pour sûr.
Note : 14/20
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