Reign of Terror

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17/20
Nom du groupe Wild Dogs
Nom de l'album Reign of Terror
Type Album
Date de parution 1987
Style MusicalPower Metal
Membres possèdant cet album46

Tracklist

1. Metal Fuel (in the Blood) 04:55
2. Man Against Machine 03:47
3. Call of the Dark 04:14
4. Siberian Vacation 04:38
5. Psychoradio 04:19
6. Streets of Berlin 05:11
7. Spellshock 03:44
8. Reign of Terror 05:46
9. We Rule the Night 05:24
Bonustracks (Re-Issue in 2002 by Usmetal Records)
10. Madhouse 05:07
11. Livin' on the Bad Side 04:35
12. Metal Free America 06:00
13. Man on Fire 04:39
14. Thanx for the Ride 03:49
15. Dead to the World 03:57
16. Screaming the Night Away 02:58
Total playing time 42:08

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Wild Dogs


Chronique @ largod

27 Novembre 2013

Attention, bête sauvage en liberté !

La savane et le bush d’Afrique du Sud comme du Botswana constituent, avec le Kenya, les derniers territoires naturels du continent Africain où la vie sauvage nous délivre sa splendeur et sa richesse. A quelques 9000 kilomètres de Paris, les game-drives dans les parcs du Krueger ou dans le delta de l’Okavango sont souvent le théâtre d’expéditions inoubliables où l’un des principaux objectifs est de voir le fameux big five pour l’immortaliser sur celui de son appareil photo dernier cri ou, encore mieux, pour le fixer à jamais dans ses souvenirs oculaires et/ou olfactifs. En effet, un safari réussi, par définition, consiste à croiser le chemin d’un éléphant, d’un rhinocéros, d’un buffle, d’un léopard, plus communément appelé panthère mais avec des tâches, et d’un lion.
La cerise sur le gâteau réside dans le fait de réaliser un tour de force supplémentaire : le magnificent seven. Pour les plus chanceux, le rêve absolu est d’ajouter à cette liste pas aussi évidente qu’il n’y parait un guépard (oui, oui, celui qui court à 110 kilomètres par heure en vitesse de pointe et de chasse) et le wild dog, chien sauvage d’Afrique, aussi méfiant qu’une hyène et aussi cruel qu’un lion…

Là s’arrête la première comparaison avec ce groupe de Power Metal en provenance Portland dans l’Oregon. Quoique…
Durant l’été 1981, Jeff Mark talentueux jeune guitariste forme the Ravers avec Pete Holmes à la batterie, Matt McCourt au chant et Danny Kurth à la basse. Cuir et clous comme Judas Priest, attirance pour la scène Européenne et notamment Allemande, les démos réalisées après changement de line-up et de nom débouchent immanquablement sur un premier album en 1983 sobrement intitulé Wild Dogs. Après un second LP Man’s Best Friend l’année suivante, il faudra patienter jusqu’en 1987 avant qu’Enigma ne propose ce nouvel album à la pochette rouge sang imaginée par Dillon. Les 9 morceaux, tous composés par le chanteur et le guitariste et produits de main de maître par Steve « Boom » Fontano, vous déclencheront un shoot massif d’adrénaline à l’image de multiples morsures d’une meute de fauves en furie administrées à une antilope sans défense.
Les coupables de cette tuerie en bande organisée ? Jeff Mark, guitariste inspiré qui griffe son instrument comme un léopard déchire sa proie. Michael Furlong, hurleur hors norme dans la catégorie chant juste voire plaintif, trônant comme un lion repu sur sa meute. Rick Bartel, bassiste aussi à l’aise dans la charge qu’un rhinocéros blanc. Et enfin, Deen Castronovo, batteur de 20 piges, étincelant dans son jeu et aussi massif qu’un troupeau de buffles.

Petits arpèges de guitare, basse de fossoyeur et une amorce de riff à la Van Halen vous cloue le bec direct. « Metal Fuel in the Blood » déboule sur une mélodie de guitare tantôt en piston tantôt plus aérée. On retient immédiatement la qualité de composition avec un chant gorgé de feeling et animal. Le couple basse/batterie commence son œuvre et l’envie de faire les chœurs sur le refrain devient vite une évidence. Belle entame qui s’enchaine sur un second brûlot « Man Against Machine » aux ingrédients similaires. Après une introduction de morceau plus tortueuse, le riff de base de Jeff Mark coule avec délice sur une architecture de morceau porté par le jeu démonstratif et ultra-costaud d’un Deen Castronovo qui frappe très très fort sur sa caisse claire et ses toms et balance quelques bâtons de dynamite avec ses roulements de double grosse-caisse. Le chant de Furlong colle au plus près de la mélodie et Jeff Mark démontre par touches qu’il n’est pas manchot, guitare à la main.

L’attaque à la gorge se poursuit avec « Call of the Dark », faux mid-tempo qui déborde à nouveau d’une énergie communicatrice. Pour Wild Dogs, la musicalité prime mais elle s’accompagne d’un déluge de décibels. Deen Castronovo visite l’intégralité de son kit de batterie et invente le jeu de batteur/rythmique, bien secondé par Rick Bartel qui se bat comme un beau diable pour exister dans l’ombre du frappeur fou. Jeff Mark se permet de planter des interventions brûlantes, un brin shreddées, alors que son compère Furlong hurle toute gorge déployée. La première face se termine sur un quatrième morceau archi-speed « Psychoradio », encore porté par un énorme lead de Castronovo. Ce gamin s’avère époustouflant dans l’art de manier la double pédale et de massacrer ses peaux d’une frappe de pachyderme. Pour le reste du groupe, c’est du caviar. Bartel tient la cadence et la tête hors de l’eau, la guitare oscille entre la scie égoïne et la tronçonneuse. Incroyable comme Jeff Mark reprend intelligemment la main pour planter un solo que Malmsteen ou Eddie n’aurait pas renié. Quant à Furlong, jetez une oreille et vous comprendrez quel plaisir ce doit être de balancer ses paroles sur une mélodie pareille. Le dernier morceau speed « Spellshock » sur la face 2 met en avant autant la basse atomique de Rick Bartel que la leçon de technique du jeune cogneur, une fois de plus la synthèse improbable d’un Dave Lombardo cloné avec feu-John Bonham. Un morceau qui ne paye pas de mine de prime abord mais le jeu Angusien de Jeff Mark vaut le jet d’oreille au moins sur les soli.

La proie, donc vous, désormais à terre, le dépeçage commence avec deux mid-tempi inspirés par Accept « Siberian Vacation » et « Reign of Terror ». Sur le premier, le riffing accroche la trame propulsée par un couple basse/batterie ultra-carré avant que Furlong monte ses cordes vocales au rouge sur le refrain avec des intonations à la Brian Johnson. Le break et le solo valent aussi leur pesant de technique et de sonorités décalées. Quelle patate aussi de Deen Castronovo ! Le riff de « Reign of Terror » semble être passé à la moulinette Anvil, à la fois grave et tourbillonnant. Le roulement de grosse-caisse souligne une ligne de basse particulièrement mordante et Furlong fait subir à son organe quelques montées vertigineuses sur une orgie sonore en arrière-plan. Jeff Mark agrémente l’ensemble de son toucher délicat mais toujours incisif.

La panse pleine, le temps du repos s’annonce à l’écoute de deux titres bien heavy, histoire de faciliter la digestion.
« Streets of Berlin » possède le grain d’un titre d’Accept, l’élégance Américaine en plus. Avec son refrain fait pour la scène, Mark et Furlong proposent un titre de heavy-rock estampillé US, comme une riposte à l’invasion teutonne sur les scènes heavy et thrash de l’époque. Magnifique lick sur le manche en guise de solo de la part de Jeff Mark. L’attelage Castronovo/Bartel, bien présent, se fait un poil plus discret pour laisser la place à la guitare et aux vocaux. Orgasmique ce titre. Wild Dogs clôt les débats sur « We Rule the Night » avec sa magnifique introduction guitare et basse qui donne la cadence à ce morceau heavy étincelant de justesse et d’agressivité contenue. Deen Castronovo, plus sage, propulse ce titre au relent AC/DC teinté d’Accept vers des cimes de feeling et de technique de chacun des musiciens, chant y compris. On peut se laisser tomber dans les bras de Morphée.

Fin d’après-midi.
Le soleil d’Afrique du Sud, comme dans beaucoup de pays d’Afrique, se couche à vitesse grand V. La pénombre s’installe très vite et cède sa place à une nuit noire et opaque. Le ranger stoppe le Land-Rover en plein milieu du bush. C’est l’heure de l’apéro du soir que l’on prend tous autour du véhicule, comme le petit-déjeuner lors du drive du matin. Le pisteur à la lueur des phares et de sa lampe torche monte une garde discrète, arme à la main. Nous avons croisé un lion tout à l’heure. Rugissant comme à ses meilleurs jours, il marque de sa voix de baryton son territoire. Le ranger nous explique que cela s’adresse au guépard, croisé 2 heures plus tôt et qui se délectait, non sans une pointe d’angoisse, de la jeune impala qu’il avait tuée quelques minutes avant notre arrivée. Nous avions depuis la veille déjà rempli notre contrat en accrochant le big five à notre crédit.
Alors que résonnait au loin le rugissement du roi des animaux, il apparut furtivement à une vingtaine de mètres du Land-Rover, sans doute intrigué par notre présence. Je le vis, sans avoir le temps de l’immortaliser sur une photo. Je le vois encore. Décamper à l’abri du bush.
C’était bien lui. Celui qu’il n’est quasiment plus possible de croiser.
Le wild dog…


Didier – Novembre 2013
Metal fuel in the blood
The fuel burnin' me up
Metal can't get enough
Metal fuel, fuel in the blood

22 Commentaires

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MarkoFromMars - 28 Novembre 2013: Ainsi donc c'était toi? L'homme qui l'a vu. Belle chro qui donne envie de partir en chasse pour assouvir sa faim de décibels. Bien joué, je me lance sur la piste.
MattMaiden - 01 Décembre 2013: Une chronique qui a du... chien !! Fort beau papier comme d'hab' qui donne fortement envie de tirer la queue du chien sauvage, encore un disque à acheter ! Sinon je me doutais bien que t'allais réussir à caser "Anvil" dans une chro de ce genre ;)
grogwy - 01 Avril 2016:

Avant même son écoute, la surprise de cet excellent "Reign of Terror" (un album qui fait suite au percutant "Wild Dogs" et au plus commercial "Man's Best Friend") vient des musiciens qui l'ont enregistré.

La raison est qu'après le départ de leur chanteur Matthew Matt McCourt (qu'on retrouvera au sein de Dr. Mastermind et du Mayhem américain), les membres du groupe Wild Dogs ont proposé son poste au chanteur-guitariste de Hard F.M. Michael Furlong (auteur en 1984 de l'album "Head on Rock n'Roll")...qui a accepté.

Une belle preuve d'ouverture d'esprit, et surtout une très bonne prestation dans un registre beaucoup plus agressif. 

samolice - 06 Mai 2018:

Sympa de relire ta chro Didier. Comme tu ne te sors pas les doigts du --- pour en proposer de nouvelles, je me rabats sur les anciennes.

Ayant chopé le lp aujourd'hui (j'adore la pochette d'ailleurs), je constate au dos de celle-ci que Castronovo se faisait alors appeler Castronova. Voilà, c'était pour l'anecdote qui ne sert à rien.

Ah oui, une autre, je me permets de te corriger puisque 3 des titres n'ont pas été uniquement composés par Furlong et Mark mais avec également l'aide de Castronovo (ou nova je sais plus du coup) pour 2 d'entre eux et un avec Bartel.

Et toc!

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