Il existe une tendance qui se fait de plus en plus courante en ce moment dans le milieu du black/death symphonique, à savoir la tendance visant à mélanger les influences
Dimmu Borgir et
Behemoth.
Sidious et Aeonhyzar, pour ne citer qu’eux, nous l’ont récemment montrés. Il faut dire que c’est une combinaison efficace, puisqu’on y prend les orchestrations de l’un et la puissance de feu de l’autre. L’idéal, c’est que le groupe qui pratique ce type de metal puisse y ajouter sa patte.
Erimha, originaire du Québec, s’en sort plutôt bien. Ce qui fait la différence, c’est le côté épique et véloce presque tout droit sorti de chez
Keep Of Kalessin, l’aspect thrash en moins, ainsi que la thématique basée sur la spiritualité et la mythologie sumérienne (
Erimha signifiant « armée » ou « légion »). Cela donne une autre couleur aux orchestrations et à l’ambiance générale, parfois mystique, parfois guerrière.
C’est après une introduction sonnant antique à la manière d’
Ex Deo ou de
Fleshgod Apocalypse que tout s’enclenche comme sur des rouages. « Ascetic » alterne les parties black metal et les parties death metal avec une certaine pointe de mélancolie, sans oublier de mettre le paquet sur le côté grandiloquent du sympho. Car oui,
Erimha officie dans un black symphonique très virevoltant, où les claviers ont une très grande place. Ceci dit, le mixage a bien été étudié puisque aucun instrument ne se retrouve étouffé par un autre. Les blasts et les riffs sont bien audibles et puissants, le vocaliste propose growls et cris black, les chœurs renforcent l’aspect sombre et mythologique des compos et le sympho s’intègre particulièrement bien.
Certes, le groupe ne propose rien de nouveau dans le domaine puisqu’il s’agit d’un style – et d’une tendance, comme je l’ai dit – très pratiqué ces temps-ci. Mais il a le mérite de varier les titres et d’offrir une musique efficace et aux bonnes ambiances comme l’excellent « Bewildering
Nightmare », mettant en avant des chœurs en latin et un solo de bonne qualité. « The
Ritual of Internicion » fait penser à du
Keep Of Kalessin qui aurait goûté au plaisir du symphonique, « Saunter to
Extinction », l’instrumental, ne nous présage qu’une déflagration et c’est loupé, puisque « Cataclysmic Tides » tend à ennuyer et est un peu mou du genou. Heureusement,
Erimha se rattrape avec « Metempsychosis » mais on sent qu’il s’agit de la fin de l’album, on perd en intensité – malgré de bonnes choses, surtout à la fin – et on ne retrouve pas la fougue et la force des premiers morceaux. Il faut dire que les cinq ou six premiers titres sont très bons.
Ce deuxième méfait, «
Reign Through Immortality » est vraiment intéressant et mélange bien le black, le death et le sympho, sans que cela soit dénaturé.
Erimha a tout le potentiel pour faire parler de lui tant dans sa province québécoise que dans l’ensemble de son pays, mais aussi dans le monde entier. En tout cas, il a déjà une signature chez
Victory Records, ce qui est déjà une bonne chose.
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