Originaire de Longueil au Québec, la vie de Blasting
Gore Necropsy n’a pas été un long fleuve tranquille. Initialement enfanté en 1999, la formation évoluait dans un « black-metal » primitif et crasseux, qui engendrera la sortie d’une démo intitulée « Nazarene
Waste », épuisée depuis très longtemps et introuvable aujourd’hui. Après une hibernation de 6 longues années, dû à l’incarcération de
Necro (le bougre a séquestré un pédophile pour lui coller une grosse rossée), le duo, composé de
Necro et
Baalberith, publia en 2006, une autre démo, nommée «
Regurgitative Enema Glorification », aux sonorités lorgnant plus vers
Mayhem que vers « grind ». Puis le groupe enregistre le décès de son batteur de l’époque,
Demonium, ce qui plongera une nouvelle fois la formation dans un sommeil profond. Enfin, en 2020, le duo fondateur décida de remettre en branle Blasting
Gore Necropsy et finaliser pour de bon «
Regurgitative Enema Glorification », issu de la démo du même nom
Il est à noter que tous les morceaux figurants sur ce long format et présents sur la démo, ont tous été retravaillé, avec l’apposition de la basse enregistrée par Défécation, et de la batterie, interprétée par
Necro, qui, initialement est « chanteur ». L’album a été enregistré et produit par le groupe lui-même, dans son propre studio, du vrai « do it yourself » intégral. Les éructations sont l’œuvre de deux vociférateurs, invités pour l’occasion, en les personnes de I Can’t Be
Free et Pakislammer. L’artwork, peu ragoutant, vient du film «
Porn Of
The Dead » de Bob
Rotten.
Inutile de tortiller de l’arrière train pour déféquer droit, l’imagerie de cet album, correspond pleinement au contenu de «
Regurgitative Enema Glorification » qui est une orgie de violence non contenue, de pornographie débridée, dénuée de toute once d’humanité, fleurant bon la putridité, la décomposition, ainsi que des effluves d’excréments. Conformément aux préceptes du style, la vitesse d’exécution dépasse largement la vitesse autorisée, avec des blasts hystériques, qui parsèment la globalité de ce méfait. Mais Blasting
Gore Necropsy ne se contente pas d’éviscérer à tout va, il achève les derniers récalcitrants à grands coups de masse, laissant la pauvre victime dans un amas de sang, de chairs, d’abats et de semence issue de la jouissance des dérangés mentaux qui oeuvrent dans cet abattoir. Pour se faire, le groupe ralentit considérablement la cadence, proposant des sections pachydermiquement lourdes comme sur « Endocanabinoid Pot Smocker », « Fecal-Based Diet For A Better Living » ou encore les débuts de « Hadolphe Itler Is My Darkest Grind Noise Ejaculation Of Terror » et « World Of Dishonnour –
Immortal Rites », pour ne citer que ces titres.
Outre l’alternance des rythmiques, qui amenuise considérablement la lassitude, la puissance des compositions du groupe réside également dans la présence de gros riffs, à la fois féroces, massifs, ciselant sans aucune compassion. Une ambiance ultra dérangeante et une atmosphère glauque et putride, sont instaurées par l’intermédiaire de samples bien placés et de vocaux issus de psychopathes totalement aliénés allant du pig squeal le plus gras, aux chants d’outre-tombe, aux cris hystériques et aux éructations « glaviotées », le tout pour un rendu cradingue à souhait. La production est très grasse, mais assez clair pour laisser assez d’espace à chaque instrument pour pouvoir s’exprimer pleinement. On notera ici ou là, des beats électroniques presque dansants, complètement contradictoires avec l’ensemble (« Grinc
Core Vs Black-
Metal, The Ultimate
Dark Core Combat), mais ajoutant aux côtés dérangés de «
Regurgitative Enema Glorification ».
Et c’est là, l’un des défauts récurrents de cette ogive. Alors, il est vrai que votre serviteur n’est pas un aficionandos des rythmiques électroniques, mais il faut convenir que certaines tombent comme un cheveu sur la soupe de déjection, notamment sur le morceau suscité, où on s’attendrait plus à un combat entre les deux tendances musicales au sein d’une même chanson, qui au départ, est fort alléchant. Mais au lieu de cela, nous nous retrouvons à nous enfiler dans nos cages à miel, un titre électro qui n’a rien à voir avec le style pratiqué et encore moins avec son patronyme. Aussi, et ce n’est pas une surprise, «
Regurgitative Enema Glorification » est composé de 33 titres mais pour une durée totale de 47 minutes. C’est là mon deuxième grief à l’encontre de cet enregistrement car s’enfiler pendant tout ce temps du « gore grind » purulent, n’est pas chose aisée, il demandera de la témérité et de l’abnégation pour en arriver à bout.
«
Regurgitative Enema Glorification » est un condensé de brutalité primaire, purulente, sentant le macchabée en putréfaction. Ce disque respecte les préceptes de « grind », en y ajoutant un fort côté « gore » et pornographique très dérangeant. La galette est bien exécutée et bien produite pour une autoproduction, avec une variété rythmique bienvenue. Cependant, l’exigence de la durée de cet album, nécessitera des oreilles élitistes et laissera de nombreux néophytes dans le bang de sang coagulé. Blasting
Gore Necropsy a annoncé l’élaboration d’un nouvel album pire, terme de violence que celui-ci, ça promet !!
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