Liste des groupes Death Progressif Repaid In Blood Reflective Duality

Si le nom de Repaid in Blood ne vous dit rien, il semblerait que vous ne soyez pas tout seul. En effet, à l’approche de ce quintet californien et à leur quinzaine d’années d’existence, il n’est pas du tout évident de trouver des informations très précises sur les origines et l’histoire du groupe. Les rares renseignements sur la formation qu’il est possible de lire nous parlent de musiciens passionnés par la culture geek et par le metal. Toutes les centres d’intérêt qui tiennent à cœur à nos américains, comme les bandes dessinées, les films ou les jeux vidéo sont abordés dans leurs compositions, le tout dans une ambiance décontractée et euphorique.

On ne peut que louer les mélodies de la formation, qui s’éloignent des thématiques traditionnelles du death metal, de la musique progressive et du metalcore et qui montrent cette envie de se démarquer. Les musiciens se qualifient d’ailleurs comme un groupe de geekcore. Forcément, une telle étiquette donne envie à l’auditeur d’en découvrir un peu plus et de s’introduire dans leur univers aux allures fantastiques. Le groupe nous en donne l’occasion en ce début d’année avec la sortie de Reflective Duality, le troisième album de leur discographie.
Pour cette nouvelle parution, les californiens se sont parfaitement bien entourés. Disque enregistré, produit, mixé et masterisé par Eric Hill au Blue Romm Recording Studio, Repaid in Blood a fait appel de nombreux invités parmi lesquels Jon Howard (Threat Signal), Greg Burgess (Allegaeon), Michael Alvarez (Flub) ou encore Cameron Losh (Born Of Osiris).

La toile démarre avec Intro, un morceau avec un tempo assez languissant, au riffing acéré et à la batterie prédominante. Le titre use de nombreux éléments core et nous offre même quelques prémices de ce qu’on l’on pourrait jugé comme étant un breakdown. Le chant growlé de Darrell Durham apparait plus comme un travail death plus conventionnel. Néanmoins, l’exercice vocal ne se fait pas tant remarquer, la faute à un instrumental bien trop prépondérant. De même, l’instrumental se veut plutôt fainéant et relativement simpliste, ce qui est notamment dû à un riffing très cyclique.
Malheureusement, Wake Up, Time To Die, même si l’on notera une amélioration dans l’enregistrement et dans l’égalisation, présente à quelques exceptions près les mêmes maladresses. La pointe d’optimisme vient du guitariste Patrick Small, qui nous fournit un solo un peu plus mélodique.

Les discordances ne s’arrêtent pas là. Là où les deux premiers titres affichaient des ambitions très agressives, Thots & Purveyors adopte une tournure totalement différente, bien plus harmonieuse et plus axé sur la progressivité. Les échappatoires de Patrick Small se font d’ailleurs de plus en plus fréquentes et sonnent un peu plus abouties. D’autres intentions du groupe nous refroidissent également.
Une des principales se concentre sur des phases parlées. Il parait assez difficile de comprendre véritablement ce qu’elles apportent et ce qu’elles sont censées nous faire éprouver. Généralement, ces apparences se situent en intro ou outro des titres mais elles peuvent tout à fait apparaitre en plein milieu d’un titre, comme c’est le cas de Dave’s Not Here Man, où elles créent des coupures disgracieuses.

Pourtant, au milieu de toutes ces irrégularités se trouvent des périodes charmantes et parfaitement produites. Rebel Scum nous offre un riffing juste, à l’esthétique mélodieuse. Même si le son préserve une atmosphère brute, son équilibre avec des attraits plus harmonieuses est bien plus achevé. On regrettera cependant une nouvelle fois un passage parlé sans grand intérêt mais pour lequel on pourra s’estimer heureux qu’il ne dure qu’une poignée de secondes.

On ressort au final de ce Reflective Duality assez tiraillé et plutôt déçu. Repaid in Blood nous affiche un ensemble insuffisant et surtout peu de moments marquants alors que les musiciens semblent avoir les atouts pour nous séduire. Problèmes de mixage, partie parlées omniprésentes et sans véritables reliefs, instrumentaux peu aguicheurs et vocaux parfois fastidieux témoignent le triste constat de ce troisième opus. On espère pour nos californiens un sursaut sinon, nul doute que les musiciens foncent droit dans le mur …