Véritable moteur à la fin des eighties grâce au succès de
Napalm Death,
Carcass et
Bolt Thrower, puis de
Benediction et
Cancer, la scène deathmetal anglaise n’a cependant pas connu une croissance exponentielle comme les Etats-unis ou la Suède, où les nouveaux prétendants se comptaient rapidement par pelletées. Formé en 1990 aux alentours d’Oxford,
Gomorrah fait justement partie de ces quelques groupes anglais de seconde vague, ayant emboité le pas aux pionniers précités du style. Deux demo-tapes capturées en 91 & 92 attirent l’attention de Megapulse Records, un label londonien fraichement monté, qui ne dépassera toutefois pas l’unique édition du premier album de notre quintette.
Gomorrah enregistre ainsi son debut-album
Reflections of Inanimate Matter en décembre 1993, sous la houlette du fameux Paul Johnson, ayant déjà livré des productions si puissantes pour
Benediction,
Cerebral Fix,
Cadaver, ou
Vader. Edité en CD & K7 et idéalement illustré, le disque parait en début d’année suivante et connait durant ses premiers mois une distribution discrète, boostée dès l’année suivante par Blackmark Productions (
Bathory, Edge of Sanity,
Seance, etc.), qui prend le groupe sous son aile et réédite l’album dans la foulée, séduit par le professionnalisme de l’œuvre.
Parfaitement canalisé par Paul Johnson,
Reflections of Inanimate Matter bénéficie effectivement d’un calibrage idéal, grâce à une articulation et une interprétation solides comme le roc. Double pédale, rythmiques en béton, guitares puissantes, growl rauque & teigneux, tempi moyens ou énergiques, sont autant d’éléments classiques qui rapprochent
Gomorrah de l’école de
Benediction, se plaçant dans les très bons élèves. Au-delà de la qualité des riffs irréprochable, à la fois lourds et fluides, notre quintette enrichit également son deathmetal par des lignes de basse rondes & présentes, et par de nombreuses leads toujours précises, équilibrant naturellement chaque morceau et leur offrant plus de musicalité. Placé au milieu, Another
Bleak Horizon et ses passages insistants aux claviers apporte quant à lui un côté angélique assez original et fort bien intégré.
Carré & puissant, bénéficiant d’un bon sens de la musicalité et d’une production massive,
Reflections of Inanimate Matter se recommande ainsi à tous les fans de l’école death/thrash britannique à l’ancienne, appréciant particulièrement des formations énergiques mais peu tapageuses comme
Benediction ou
Cerebral Fix. Malgré ses bonnes qualités et une réédition rapide de Blackmark Productions, ce premier disque de
Gomorrah ne rencontre toutefois pas un énorme succès, débarquant en 94/95 à une époque où le style entre progressivement dans une période creuse, fatale à de nombreuses formations.
Fabien.
Très surpris d'apprendre que Fish (ex-chanteur du groupe Marillion) avait posé sa voix (comme narrateur) sur "human trophies", un très bon morceau sur lequel l'influence de Slayer est plus que palpable (notamment au début).
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