Reflections

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13/20
Nom du groupe Unsoulicited
Nom de l'album Reflections
Type Album
Date de parution 31 Mars 2023
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Leave You by the Shore
 04:38
2.
 I Wish We Could
 05:41
3.
 Glowing Fairytales
 03:45
4.
 Autumn Clouds
 05:44
5.
 This Raindrop
 05:33
6.
 Kingsleigh
 04:19
7.
 Girl of Mystery
 04:27
8.
 The Bliss of Authority
 06:41

Durée totale : 40:48

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Unsoulicited


Chronique @ ericb4

17 Mai 2023

Une première offensive aussi touchante que subtile mais encore un peu taillée dans la roche...

Un chemin parsemé d'embûches pour les jeunes entrants que celui du foisonnant espace metal symphonique à chant féminin ; nombreux sont ceux à en avoir fait l'expérience, avec, pour effet, une disparition prématurée des tabloïds pour certains d'entre eux. C'est pourtant sans complexe mais non sans prudence ni armure que se lance dans l'arène ce groupe allemand, fondé en 2021, à Brunswik, sous l'impulsion du guitariste Florian Maring.

L'histoire démarre par quelques démos enregistrées par Florian. Séduits par le projet, le puissant vocaliste Herbie Langhans (Firewind, Beyond The Bridge, Radiant, ex-Seventh Avenue, ex-Sinbreed...) et le bassiste Reggie Worthy (Tina Turner, Eric Burdon...) décidèrent d'y apporter leur concours technique. Fort d'un travail en studio alors d'envergure professionnelle, avec le concours d' Adrian Hermet (Kambrium, ex-Means To Collapse), à la batterie, au mix et au mastering, c'est désormais à une création de groupe que pense Florian ; aussi sollicita-t-il prestement l'angélique empreinte vocale de la mezzo-soprano Judith Ehreke. De là est né le collectif teuton. Dans ce dessein, viendront s'adjoindre les talents de la fine claviériste/pianiste Sarah Leser et de l'expérimenté lead guitariste/growler Maximilian Werner (Kambrium).

De cette étroite collaboration naît un album full length dénommé « Reflections » ; auto-production où s'enchaînent sereinement huit pistes (dont les démos ci-dessus évoquées et remastérisées) sur un ruban auditif de 40 minutes. A l'aune d'une galette à la fois fringante, énigmatique et romantique, le combo germanique nous immerge dans un rock'n'metal mélodico-symphonique gothique, dans le sillage de Nightwish, Xandria, Dark Sarah, Therion, Tristania et Diabulus In Musica. Jouissant d'arrangements de bon aloi, ce set de partitions bénéficie également d'une production d'ensemble dores et déjà difficile à prendre en défaut. A l'instar de cette introductive livraison, la formation d'outre-Rhin serait-elle à même de se hisser parmi les sérieux espoirs d'un registre metal encore et toujours en proie à une âpre concurrence ? Embarquement immédiat pour une croisière en eaux limpides à la profonde agitation intérieure, ponctuée, espérons-le, de quelques terres d'abondance...

Ce serait à l'image de leurs pièces tamisées que nos acolytes dévoileraient leurs plus beaux atours. Ainsi, on ne mettra qu'une poignée de secondes pour se voir happé par l'infiltrant cheminement d'harmoniques emprunté par la ''nightwishienne'' ballade « Leave You by the Shore » ; un somptueux low tempo aux riffs émoussés, surmonté de délicates gammes pianistiques et mis en habits de soie par les pénétrantes inflexions de la sirène. Tout aussi frissonnante et dans la même veine, « Glowing Fairytales » – l'une des quatre démos remastérisées –, se pose telle une ballade romantique jusqu'au bout des ongles, calée sur une sente mélodique des plus enveloppantes et sur laquelle viennent se greffer les limpides oscillations de la diva. Enfin, autre démo revisitée, la ballade « This Raindrop » met en regard les impulsions tout en profondeur de Herbie Langhans et celles du vocaliste patenté dans un duo bien habité, duo que l'on ne quittera qu'à regret.

Quand le convoi instrumental en vient à accélérer d'un poil la cadence, s'il parvient à nous retenir sur certains passages, le collectif a, en revanche, rendu l'une ou l'autre phase technique plus complexe sur d'autres, au risque de débouter un tympan non averti. Dans cette énergie, on retiendra sans mal la nouvelle mouture de la démo « Autumn Clouds », un mid tempo romanesque aux subtiles variations de tonalité et recelant un refrain immersif à souhait mis en habits de lumière par les magnétiques ondulations de la princesse. Dans une perspective rock gothique, le mid tempo « Girl of Mystery », pour sa part, vogue sur une rivière mélodique certes convenue mais d'une redoutable efficacité. Nous égarant dans d'inextricables méandres harmoniques, l'opulent mid tempo symphonique gothique « The Bliss of Authority », quant à lui, impose ses 6:41 minutes d'un parcours aussi tortueux que bourbeux. Bref, une fresque aux accents opératiques qui, au regard de la complexité de sa technicité au détriment d'une mélodicité résolument linéarisée, peine à nous entraîner dans la tourmente.

Lorsqu'elle en arrive à véritablement lâcher les chevaux, la troupe nous octroie, certes, un inattendu moment de bravoure, mais aussi un espace d'expression moins immédiatement lisible. On pourra, tout d'abord, se laisser porter par les vibes enchanteresses émanant des entrailles de l'entraînant et ''therionien'' « I Wish We Could » ; autre démo réhabilitée, et là encore encensée par les prégnantes empreintes oratoires d' Herbie Langhans et de la mezzo-soprano, alors en parfaite osmose. Tout aussi impulsif, « Kingsleigh » se présente, lui, tel un up tempo metal symphonique aux relents dark gothique, dans la lignée de Tristania. Le ténébreux message musical se cale dès lors sur un glaçant duo mixte en voix de contraste, les claires volutes de la belle faisant écho, cette fois, aux growls caverneux de Maximilian Werner ; bénéficiant d'arrangements instrumentaux finement esquissés mais concédant des enchaînements d'accords quelque peu déconcertants, le gorgonesque méfait pourra alors nécessiter quelques passages circonstanciés avant son éventuelle assimilation.

Pour son premier vol, l'escadron allemand s'en sort assez honorablement, nous livrant une œuvre à la fois rayonnante, intrigante, romanesque et un brin épique, à l'ingénierie du son plutôt soignée, et variant judicieusement ses phases rythmiques, ses atmosphères comme ses joutes oratoires. Pour se sustenter, d'aucuns auraient sans doute espéré voir l'un ou l'autre instrumental et/ou une fresque symphonico-progressive inscrits au cahier des charges. Il conviendra encore pour nos valeureux gladiateurs d'affiner encore le trait mélodique et de détoxifier certains arpèges d'enchaînements mal dégrossis pour rendre leur arsenal plus efficace qu'il n'apparaît, condition sine qua non pour espérer durablement tenir tête à la féroce concurrence dont ce registre metal continue de faire l'objet. Bref, une première offensive aussi touchante que subtile mais encore un peu taillée dans la roche. Eu égard à une technicité éprouvée, à la qualité de ses arrangements et au magnétique grain de voix de la mezzo-soprano, le combo d'outre-Rhin disposerait néanmoins de réels atouts pour se hisser parmi les sérieux espoirs du-dit registre. Wait and see...

Note : 13,5/20


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