Reflecții Din Abis

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14/20
Nom du groupe Era Divina
Nom de l'album Reflecții Din Abis
Type Album
Date de parution 09 Avril 2020
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Morgana
Ecouter02:00
2.
 Jocul Ielelor
Ecouter04:09
3.
 Abis
Ecouter05:04
4.
 Luna
Ecouter04:56
5.
 Marmoreeană
Ecouter05:19
6.
 Noaptea Miresei
Ecouter06:25
7.
 Astra
Ecouter06:15
8.
 Herr Mannelig
 06:55

Durée totale : 41:03

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Era Divina



Chronique @ ericb4

23 Avril 2020

La frêle chrysalide est à deux doigts de se muer en Monarque...

Nouvel entrant dans le foisonnant espace metal symphonique à chant féminin, ce sextet roumain originaire de Iasi, mû par un progressif élan créatif, souhaite à son tour, et légitimement, essaimer ses riffs et faire entendre sa voix. Encore peu popularisé sur la scène metal locale et relégué à un frustrant anonymat dans nos contrées, conscient des enjeux et des risques courus dans de telles conditions à se lancer tout de go dans la bataille, le combo est-européen s'est précisément laissé le temps nécessaire à la maturité compositionnelle d'opérer. Aussi, quelque huit années suite à sa sortie de terre, nous livre-t-il son introductif et présent album full length «  Reflecții din Abis » ; auto-production où 8 titres, pour l'essentiel dispensés en langue roumaine, s'égrainent sur un ruban auditif d'une durée de 41 optimales minutes. En quoi cette première livraison serait-elle de nature à venir déloger leurs pairs de leurs propres terres, et permettre ainsi au valeureux collectif de sortir d'une ombre par trop sclérosante ?...

Contrairement à nombre de ses homologues, le projet s'articule sur un infiltrant duo féminin au chant lyrique, les cristallines inflexions de la soprano et violoniste Roxana Amarandi s'unissant aux limpides volutes de Gabriela Matcovschi. Les accompagnent dans ce dessein, le fin guitariste Cosmin Lucaci, l'expérimenté bassiste Ciprian "Pomo" Pomohaci (God), le batteur Gătej "Luș" Constantin, sans oublier le délicat claviériste Matei Bîrliba. De cette étroite collaboration émane une œuvre rock'n'metal symphonique gothique aux relents folk, heavy speed et progressif, dans la lignée de Nightwish (première période), Magica, Eluveitie, Lyriel et consorts. Enregistré aux Studios Odyssey et Getic Art Studio, mixé et mastérisé par Robert Cotoros (Bipolar Audio Production), l'opus jouit d'une péréquation de l'espace sonore entre lignes de chant et instrumentation et d'une belle profondeur de champ acoustique. Mais embarquons sans plus attendre à bord de la goélette, en quête d'éventuelles pépites profondément enfouies dans ses cales...

Dès les premières mesures, claquent fort les tambours et ne tarde pas à s'épaissir le corps orchestral, et ce, à l'instar d'une tumultueuse et brève entame symphonico-opératique aux vibes orientalisantes. Ainsi, sous couvert d'arrangements instrumentaux de bon aloi, l'énigmatique « Morgana » nous fait flirter avec de troublantes oscillations vocales, les puissantes et virevoltantes incantations des deux sirènes nous invitant, de fait, à les suivre dans leurs pérégrinations. Un heureux présage, en somme, de ce qui attend le chaland dans la suite de son parcours.

Le plus souvent, le propos se fait à la fois frondeur et empreint d'une pointe de mystère, nous octroyant alors de seyantes et énigmatiques séries de notes. Ce qu'illustre « Jocul Ielelor », up tempo symphonique folk aux riffs épais, au tapping effilé, à la confluence de Nightwish et Eluveitie. Doté de sémillants gimmicks guitaristiques, de grisantes rampes au piano, d'un adroit coup d'archet et d'insoupçonnées montées en puissance de son dispositif instrumental, le pulsionnel méfait s'avère parallèlement enjoué et mis en habits de lumière par les fluides patines de nos deux déesses. Dans cette veine, tout en sauvegardant une mélodicité toute de nuances vêtue, le tonique « Luna » nous assène ses véloces et sèches frappes de fûts secondées d'une échevelante rythmique. Un judicieux équilibre des forces en présence, en somme, qui pourrait bien faire écho chez l'aficionado du genre. Sans oublier l'impulsif et intrigant « Astra », véritable bombe incendiaire aux riffs en tirs en rafale, qui ne lâchera pas sa proie d'un iota jusqu'à l'envol de l'ultime mesure.

Empruntant parallèlement la voie symphonico-progressive, le groupe varie par là même ses effets, parvenant à nouveau à nous rallier à sa cause. D'une part, recelant une féline gradation de la densification de son assise orchestrale, le ''nightwishien'' « Abis » égraine de bien séduisants atours au fil de son avancée, à commencer par ses couplets finement ciselés et propices à un headbang subreptice. En outre, un opportun pont techniciste se voit balayé par la déferlante sur la crête d'un refrain immersif à souhait et mis en exergue par deux princesses au faîte de leur art. Techniquement plus complexe, un brin théâtralisant, l'incisif « Noaptea Miresei », pour sa part, se plaît à multiplier ses soudaines accélérations. Feignant de nous égarer du chemin mélodique emprunté, mais jouissant d'une rayonnante assise oratoire et de breaks bien amenés, le tortueux manifeste s'avère apte à procurer d'authentiques plaisirs. Quant à « Herr Mannelig », fresque folk symphonique aux accents ''eluveitiens'', elle déverse ses sept minutes d'un spectacle à la fois enjoué, envoûtant, empreint d'authenticité, pénétré d'un fin toucher d'archet et magnifié par l'impulsion commune de nos deux tourterelles que rien ni personne ne semble pouvoir enrayer la progression.

Lorsque les tensions s'apaisent et que les spots se font tamisés, nos compères nous immergent alors au cœur d'une mer limpide à la profonde quiétude intérieure. Aussi, ne pourra-t-on que malaisément esquiver la petite larme au coin de l'oeil sous l'impact du prégnant cheminement d'harmoniques dont se pare « Marmoreeană ». Sous-tendue par un violon pétri d'élégance, agrémentée d'un fringant solo de guitare, mise en habits de soie par les caresses oratoires des deux maîtresse de cérémonie, celles-ci évoluant à l'unisson, cette enivrante et romantique power ballade aurait les armes requises pour faire plier l'échine à plus d'une âme rétive.

Au final, le combo roumain nous livre un message musical à la fois souvent éruptif, parfois pimpant, volontiers authentique, éminemment enveloppant. Doté d'une ingénierie du son plutôt soignée, varié eu égard à ses ambiances, original et prégnant au regard du schéma vocal investi, le propos se double d'une heureuse symbiose de styles. Si quelques prises de risques s'immiscent, au demeurant parfaitement assumées par la troupe, sur le fond, le propos n'échappe pas aux codes de ce registre metal. Il lui faudra encore fluidifier ses lignes mélodiques, rendre moins opaques certains arpèges, et se distancier quelque peu de ses maîtres inspirateurs pour espérer voir le groupe est-européen se poser dores et déjà en dangereux opposant face à ses homologues. Un honorable et poignant effort se dessine toutefois, que le chaland se fera fort de ne pas esquiver, car, selon votre humble serviteur, la frêle chrysalide serait à deux doigts de se muer en Monarque...

Note : 14,5/20

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