Si quelques albums ne se sont pas quasiment pas exportés dans nos contrées européennes et sont aujourd’hui pratiquement introuvables dans leur format d’origine, il s’agit bien des productions du label mexicain Avanzada Metalica en banqueroute dès 1992, à l’origine des premiers disques des gringos de
Leprosy,
Mortuary ou
Dark Half. L’existence de ce dernier aura toutefois été éphémère, puisque formé en 1990 et auteur de la démo
Death Comes True l’année même de sa fondation, le quintet disparait peu de temps après la sortie de son unique album
Reborn, timidement commercialisé en été 1992, l’année où son label décide lui aussi de jeter l’éponge.
Mis en boite dans les petits locaux Silencio Studios,
Reborn transpire ce son sud-américain si typique et rappelle plus particulièrement le deathrash du voisin brésilien
Sepultura calé entre
Morbid Visions et Schizophenia, possédant les faiblesses de production du premier effort et la volonté de sophistication du second. Le feeling est toutefois davantage deathmetal, les riffs de Gerardo Lara & David Payan possédant plus de lourdeur, tout comme le chant de Cesar Chairez chargé en réverbération et plus guttural que celui de son confrère Massimiliano Cavalera.
Si le riffing est agressif, entêtant et suffisamment précis, permettant le largage de nombreuses salves menaçantes sur les bons
Last Breath & Damned
Land, sans occulter le redoutable titre éponyme en ouverture, l’ensemble comporte toutefois plusieurs faiblesses, à commencer par les leads parfois laborieuses de nos deux guitaristes, ou les limites techniques du batteur Victor Escalante lors des passages tapageurs.
Dark Half apporte en revanche moult variations dans ses morceaux, à l’image de la pièce finale
Death Comes True qui rebondit idéalement durant ses neuf minutes, tout en dégageant une atmosphère sombre et relativement dense.
Reborn reste globalement un bon album, aux riffs souvent acérés, bien que l’on eût aimé un enregistrement un peu plus lourd et une durée un peu plus conséquente, à raison d’un ou deux titres supplémentaires en support des six morceaux. Le disque aurait en outre trouvé plus volontiers sa place à la fin des années 80’s, étant manifestement plus mal loti en 1992 à l’heure où tant d’efforts avaient déjà été accomplis dans le style. A défaut d’un enregistrement et d’une interprétation sans faille,
Dark Half livre en tout cas un disque bien pensé et bien articulé, à conseiller à tous les amateurs de vieux albums extrêmes sud-américains comme
Funeral Serenade ou
Blackened Images (
Sextrash,
Mortuary), à l’aura sombre et au grain particulier, mais malheureusement tout aussi difficiles à dégoter en l’absence de réédition actuelle.
Fabien.
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