Liste des groupes Metalcore Made Of Ashes Reborn

Chaque jour, de nouvelles étoiles naissent et meurent au creux de notre univers. Scrutant le ciel, une nuit, je me demandais: "Laquelle est la plus belle?". Après tout, il y en a tellement. Tellement qu'il est difficile, même pour les plus brillantes de faire parvenir ses fascinantes lumières célestes jusqu'à nos yeux. C'est vrai, au final, celles qui obtiennent le plus d'attention sont celles déjà nommées, celles qui nous ont été présentées et dont on entend parler un peu partout dans le monde. Il est temps de donner un nom à cette nouvelle étoile, celle qui, malgrès sa toute jeunesse, dans la nuit, était la plus belle. Je l'ai nommée pour vous. Cette étoile, c'est Made Of Ashes. Admettez-le, c'est une curieuse parallèle que celle-ci mais elle se vérifie. Ok, c'est fini pour le cours d'astronomie, rangez vos cahiers et sortez vos flûtes à bec, c'est l'heure de la leçon musicale.

Made of Ashes est un tout jeune sextet de Metalcore progressif originaire de la ville de Nice, dans les Alpes-Maritimes. A peine moins d'un an après sa formation en novembre 2011, le tout jeune groupe nous offre aujourd'hui son premier EP efficacement intitulé: [ R E B 0 R N ]. Made of Ashes, Reborn... vous me direz ça sent le poulet tout ça. En effet, le groupe est placé sous le signe du phoenix, dans le cercle de feu des nouveaux prodiges du Metalcore. Vous m'avez bien lu, il semblerait que nous ayons fait une découverte majeure, une étoile immortelle. Du moins, espérons le, car après un premier effort aussi largement réussi on a plus qu'un espoir: ne jamais voir sa flamme s'éteindre.
L'instrumentale éponyme ouvre le bal et met en place immédiatement le contexte avec une douce mélodie tout juste relevée d'un fond de Dubstep très bien venu. Une ouverture très cohérente avec l'ensemble des pistes de la galette et qui annonce le tableau: Mort aux clichés du genre, ici, c'est MOA qui règne. Et bon dieu je crois qu'on va aimer ça. Et avec "Enemies", la seconde piste, il n'y a plus vraiment de place pour le doute. Misant d'entrée sur un Metalcore lourd et énergique, il est sûr que MOA saura convaincre bon nombre de son public dès les premières minutes et pour les plus sceptiques il y a fort à parier que d'ici la fin du morceau ils auront rangé le fusil dans l'étui. Mais l'un des points les plus intéressants de ce [ R E B 0 R N ] réside dans la variété de ses morceaux dans un ensemble cohérent et foutrement addictif. Il n'y a qu'à attendre sagement le troisième morceau, "This Is War" pour se rendre compte de tout le potentiel de la formation niçoise. Cette fois-ci, l'approche est différente avec une dominante de la mélodique sans assassiner pour autant la puissance. Ceci dit, selon le public, ce morceau pourra plaire ou ne pas plaire car il demeure, permettez moi l'expression, très édulcoré. La présence sur le morceau de Nathan de Shoot The Girl First et de Lou de Stillborn Messengers ravira sans aucun doute les amateurs des groupes respectifs bien que faisant partie de deux univers très différents et presque totalement opposés.

On enchaîne tout naturellement sur un "Beyond The Words" avec une ouverture étonnamment brutale confirmant encore une fois tout le savoir faire du groupe à renouveler leur son sans dénaturer leur personnalité musicale. Dorian, au lead vocals, nous étale une sympathique palette de voix, de la plus aiguë et tranchante à la plus grave et profonde en passant par une voix claire brisant tous les clichés du genre en misant sur une optique plus rock, on voit que le monsieur maîtrise son art. Cependant il serait tout tout à fait déraisonnable de ne pas parler du reste du groupe, que ce soit les guitares avec leurs riffs efficaces et particulièrement bien écrits, la basse insistant toujours avec beaucoup d'appui sur les grandes lignes pour donner aux morceaux plus de profondeur et de force, la batterie tout juste bien dosée, modérée, à ne jamais trop en faire ni pas assez ou encore le clavier qui donne au groupe ce côté épique très présent comme sauraient le faire The Browning ou Born of Osiris chacun dans leur style.

Encore une surprise, "Through The Light", ou l'art de mélanger le Metalcore au Dubstep de la manière la plus naturelle possible. On se retrouve alors pris par les tripes dans une bataille d'émotions purement épique. Il faut dire que la production n'y est pas pour rien dans l'affaire, elle est pour ainsi dire impeccable. Le morceau, entièrement instrumentale nous annonce avec déception que l'on s'approche sûrement de la fin, plus que deux titres avant que notre phoenix céleste ne s'éteigne. Mais "Made of Ashes", le titre éponyme du groupe, est là pour nous rappeler que lorsque ce moment arrivera, on aura qu'à appuyer sur "play" pour le faire renaître de ses cendres. Cette sixième piste se présente comme un genre de rappel, un grand mélange reprenant un peu de l'esprit de chacune des tracks passées. On dirait bien que la colère divine va s'abattre sur nous, c'est ce que présage la jouissive ouverture de "IRA DEI", la septième et dernière track de [ R E B 0 R N ] et, à mon goût, la plus écrasante et prenante. Comment rester de marbre face à une telle oeuvre, MOA vous attrape littéralement par le col de la chemise pour vous entraîner dans leur univers, une dernière fois.

Autant vous le dire clairement, même les plus réfractaires au style ont toutes leurs chances d'être très surpris par cet EP parfaitement ficelé et servi sur un plateau d'argent. Made of Ashes fait d'ores et déjà partie des quelques groupes à surveiller de très près alors, vous l'aurez compris, sortez votre télescope et scrutez, comme moi, la nuit en croisant les doigts pour voir un jour renaître cette étoile avec, pourquoi pas, un album? En attendant, [ R E B 0 R N ] et son étonnante durée de vie comblera nos petites oreilles pour notre plus grand plaisir.

... push "Play" , Enjoy.

18/20