Troisème album en l'espace de cinq ans pour le duo allemand
Solar Fake, "
Reasons to
Kill" est à nouveau signé sur le label compatriote SPV et voit le jour deux années après "Frontiers". L'artwork proposé s'écarte quelque peu de la ligne suivie jusque là puisqu'il figure Sven, le leader de la formation, dans des tons bleutés apaisants et offre de ce fait un rendu bien moins sombre que les deux précédentes réalisations.
A vrai dire, si le look improbable arboré par nos deux dandys excentriques berlinois est assez déroutant, la musique du duo est aussi bien particulière. On a le droit à un mélange d'influences, quelque part entre électro, indus, cold wave et EBM. A vrai dire ce cocktail détonant a autant de chances de plaire au grand public qu'aux metalheads (si ce n'est plus). Mais assez tardé, voyons ce que
Solar Fake nous a réservé cette fois-ci.
Dès la piste introductive, si bien nommée "I
Hate You
More Than My
Life", on plonge dans l'ambiance distillée par les allemands, à coups de beats pulsés et de mélodies synthétiques. Sur ces synthés viennent se poser les vocaux de Sven, proches d'un Dave Gahan dans les graves, plus "lyriques" sur le refrain. La structure du morceau est simple (ce qui sera le cas des onze pistes, tournant autour des quatre minutes) mais celui-ci fait mouche, grâce notamment à un refrain très efficace.
Plusieurs titres à l'image de celui-ci joueront la carte "soft", plus volontiers proches de l'électro que du milieu metal en général. Mais si, lorsque la dimension accrocheuse est présente, ces morceaux se révèlent plutôt attractifs ("Change The View","Face Me"), la recette est parfois un peu trop éprouvée et on se retrouve avec une sorte de "ventre-mou" en milieu d'album (notamment l'enchaînement "
Reset To
Default"/"
Rise And Fall") qui fait un peu retomber l'enthousiasme.
A côté de cela,
Solar Fake revendique également son appartenance au milieu metal avec des intonations volontiers plus violentes. Une filiation avec le metal industriel est clairement visible sur quelques titres ("When I Bite" et ses couplets bien sombres ou encore "My Bleeding
Heart" à l'aspect martial prédominant) mais c'est surtout sur "One Step
Closer" que la facette la plus véhémente du groupe apparaît au grand jour.
En effet, comme sur chacun de ses albums,
Solar Fake choisit d'effectuer une reprise et c'est ici un des classiques de
Linkin Park qui bénéficie d'un traitement de faveur. Sven avoue avoir testé de nombreux synthétiseurs pour obtenir le rendu de puissance adéquat mais la mission est réussie, le morceau n'est pas dénaturé et la touche originale des berlinois est présente. Un regain de "violence" assez appréciable en fin d'album.
En fin de compte ce troisième album de
Solar Fake est une bonne réalisation, à la frontière entre les sphères metal et électronique. Onze titres soignés qui raviront les fans d'électro ainsi que les metalheads, pour peu qu'il soient ouverts à des horizons nouveaux.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire