Reason

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17/20
Nom du groupe Officium Triste
Nom de l'album Reason
Type Album
Date de parution 28 Mai 2004
Enregistré à El Pato Studio
Style MusicalDoom Death
Membres possèdant cet album27

Tracklist

1. In Pouring Rain 05:42
2. The Silent Witness 08:43
3. This Inner Twist 08:18
4. The Sun Doesn't Shine Anymore 10:35
5. A Flower in Decay 08:43
Total playing time 42:01

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Officium Triste


Chronique @ bojart

12 Avril 2012

Une perle de tristesse

Fondé en 1994, Officium Triste est une formation de doom/death aux ambiances lourdes et aux mélodies feutrées. Officiant sur la scène néerlandaise, au beau milieu de Within Temptation, God Dethroned ou encore Epica, Pim Blankestein (membre du discret Beyond Belief), Johan Kwakernaak (parti du groupe depuis 2007, son frangin Martin y est resté), Lawrence Meyer (membre de Liar Of Golgotha), Marteen et Gerard De Jong ont su avec ce troisième opus, produire et interprêter une musique particulière, sorte de funeral doom/death moins atmosphérique que Evoken et assez proche par moment de Shape Of Despair, niveau rythmiques et mélodies.

« Reason » est donc le troisième effort du sextet batave, succédant à « The Pathway », sorti en 2004. Quel est le style d’Officium Triste? Et bien le doom prime sur les éléments death, ce qui l’éloigne de Necros Christos mais ne le fait pas ressembler à Coffins non plus !. Le résultat est différent…et plutôt prenant car l’atmosphère cloitrée, presque confessionnelle de « Reason » nous invite à pénétrer la psyché d’un homme se remettant constamment en question, entravé qu’il est, dans les méandres d’un passé révolu.

Avant de rentrer dans le vif du sujet, que les afficionados de My Dying Bride, Novembers Doom ou Ghost Brigade soient prévenus ! Officium triste, c’est ambiant et pesant, avec des compositions dignes d’un Ankylosaure. Le sol tremble, craque et s’ouvre sous la cadence très régulières des pas de la batterie ; Les baguettes frappent le cuir des tambours au rythme de cet imposant animal préhistorique et les vocaux gutturaux de Pim sont à la fois caverneux et suaves, comme sur l’excellent « This Inner Twist », où les grattes grincent et les doubles -pédales résonnent dans un climat désertique rappelant un vieux temple abandonné ou bien une usine désaffectée. L’originalité de ce superbe morceau réside dans l’association entre éléments symphoniques (violons et piano) et éléments métal, une coopération fructueuse entre guitares, basse et instruments classiques pour un final vraiment réussi.

Le doom metal est décidement le moteur principal de cet album. J’en veux pour preuve l’étonnant morceau d’ouverture « In Pouring Rain » débutant de façon classique par le duo batterie/6-cordes et qui, durant plusieurs minutes, déroule un doom/death terrestre assez traditionnel…sauf que, d’un coup d’un seul, la musique s’arrête net pour laisser place à un interlude heavy/doom des plus impromptues. Un intermède surprenant et particulièrement bien mené. Officium Triste est décidement inclassable. Pour exemple la jouissive chanson de clôture, dénommée « Flower In Decay ». Celle-ci fait référence à la silhouette (féminine ?) prostrée sur la cover, ainsi qu’à l’intérieur du booklet du disque. Et de la manière dont le chanteur parle, de sa voix douce de centaure, de cet être fragile, on devine tristement qu’il ou elle est décédé(e). Dans cette position dite « fœtale »…mort dans la même position que l’enfant qui barbote dans le ventre de sa mère. Un moyen de nous dire que la vie et la mort sont d’ambigus bords ? Que la limite entre l’une et l’autre est invisible, indéfinissable? Peut-être. En attendant, cette tragédie post-mortem est servie par des riffs grésillants et une cadence languissante (une vraie compo doom, quoi !), bref une instru qui porte le fameux sigle « Rottendoom » de la formation hollandaise ; aussi significatif que la mention « Nautik Funeral Doom » des marins teutons de l’excellent groupe Ahab ; et qui marque les esprits. Poignant drame mortuaire que ce « Flower In Decay »…

Officium Triste signe là un album maitrisé, réussi et original. On regrettera juste l’absence (ou la présence fantomatique) d’éléments death metal comme on en trouve chez Swallow The Sun par exemple. Presque du doom funéraire mélodique…j’ai dit presque.

Bj

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