Real Life Isomorphism

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14/20
Nom du groupe Blinding Tears
Nom de l'album Real Life Isomorphism
Type Album
Date de parution Mars 2013
Style MusicalPower Progressif
Membres possèdant cet album0

Tracklist

1. Curse of Freedom
2. M(a)indeadlock
3. Rain Fall
4. Mafra
5. Hypnotic Feelings
6. Flow Away
7. Haunted Asylum
8. HH
9. The Circular Maze

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Blinding Tears


Chronique @ LeLoupArctique

23 Juillet 2014

Il ne reste plus qu'à produire un disque cohérent

Le groupe de prog italien Blinding Tears existe depuis 2006, date à laquelle il a été formé par les sieurs Cappellini, Malevoli et Cacciante. Les trois n'avaient à l'époque pas l'ambition de sortir des albums, mais juste d'être un groupe de reprises tout simple. Mais comme beaucoup, ils se sont laissés tentés (pour le meilleur ou le pire) par la composition de morceaux originaux, et ont préparé ainsi leur tout premier album. Oui, les italiens n'y vont pas par quatre chemins : pas de démo, pas d'EP, ils commencent directement avec un long format. Débuter de cette manière n'empêche pas de bien s'en sortir, mais les formats plus courts permettent souvent d'essuyer les plâtres et d'avoir les idées plus claires pour un full-lenght.

Car ce qui ressort après plusieurs écoutes de ce Real Life Isomorphism c'est un sentiment de brouillon, comme si l'album était le fruit de tout ce que le groupe voulait jouer, mis sous la forme d'un album. Le problème est que si l'opus est mal ficelé, il va en plus probablement être source d'ennui, puisqu'il dure tout-de-même près d'une heure, avec plusieurs longs titres (progressif oblige). Heureusement (ironie) Blinding Tears ajoute un concept pour son premier disque, histoire de donner un peu de piquant. Ce concept est basé sur la recherche de la liberté mentale, en toute simplicité. Quant à la pochette, elle évoque certainement ce fameux concept, mais je n'ai pas encore trouvé en quoi ...

Je précise que le disque est vendu sous l'étiquette "metal progressif", parce que c'est pas en écoutant le premier morceau qu'on l'aurait deviné. Curse of Freedom n'est cependant pas un mauvais morceau, mais c'est en réalité une chanson épique et entraînante, au croisement du folk de Tyr et du power mélodique de Stormwarrior. Ce sont deux groupes que j'apprécie, mais tomber sur un mélange des deux sur un disque vendu comme du prog c'est vraiment surprenant. Les guitares y jouent de belles mélodies épiques, avec un clavier très présent. Le passage instrumental avec sa guitare sèche, puis le banjo (?) en arrière-plan vers la fin confirment cette impression de power metal épique plutôt que progressif.

Le trouble vient donc du fait d'avoir des morceaux qui musicalement n'ont rien à voir les uns avec les autres, malgré un concept sensé lier le tout. Ceux qui tournent autour des quatre minutes sont dans une veine metal mélodique très légèrement progressif, sauf deux : Curse of Freedom bien sûr, et Mafra dont on reparlera. Quant aux deux morceaux longs, ceux-ci se révèlent bien progressifs, contrairement au reste. On a l'impression que le groupe ne sait pas ce qu'il veut, qu'il met en vrac des compositions sans rapport les unes aux autres. On ne sait pas qui dans le groupe a composé quoi, mais c'est peut-être par là que se trouve la réponse.

La palme du "n'importe quoi" revient sans conteste à Mafra. Mafra est un titre de quatre minutes, situé entre deux morceaux de heavy mélodique bien dynamique, sauf que le titre en question est une sorte d'ambient / atmosphérique avec pour seuls instruments un sample de clavier, un piano, et une voix féminine inarticulée. Je vous laisse deviner l'ampleur de mon incompréhension. La fin du morceau laisse la place à une voix masculine nous racontant des trucs probablement pas très joyeux, en italien. Ce genre de titre passerait très bien sur un album de The Gathering par exemple, mais ici ça fait tâche.

Passés ces nombreux moments d'incompréhension qui parsèment l'écoute du disque, on peut toutefois remarquer que plusieurs morceaux sont plutôt bien composés voire même intéressants. Rainfall par exemple n'offre pas grand-chose d'original, mais reste un morceau efficace et entraînant, avec de bonnes lignes de chant, un chanteur qui n'en fait pas trop (un des défauts récurrent du disque ça), et un très bon passage instrumental avec un magnifique solo de guitare. Flow Away sous ses faux airs de ballade convaincra aisément avec un piano majestueux en intro et encore une fois des belles lignes de chant.

On en arrive alors aux deux longs morceaux, Haunted Asylum et The Circular Maze. Le premier révèle un prog plutôt bien fait, mais plus difficile d'accès. Au milieu se trouve un long passage instrumental avec plusieurs très beaux soli assez techniques toutefois. Le morceau se termine néanmoins sur une minute de musique électro minimaliste pas franchement désagréable mais qui aura pu être raccourcie. Quant à la pièce finale, celle-ci se révèle d'un niveau bien plus élevé que le reste du disque, avec un progressif mélodique entraînant. Le fait d'avoir divisé le titre en cinq parties distinctes permet d'éviter l'ennui, même si l'intro acoustique est une nouvelle fois un peu longue. La partie centrale, instrumentale, est très belle ; d'abord atmosphérique puis simplement mélodique ensuite. Le morceau se termine sur un power progressif inspiré, avec un chant plus agressif.

D'autres détails peu évoqués ci-dessus seront néanmoins à corriger pour monter en gamme. La production devra impérativement s'améliorer au niveau de la section rythmique, injustement reléguée au second plan. Le vocaliste aura lui aussi des progrès à faire, afin de rendre son chant plus mélodieux et moins poussif. Il est en partie responsable du très mauvais et imprononçable deuxième titre par son chant complètement inadapté.
En faisant preuve d'une certaine tolérance vis-à-vis de l'incapacité des musiciens à proposer un album cohérent, ce Real Life Isomorphism reste une écoute agréable. Indépendamment les uns des autres, les morceaux sont bons dans l'ensemble et révèlent déjà un certain talent pour la composition. Il ne reste plus qu'à produire un disque cohérent.

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