Reaching for Darkness

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12/20
Nom du groupe Honoris Causa (CZ)
Nom de l'album Reaching for Darkness
Type EP
Date de parution 06 Décembre 2020
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 City with No Hearts
Ecouter05:09
2.
 The One
Ecouter04:35
3.
 Wine and Silence
Ecouter03:30
4.
 Stone Bed
Ecouter05:57
5.
 Grim Reper
Ecouter03:20
6.
 Falling (Lacuna Coil Cover)
Ecouter05:28

Durée totale : 27:59

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Honoris Causa (CZ)



Chronique @ ericb4

21 Août 2021

Une troublante et évanescente offrande, pas encore un foudre de guerre...

Nouvel entrant dans l'engageant mais si concurrentiel et parfois létal espace metal gothique à chant féminin, c'est tout naturellement que ce trio tchèque fondé à Prague en 2019 est resté prudent dans sa démarche. Aussi, ce n'est qu'un an suite à sa sortie de terre que le jeune combo accouchera de son premier bébé, l'EP 6 titres « Reaching for Darkness », une auto-production généreuse de ses 28 trépidantes, intrigantes et évanescentes minutes. A l'aune de cet introductif propos, la troupe est-européenne serait-elle en mesure de venir jouer les outsiders avec lequel ses nombreux homologues pourraient dores et déjà avoir à se méfier ?

Ce faisant, l'expérimenté pluri-instrumentiste Carlo "Ariakas" Migliavacca (ex-Total Death), le guitariste Jesse Valle et la frontwoman aux claires inflexions Lucia "Lucyanna" Leskovska nous octroient un set de compositions d'obédience gothique mélodique aux relents dark, aux harmoniques bien inspirées, nous faisant penser tour à tour à The Gathering, Darkwell, Autumn, Vetrar Draugurinn, Octavia Sperati, One Without, The Flaw ou encore Flowing Tears. En outre, la galette bénéficie d'un mixage équilibrant à parités égales lignes de chant et instrumentation tout en ne concédant que peu de sonorités résiduelles. Tous les voyants seraient donc au vert pour nous octroyer une traversée des plus sécurisées...

Quand il acère ses riffs et qu'il nous assène de puissants coups de boutoir, le collectif pragois aurait quelques clés, pas toutes, pour nous rallier à sa cause. Ainsi, on retiendra, d'une part, l'offensif « City with No Hearts » tant pour la soudaineté de ses accélérations qu'au regard d'enchaînements intra piste finement esquissés. A mi-chemin entre The Gathering, Octavia Sperati et Flowing Tears, le mordant effort accuse toutefois une ligne mélodique en proie à quelques linéarités au moment où la tenue de note dispensée par le sirène peine à éviter le virage verglacé. Estampé dark gothique, calé sur le schéma de la Belle et la Bête, le complexe et ''draconien'' « Grim Reper », lui, joue sur les effets de contraste atmosphérique et oratoires pour tenter de l'emporter, une originale alternative au risque toutefois de désarçonner un tympan non averti.

Le combo a, par ailleurs, veillé à varier ses phases rythmiques, état de fait susceptible de nous retenir un peu malgré nous. Ce qu'atteste, en premier lieu, le fringant et original mid/up tempo « The One », la fluidité des harmoniques dont se nourrissent les couplets nous renvoyant simultanément à Autumn et The Flaw. Bref, un véritable hit en puissance concocté par le trio poussant peu ou prou à une remise du couvert sitôt l'ultime mesure de la piste envolée. D'autre part, on n'éludera pas davantage l'intrigant et ''gatherien'' « Stone Bed » à la lumière de ses grisants gimmicks guitaristiques et de son atmosphère à la fois empreinte de mystère et un brin souffreteuse. Cependant, on regrettera, là encore, une empreinte vocale certes limpide mais non exempte d'intarissables faussetés.

Lorsqu'il rétracte ses griffes, le trio nous délivre par là même ses mots bleus les plus sensibles. Ce qu'illustre « Wine and Silence », ballade atmosphérique gothique au délicat picking à la guitare acoustique, pétrie d'élégance, et mise en habits de soie par les limpides volutes de la maîtresse de cérémonie, que n'auraient nullement reniée ni One Without ni Darkwell. Mais c'est surtout « Falling », mélancolique et fondante ballade a-rythmique empruntée à Lacuna Coil, qui retiendra plus aisément l'attention. Recelant une mélodicité toute de fines nuances cousue, cette version permettra de redécouvrir sous un jour nouveau l'un des titres emblématiques du tout premier EP éponyme de l'illustre formation italienne sorti il y a déjà 22 ans.

Au terme de notre voyage, en dépit de sillons mélodiques des plus fluides dont se parent certains passages, notamment les plus tempérés, d'une technicité instrumentale d'ores et déjà de bon aloi, d'atmosphères aussi diversifiées que prégnantes, et d'une qualité de production d'ensemble que pourraient avoir à leur envier moult de leurs pairs, un étrange sentiment d'inachèvement nous étreint. D'aucuns auraient sans doute espéré un panel plus étoffé en matière d'exercices de style, une couverture vocale plus enveloppante et un poil moins lacunaire dans son principe d'émission, quelques prises de risques supplémentaires et des schèmes d'harmoniques moins empruntés qu'ils n'apparaissent. A condition de reconsidérer ses points de fragilité, d'affermir son identité artistique et d'exploiter plus largement son potentiel esthétique, le combo pragois aura une belle carte à jouer pour s'imposer parmi les espoirs de cet exigeant espace d'expression artistique. Bref, une troublante et évanescente offrande, pas encore un foudre de guerre...

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