Eclusant nos oreilles et les routes d’Allemagne depuis 1998,
Scornage nous revient en
2012 avec un nouvel et 4ème opus intitulé «ReaFEARance».
Encensé pour ses trois premiers albums dans son pays d’origine, le groupe n’a que peu convaincu hors de ses frontières, voire quasiment pas du tout, hormis quelques chroniques positives de leur deuxième offrande, «
Pure Motorized
Instinct» paru en 2006.
J’ai vu cité dans quelques pubs sur ce «ReaFEARance», Grip Inc. et
Legion Of The Damned. Bon, pourquoi pas? On a affaire ici à un bon mix entre la Bay
Area et le Thrash Allemand dont est d’ailleurs issu
Scornage, comme vu précédemment.
On entame cet album plutôt mid tempo avec le départ du titre «
Six Minutes to Fear" et quelques harmonies de guitares relativement quelconques et déjà entendues mille fois. Passé donc la première minute, le groupe entre dans le vif du sujet et balance un Thrash aux relents modernes (surtout niveau son), mais en restant dans la pure tradition du style.
Niveau voix, c’est puissant, carré parfois limite
Death ou Black suivant les besoins des morceaux. Comme sur le titre d'ouverture ou sur «In a Cage», Stabbed
Again», voire quasiment la plupart des titres, une sorte de dialogue s’installe entre les deux types de voix précitées et donne encore un peu plus de puissance si cela était encore nécessaire et surtout évite la monotonie de certains chanteur de Thrash. Ces deux voix sont même réunies par moment comme sur «
Frozen Throne".
Quelques réminiscences de vocaux à la
Kreator font de menues apparitions («Coming Back»). Quand aux textes, on reste dans le classique avec des
Dead,
Hate ou Fear dans les titres et les morceaux. Bon, y’a bien un Holy qui traine mais ça doit être une erreur de jeunesse.
Le titre «We Bury Our
Dead Alive» rappelle l’
Exodus de la période «Tempo of the Damned» avec une rythmique plutôt alambiquée se répetant tout au long du titre. Et on est aussi effectivement pas loin comme le disait la pub d’un Grip Inc mais sans la voix de Gus Chambers et le génie de Waldemar Sorychta.
L’utilisation des deux grattes se fait dans le bon sens, bien équilibrée avec une guitare lourdingue qui souligne parfaitement les rythmiques plus techniques de l’autre dans une bonne partie des titres.
Niveau soli, ça reste correct dans l’ensemble, avec quelques passages bordéliques à la
Slayer, généralement suivis par des choses plus techniques émanant de la deuxième guitare. Néanmoins pas de grandes descentes branlatoires ou d’astiquages de manches intempestifs, on reste plutôt dans le concis. Même si quelques petits passages laissent à penser qu’on aurait pu espérer de meilleures choses niveau soli.
Quelques rythmiques saccadées sont les bienvenues (The Holy Rape, At First I
Hate), cassants un peu la vitesse perpétuellement utilisée et légèrement linéaire sur tous les morceaux.
Ce qui dessert le plus cet album reste la batterie. Elle blaste souvent à fond la caisse et casse un peu la dynamique des morceaux avec un son légèrement assourdi (The Holy Rape). Et ce qui devrait renforcer la vitesse des titres la dessert plutôt. On a même souvent l’impression que le batteur ne connait qu’un seul rythme lorsqu’il s’agit d’envoyer la sauce.
On ne parlera pas de la basse puisque apparemment, on a du l’oublier dans le mix final...
Cet album ne va rien révolutionner comme la plupart de ceux qui sortent actuellement car bien trop linéaire. En effet les variations entre les titres sont très (trop?) faibles.
Par contre, les pharmaciens vont pouvoir vendre de la pommade pour cervicales et chevilles au kilo afin d’apaiser les problèmes musculaires engendrés par du headbanging et du tapage de pied répétés.
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