Lancé en 1990 par Stéphane Girard pour promouvoir la scène metal française, Semetery Records aura eu une durée de vie plutôt éphémère, mais aura traversé quelques belles premières années, soutenu par WMD puis Fnac Music. A l’époque, le label bénéficie d’un bon budget, lui permettant non seulement d’accrocher de bonnes formations hexagonales deathrash (
Loudblast,
Crusher &
No Return), heavymetal (
Squealer) ou hardcore (
Burning Heads), mais aussi de leur allouer de bons moyens en studio (à l’image de
Loudblast ayant traversé l’Atlantique jusqu’aux Morrisound Studios), bien que la distribution de ses disques en dehors de nos frontières ait été plus laborieuse.
Aux côtés de
No Return,
Madhouse représente la toute première signature du label, suite à sa demo-tape parue en tout début d’année 90. Quelques semaines après son confrère, le quintette parisien rejoint à son tour les fameux
Phoenix Studios en Allemagne, en août 1990, pour la capture de son premier album
Razzle Dazzle. Le groupe bénéficie de tout le professionnalisme de Ralph Hubert, guitariste de
Mekong Delta et ingénieur du son ayant déjà travaillé avec un nombre incalculable de formations, principalement allemandes, comme
Deathrow,
Holy Moses,
Living Death ou
Kreator, j’en passe et des meilleures.
Sorti à l’automne 1990, quelques semaines après les premiers albums de
No Return,
Death Power et
Agressor parus à la rentrée,
Razzle Dazzle ne se situe pas exactement sur le même tableau. Si le côté thrash est présent, notamment au travers des deux guitares, l’aspect hardcore et le groove l’emportent tout autant.
Madhouse est en effet un pur groupe de crossover, à ranger aux côtés d’autres formations internationales comme
DRI, Ratos De Porao ou
Acrophet, et plus particulièrement
Suicidal Tendencies, notamment au niveau du timbre de voix de James Boschat ayant souvent la douceur de celui de Mike Muir.
Parfaitement en place et impeccablement enregistrés, les morceaux de
Razzle Dazzle sont énergiques et remarquablement calibrés, dotés d’une batterie inventive, qui n’hésite pas à taquiner la double pédale, et d’une basse claquante. Le très bon titre Donbi placé en ouverture donne le ton de ce crossover vitaminé, surfant sur des thèmes entre légèreté et actualité.
Madhouse enchaine ainsi les bons morceaux à l’assise très solide, à l’image de Roodster
Land et Distressed, voire plus groovy pour citer le bon She Doesn't Like Cerveza.
Bénéficiant d’une bonne presse dans les magazines metal français,
Madhouse n’obtient toutefois qu’un succès d’estime, principalement dans l’hexagone, à l’image des metalheads d’
ADX qui avaient également traversé le Rhin durant l’été pour la capture de leur quatrième album Weird
Visions chanté en anglais. Assez académique et arrivé un peu après la bataille dans un style crossover où l’histoire s’est déjà écrite dans la seconde partie des années 80’s,
Razzle Dazzle renferme néanmoins des compositions solides, habillement ficelées et fort bien enregistrées. Il est d’ailleurs encore temps de se procurer ce disque, encore trouvable dans son format d’origine à prix très abordable.
++ FABIEN.
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