Alors là !! Je ne le crois pas. Seulement 8 membres de S.O.M, moi compris, possèdent cette petite bombe de death technique à la française ?? Incroyable !!
Il est pourtant sorti en mai 2008 chez Holy Records. "
Random" d'
Hectic Patterns, vous connaissez pas ? Du bon vieux death bien brutal, bien technique, bien de chez nous... non ?? bon...Alors, je m'en vais vous conter sa petite histoire.
"The Grand
Hare Order", demo 4 titres sortie en 2004, les fait connaître sur la scène underground française.
Hectic Patterns, HP pour les intimes se compose de James K (ex
Drowning) au chant, de Nicolas Sanson (ex
Dead Season) à la basse (fretless), de Ludovic Buche et François Labrousse aux guitares, de Grégoire Galichet (Djadah) à la batterie et de Caroline Delavault à l'écriture des textes et artwork.
Ils ont affiché avec Décohérence,
Garwall,
Outcast,
Cephalic Carnage et bien d'autres. De tout cela découle un 1er full-lenght, un missile, un pavé qui à chaque écoute vous fait sortir du slip à reculons.
Alternant guttural profond, gruiks et passages plus soft (plus criés voir presque parlés) comme sur "Hyperborea". Le chant de James se veut efficace, brutal à souhait, suffisamment compréhensible pour une oreille habituée à ce genre de voix. Il a un rythme qui lui est propre, se décalant souvent de l'instrumentation pour devenir instrument lui-même. Jamais décevant ni ennuyeux, sa maîtrise du chant death fait preuve d'un talent certain et ça tout au long de l'album.
De même qu'en bon chef d'orchestre, Greg s'emploie à manier les baguettes d'une main de maître et fait monter la sauce d'un savant mélange de groove, de blasts ultra-rapides, de longues plages de double-pédales, le tout aéré par une précision chirurgicale du geste, il n'y a qu'à écouter "The Grand
Hare Order" ou "
Shiva" pour s'en convaincre. Aucun morceau n'est laissé au hasard, sa frappe est méticuleuse, puissante, sans concession et non linéaire.
Les guitaristes ne sont pas en reste non plus, loin s'en faut, leurs puissances électriques aux riffs tantôt lourds et menaçants comme un orage, tantôt incisifs et tranchants comme une lame de rasoir, nous plongent dans une querelle de sonorités distordues, syncopées, reptiliennes, s'insinuant au travers des compositions d'une manière surprenante et sans équivoque.Les solos souvent très poussés dans l'aigu ressemblent à s'y méprendre au saxo d'un John Coltrane (les influences jazz de François n'y sont pas pour rien). Ecoutez "
Random" et vous allez comprendre.
Tout cela est arrondi dans les angles par la basse fretless de Nico dont le jeux puissant et aérien se dévoile au fur et à mesure de l'écoute et qui sur certains morceaux se permet même de bien bons solis je pense a " The Grand
Hare Order " et " Enterprise ".
Caro, quand à elle s'est occupé de la plupart des textes. Elle a remanié avec une pointe d'humour noir et d'ironie malsaine la thématique habituelle du métal (le gore, la violence, les névroses courantes, la folie ordinaire), détournant les rôles bourreaux/victimes comme sur "Asylum" ou donnant le contrôle du monde au lapin comme sur "The Grand
Hare Order" et aussi de l'artwork en proposant pour couverture le dessin d'un enfant du Kossovo âgé de 8 ans, victime malgré lui des exactions qui furent commises dans son pays à la fin du XXème siècle (paraîtrait que ça vient de l'UNESCO). Un dessin d'une naïveté confondante, mais qui donne justement un aspect encore plus brutal à l'album.
Random est un album aux multiples facettes : alambiqué, technique, polyrythmique rentre-dedans, agressif ("
Shiva" est pour moi le morceau le plus "bourrin") original aussi et qui, de "Vaseline" à "Thailland", nous emmène sur un chaos musical complètement déstructuré et pourtant si structuré : un désordre organisé en dix titres.
Comme Tonio, je n'aime pas du tout la pochette, elle m'as fait y aller à reculons avec ce disque.
Mais quel disque, original, puissant, technique, un groupe à surveiller...
Sinon oui, du death bien technique, bien maitrisé.
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