Attention, voilà une curiosité. Maintenant disparu, le groupe Gigandhi savait transcender sa musique avec panache et originalité. Au premier abord, le groupe danois sert un hardcore/metal, puissant, structuré et à la production correcte. Jusque-là, rien d’anormal et encore moins de novateur, mais c’est à ce moment précis que le groupe fait entendre des accents inédits, au premier abords saugrenus et néanmoins intrigants.
Pourtant la pochette est en elle même un élément de réponse et la preuve, vous l’avez au bout d’une minute, Gigandhi (rien que ça) interpose à ces parties "metal" des mélodies hindoues, tibétaines à grands renforts d’instruments orientaux (percussions, ect…). C’est un peu comme si,
Rajna avait décidé de prendre des volts pour donner une tonalité plus agressive et futuriste, mais tout aussi spirituelle. Bien implantés, ces accents donnent irrémédiablement une autre atmosphère sur le contenu intégral de ce disque.
Surtout, il ne faut pas y voir en ces intonations orientales un simple artifice, histoire de se montrer plus original qu’un autre combo. Déjà, ces passages n’ont pas la part belle, n’apparaissant qu’à trois, quatre occasions sur l’album, implantant certes un décor d’avantage axé sur une spiritualité hybride mais donnant surtout le ton et la texture de la globalité ambiante de "
Rafflesia" telle une toile de fond. Car, oui, l’orientation musicale de cet album, outre l’aspect puissant, prend directement racines dans ces interventions, ce qui fait que le contenu de ce disque pointe en premier l’atmosphère, très profonde, reléguant l’instrumental légèrement en retrait.
Pourtant on remarquera des roulements de toms quasi-tribaux, purement jouissifs ainsi que des montés en adrénalines plus que jubilatoires sans oublier des voix se permettant certains murmures. Plongée dans ce tourbillon hybride, la conclusion s’impose d’elle-même, Gigandhi évolue à un autre niveau ou quand le hardcore devient un réceptacle de spiritualité. Curieux et assez flingué sur le principe, "
Rafflesia" est une sorte de Hardcore-Zen matiné de cyberpunk (et ça vient du Danemark !).
Véritable objet de curiosité, pas facilement trouvable, Gigandhi est tout de même suffisamment intéressant pour sortir du moule et proposer quelque chose de vraiment inédit.
Une curiosité entre le bouddhisme et l’agression, le rapprochement est curieux mais parfaitement maîtrisé.
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