Quinta Sinfonía

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16/20
Nom du groupe Fortaleza (MEX)
Nom de l'album Quinta Sinfonía
Type Album
Date de parution 01 Juillet 2014
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album9

Tracklist

1. Obertura 01:56
2. El Ultimo Suspiro 04:41
3. Sin Decir Adiós 04:36
4. Noveno Vals 04:30
5. Caminos 04:33
6. Andante Solitario 04:01
7. El Septimo Sello 04:38
8. Solamente una Vez 04:01
9. Voce Forte 04:13
10. Fuga en Mi 04:35
11. Ángel Eterno (Version Violin) 04:38
12. La Mulata (Version Violin) 04:15
Total playing time 50:37

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Fortaleza (MEX)


Chronique @ ericb4

20 Novembre 2015

Cette fois, le combo mexicain frappe plus fort, montant d'un cran l'impact de son message musical...

Le metal gothique à chant féminin n'a de cesse de faire des émules en Amérique Latine, notamment au Mexique, et ce, depuis quelques années déjà. A l'instar d'Anabantha, des groupes tels que Nostra Morte, Tetriconia, Arie Di Mortte, Morante, Erszebeth, Halach, Madnely, eux aussi, ont foulé les planches de la scène metal gothique locale, voire internationale. L'heure est donc, pour les combos chevronnés, de ne pas se laisser rattraper, voire distancer, par les jeunes formations affluant de toutes parts dans ces contrées. Aussi, l'expérimenté groupe de metal gothique mexicain revient, deux ans après un mitigé « Fortaleza Oculta », pour nous offir son cinquième album full length à l'aune du bien-nommé « Quinta Sinfonia », sorti chez Nucleo Producciones.

Suite à quelques changements de line-up, le quintet issu de Veracruz a pris le temps de soigner sa production, notamment concernant l'enregistrement et les finitions, taillés au scalpel, cette fois. Il en ressort un opus dynamique d'obédience metal gothique symphonique d'une dizaine de pistes aux compositions plus affutées et aux textes finement échafaudés, toujours en espagnol. Un soin particulier a aussi été apporté à l'artwork de la pochette au design d'inspiration romantique et aux couleurs chatoyantes. Autrement dit, le fringant collectif n'aurait pas dit son dernier mot...

Le plus souvent, se sont des moments vivifiants, frétillants, parfois corrosifs mais sans débordements d'agressivité, qui émanent de la galette, usant parfois du schéma vocal caricatural de la belle et la bête. Une large place a été laissée à une fouettante mais non ostentatoire orchestration, avec d'intéressants arrangements à la clé, même si les soli ne sont pas absents de la truculente rondelle. L'ensemble de l'oeuvre se suit d'autant mieux que le mixage autorise une péréquation de l'espace sonore entre les parties vocales et instrumentales. De plus, les lignes mélodiques ont gagné en luminescence par rapport à leur précédent méfait, même si quelquefois, on tend à en perdre le fil. Pénétrons alors au cœur de l'engin pour voir ce qu'il recèle.

Parmi les titres les plus immersifs, ce sont, la plupart du temps, les plus vitaminés qui auront retenu l'attention de votre humble serviteur. Ainsi, des grunts s'insèrent pour un duo de contrastes avec les aériennes inflexions de la belle sur « Sin Decir Adiós », fulminant morceau gothique symphonique où des couplets bien enlevés se relayent avec des refrains des plus agréables. Une touche latino se fait jour sur une ligne mélodique tout en nuances, non sans renvoyer à Nostra Morte. Dans cette lignée, on rajoutera l'entraînant « Andante Solitario », livrant un souple riffing qu'étreint une roborative rythmique, le long d'un tracé mélodique sécurisant. Ici aussi, la princesse se fait rejoindre par la bête pour un flamboyant tête à tête, alors que rugissent les guitares, que percutent les fûts et crissent les cymbales, le tout évoluant dans une cohésion très efficace. Dans cette mouvance, « Noveno Vals » offre un paysage gothique polyrythmique à la jolie touche latino, usant d'un tapping de fond, quelques notes violoneuses, le long d'un cheminement harmonique des plus invitants. Les refrains sauront capter l'attention des tympans les plus hésitants, tout comme le solo de violon ou encore les chaudes patines de la déesse, sur un titre résolument taillé pour les charts. Par ailleurs, envoûtant par les impulsions de la belle, « Voce Forte » est un morceau rythmiquement virulent mais sans oublier de se montrer mélodieux. Non sans évoquer Imperia dans son empreinte stylistique, ce rageur instant laisse échapper un riffing bien trempé et une lead guitare d'une intarissable vélocité, pour un magistral final en crescendo. Quant à l'incandescente outro, on n'en restera pas indifférent non plus. L'entraînant et puissant, « Fuga en Mi », aux riffs massifs et à la rythmique plombante, varie son schéma percussif tout comme son orientation mélodique. L'interprète, de ses charbonneuses envolées, sait user des charmes de son instrument vocal pour nous happer, suivant rigoureusement les portées de cette plage magmatique. Mais là ne s'arrêtent pas les festivités...

Le propos inclut également quelques moments plus tamisés, pour lesquels le collectif a non moins témoigné d'un bel élan d'inspiration. D'une part, quelques gammes ouatées au piano accolées aux câlinantes et subtiles impulsions, au léger vibrato, de la maîtresse de cérémonie, nous conduisent à une ballade progressive tenant toutes ses promesses, à l'aune de « Caminos ». Souriante et émouvante, à la fois, elle l'est assurément. Mention spéciale pour le solo de guitare signé Carlos Rito. D'autre part, mid tempo engageant à l'atmosphère latino et à la belle esthétique mélodique, « Solamente una Vez » laisse convoler la déesse avec aisance sur les médiums, non sans rappeler Marcela Bovio (Stream Of Passion). Une partie instrumentale où s'organisent les éléments et un virevoltant violon clôture habilement le chapitre. Malgré cette profusion de pièces bien sculptées, il y aurait toutefois quelques bémols à apporter qui ne permettent pas à ce message musical de faire un carton plein.

Dans l'ombre de ces morceaux à la belle lumière harmonique, sans pour autant faire preuve de carences techniques avérées, ni être de mauvaise facture, loin s'en faut, certaines plages n'ont pas rencontré l'effet escompté. Un retour à l'entame de l'opus nous aidera à mieux comprendre. De soyeuses nappes synthétiques escortées d'un sensible piano et d'une délicate flute nous ouvrent sereinement les portes de l'opus à l'aune du bref instrumental « Obertura ». Puis, non sans rappeler Anabantha, c'est un déluge de riffs acérés et d'arpèges au délié alerte à la lead guitare qui nous attendent sur « El Ultimo Suspiro », titre gothique symphonique à la solide et revigorante section rythmique. On pourra apprécier les claires et vénéneuses modulations d'Irasema sur une piste qui jamais ne desserre l'étreinte mais qui n'a pas misé ses espoirs sur une mélodicité des plus enjouées. En cela, l'émotion recherchée reste en demi-teinte. Idem pour le fougueux « El Septimo Sello », celui-ci nous menant à un intense échange oratoire entre la déesse et son caverneux comparse. Des variations rythmiques et de tonalités ont pour corollaire un riffing trappu, mais suivant un cheminement mélodique quelque peu linéaire. Là encore, la sauce ne prend pas vraiment.

On ressort de l'écoute de cette offrande conquis par la profusion d'harmoniques de bon aloi, plus ajustées et immersives que par le passé, délicatement mises en lumière à la fois par l'instrumentation d'ensemble et par les ondulations oratoires de la déesse. Si tous les titres ne sont pas à armes égales sur le plan mélodique, on ne relève pas de passages lancinants, répétitifs ou inutilement technicistes. On resterait dans une belle énergie de bout en bout. Une homogénéité architecturale de l'oeuvre s'observe donc, avec un effort supplémentaire apporté aux plus petits détails de la production. Si la diversification rythmique est de mise, on aurait pu imaginer une palette plus étoffée de l'offre vocale (par des choeurs ou des duos en voix claires, par exemple). Cela dit, on comprend que le combo mexicain reste bel et bien dans la course. Plus encore, avec ce nouvel opus, nos acolytes affichent une belle détermination, en montant d'un cran le niveau de leurs compositions, dynamique devant leur permettre de se hisser désormais parmi les groupes majeurs de ce registre metal. Nul doute qu'ils peuvent dès lors rencontrer un accueil favorable auprès d'un public devenu plus largement ouvert au metal gothique à chant féminin. Un groupe à suivre, donc...

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