Expérimenté et prolifique groupe metal gothique mélodique originaire de Saint-Pétersbourg, 12 ans après sa création, suite à quelques changements de line up et avec humilité,
The Lust revient dans la course. En effet, étant à la tête de 5 albums full length, sortis entre 2004 et 2011, le collectif russe semble orienter ses efforts vers de plus modestes productions depuis 3 ans, à l'instar de «
Out of the Flesh » (2013) et «
Not for Real » (2014), deux EP en précédant un troisième à l'aune de ce « Quest for a
Sign ». Une laconique auto-production de 3 titres développés sur un ruban auditif de 13 minutes certes, mais qui témoigne d'un enregistrement et d'un mix de bonne facture, autorisant une mise en valeur de deux compositions (dont une remixée) vivifiantes, mélodieuses et à la fine écriture que l'on doit au trio : Anna
Dust, parolière et chanteuse ; Yan Fedyaev (
Dissector, ex-
Lust Embrace, ex-Tartharia), compositeur, guitariste, bassiste et vocaliste ; Max Delmar (ex-
Dissector) aux claviers. Avec la participation du batteur Andrey Glukhov (
Dissector) ; des guitaristes solistes Marcos Rodriguez (
Rage) et Igor Arbuzov (Blazing
Rust) et des claviéristes
Lorelei Ether (Iron MI) et Theodor Borovski (
Second To Sun) en qualité qu'invités, chacun conférant à cette brève offrande tout son caractère.
L'ensemble du dispositif gravite autour d'une même logique rythmique, frondeuse et acérée, tout en nous faisant évoluer dans une atmosphère suave, un poil éthérée, suivant une ligne mélodique invitatoire à la captation de nos sens. Avec grâce et authenticité, le combo affiche de convaincantes dispositions techniques et artistiques déjà pressenties sur leurs précédents efforts, enjolivées et relevées tant par l'apparition opportune d'invités que par les gracieuses et troublantes impulsions vocales de la belle.
D'une part, le tonitruant «
Quest of a Sign », titre mélo gothique à la touche heavy, dans la lignée de Theatre of
Tragedy et de
Darkwell, nous assaille par ses riffs en tirs en rafale tout en nous invitant à parcourir de savoureux couplets mis en exergue par les caressantes et angéliques volutes de la déesse. En outre, un renforcement de son empreinte vocale par l'adjonction de celle de son comparse masculin, s'il ne s'avère pas désagréable, n'apporte pas le plus qui en ferait la différence. Cependant, on appréciera le solo au fin picking dispensé par le guitariste Marcos ainsi que la couverture synthétique bien harmonisée à quelques délicats arpèges et rampes au piano au fil de nos pérégrinations. La version remixée de ce morceau, quant à elle, est d'une texture plus organique et basée sur d'étranges effets de réverbération de voix. Calée sur la cadence métronomique d'une boîte à rythmes surannée, elle est sujette à une incessante répétibilité du ref
Rain. On comprend alors que cette caricaturale alternative électro n'ajoutera pas de plus-value à la version originale.
D'autre part, un riffing frénétique et grésillant entame «
My Pieces », entraînante piste metal gothique de la même trempe atmosphérique que son voisin de bobine. Une rythmique plus enjouée et un ref
Rain immersif à souhait mis en habits de lumière par une sirène aux célestes et fondantes patines nous assignent à résidence. Et ce n'est pas le sémillant solo de guitare signé Igor qui démentira ce sentiment. Eminemment impactant, eu égard à une ligne mélodique à l'écriture précise, à la restitution exigeante et quasi imparable, ce titre joue dans la catégorie des hits en puissance, au sein desquels il aurait toute sa place, se révélant susceptible de stimuler un headbang subreptice tout en venant nous chercher dans notre for intérieur.
De cette proposition en ressort une réelle énergie communicative impulsée par ce méfait d'une formation bien inspirée mais qui tend à répéter les types de productions, et ce, sans pour autant rassurer un auditorat déjà sensibilisé à ses bien plus roboratifs travaux d'antan. Par ailleurs, hélas, très peu de prises de risques et d'originalité transpirent de ces habiles constructions de portées. De plus, desservi par un manque d'identité artistique, et malgré de saines bases techniques et logistiques, il lui sera difficile de se hisser parmi les valeurs confirmées de ce registre metal. C'est dire qu'à l'aune de cet opus, et en dépit du recours à quelques belles signatures instrumentales, on en attend plus, bien plus...
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