Pyrrhula

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17/20
Nom du groupe Henrik Nordvargr Björkk
Nom de l'album Pyrrhula
Type Album
Date de parution 17 Juin 2008
Style MusicalDark Ambient
Membres possèdant cet album5

Tracklist

1. Another Weeping Doomlord Lost 04:20
2. Pyrrhula One 10:24
3. Inwards to Salvation 04:41
4. Tordön 02:12
5. Hascimh Reborn 04:56
6. Pyrrhula Two 09:11
7. Aryana of the Open Wound 04:46
8. Stripped of All but My Loyalty I Serve 05:16
Total playing time 45:46

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Henrik Nordvargr Björkk


Chronique @ Vinterdrom

19 Octobre 2008

Après avoir sévi pendant presque une quinzaine d'années au sein de la mythique formation suédoise MZ. 412, donnant dans un dark ambiant / indus des plus virulents et chargé de réminiscences black des plus sulfureuses, l'un de ses trois mentors, le dénommé Henrik Nodvargr Björkk décida de monter en l'an 2002 son projet solo (parfois avec son nom complet, d'autres fois avec son simple diminutif "Nordvargr" en fonction des albums), coïncidant avec la baisse d'activité de son groupe d'origine.
L'on pouvait alors se demander comment le bonhomme allait s'en sortir sans ses compères de toujours : les sieurs Jonas "Drakhon" Aneheim et Jouni "Ulvtharm" Ollila … Excellemment bien ma foi, Nordvargr étant parvenu à créer l'un des projets musicaux les plus terrifiants qui ait vu le jour sur notre planète, tout spécialement destiné aux neurasthéniques avides d'ambiances d'un noir opaque pour peu que ceux-ci ne soient pas allergiques à la quasi-absence de guitares et d'éléments metal en général. Car Nordvargr donne dans un dark ambiant très inquiétant, très angoissant, beaucoup moins industriel que MZ. 412 et laissant transparaître sa personnalité au travers de vibrations drone passagères. Une sorte de drone/dark ambiant donc, mais de la pire espèce, véritable porte d'entrée vers un au-delà peuplé de spectres éternellement tourmentés, essayant désespérément de se raccrocher à leur ancienne condition d'êtres vivants.
Et le moins que l'on puisse dire, c'est que les années qui passent n'ont aucunement diminué l'aura malfaisante de sa musique qui semble devoir à jamais être marquée par l'empreinte du Mal, ni même la multiplication des albums, au nombre de dix en six ans, dont quatre pour la seule année 2008 (qui n'est pas encore terminée…) : "Helvete", "Interstellar", "Pyrrhula" et "The Less You Know, The Better" issu de la collaboration avec Drakhon (il ne reste jamais bien loin celui-là) et Cordell Klier (compositeur muli-style toujours à la pointe de l'avant-gardisme, dans l'esprit d'un certain Brian Eno).

Parmi cette flopée d'albums, celui qui nous intéresse ici est le dénommée "Pyrrhula" sous-intitulé "Black Ambient Droneworks" enregistré pour la majeure partie au cours de l'hiver 2007-2008 dans la froideur et l'isolement de la Villa Bohult, le caveau mortuaire de la famille Björkk emménagé en studio d'enregistrement depuis les débuts solos du petit Henrik, et basé sur le thème du Pyrrhula, le bouvreuil pivoine, qui revêt une signification particulière en fonction des peuples et des cultures : bénéfique selon les croyances japonaises (les statuettes à l'effigie des bouvreuils, les "usodori" - littéralement "oiseau menteur" -, vendues dans certains sanctuaires dédiés à Michizane Sugawara, sont censées assurer une année faste et transformer les malheurs de l'année passée en mensonges), maléfique selon certaines croyances propres à notre culture occidentale, un oiseau sauvage, tel que le bouvreuil et son plastron rouge sang, voletant dans un habitat étant signe de malheur, de maladie voire de mort.
Bien sûr, comme toute croyance superstitieuse, la signification est propre à chaque culture, mais peut différer au sein même d'une culture, en témoigne la fréquente représentation du bouvreuil pivoine sur les cartes de vœux de la nouvelle année, soit une signification à priori bénéfique … à moins que l'on ne souhaite mauvais sort au malheureux destinataire …
Question de sensibilité donc, et le sieur Nordvargr, de par ses origines (dans la mythologie suédoise, le Pyrrhula est dénommé "Domherre", soit littéralement "Le Seigneur du Destin Funeste") mais également de par sa sensibilité personnelle, penche nettement du côté maléfique. Forcément, on ne se refait pas !

Toute ces choses immatérielles, que l'on ne peut que ressentir sans être en mesure de palper … voilà ce que représente la musique créée par Nordvargr, et ce nouveau-né "Pyrrhula" ne déroge pas à la tradition.
Denses et chargées de vibrations malfaisantes, les nappes de synthés nous enveloppent tel un magma de fluide noir et huileux. Magma d'où surnagent des accents drone ("Pyrrhula One", "Pyrrhula Two"), dont les notes étirées à l'infini sonnent comme une menace source planant avec persistance, tantôt s'éloignant tantôt s'approchant, ainsi que quelques réminiscences industrielles typiques de MZ 412 ("Tordön") à l'agressivité plus directe.
L'Horreur, omniprésente, est décuplée par les interventions vocales de Nordvargr, se déclinant en litanies incantatoires, chuchotements, suffocations ou en gargouillis atroces, comme autant de manifestations de souffrance émanant d'entités emprisonnées à jamais entre la vie et la mort, particulièrement effrayantes sur "Another Weeping Doomlord Lost" et "Aryana of the Open Wound".
Une atmosphère oppressante, qui ramène directement aux origines de Nordvargr et à son terrifiant "Awaken", de par l'impression de déambuler, transi et désorienté, dans d'interminables couloirs aux ramifications labyrinthiques, sans aucune issue, avec pour seule compagne une torche à la lueur blafarde, éclairant les orbites creuses d'amoncellements de crânes, derniers restes physiques de pauvres mortels passés par là avant nous et ayant fini par périr, nous scrutant de leur regard inquisiteur, tandis que les échos de leurs âmes, se répercutant dans les couloirs infinis de ce dédale infâme, nous appellent à les rejoindre.
"Awaken" dont une composition, l'épouvantable "Hascimh", a d'ailleurs été reprise sur le présent "Pyrrhula" ("Hascimh Reborn"). Cette nouvelle version, bien que basée sur les mêmes éléments (nappes tour à tour brumeuses et agressives, voix abyssales, percussions implacables, cris d'horreur, rires sordides), a au passage gagné en intensité grâce à un son plus ample et un mixage plus dynamique, et s'imbrique parfaitement dans une série de morceaux astucieuSement mis en place, jouant sur toutes les gammes de la peur, de l'angoisse à la terreur pure, et s'enchaînant sans temps mort, renforçant l'immersion de l'auditeur dans cet album qui s'achève sur un déchaînement de percussions et de chœurs aussi morbides qu'imposants ("Stripped of All but my Loyalty I Serve") en provenance directe de l'au-delà et sonnant le glas de nous autres, malheureux mortels.

Un album typique de Nordvargr, passionnant et véritablement hanté. Un album de plus, serait-on tenté de dire péjorativement, s'il n'était, comme d'habitude, d'excellente facture.
Une valeur sûre pour les adeptes de dark ambiant teinté de drone et d'indus qui, à défaut d'être surpris, y trouveront leur comptant de sensations malfaisantes, nourrissant la facette obscure de leur psyché.
Une nouvelle pierre imbriquée dans ce monument de ténèbres qu'érige Nordvargr, année après année depuis les tréfonds de son caveau mortuaire, à la gloire du Mal, de l'au-delà et des forces obscures.

Amen

4 Commentaires

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Apophis2036 - 19 Octobre 2008: Je sais où me dénicher cet album… non, pas au fond d'un caveau (avec Lara Croft à mes trousses ^^) mais dans une Fnac sympathique comme tout.
Je le prendrai demain. Merci de cette chronique (je ne savais s'il était intéressant ou pas cet opus… maintenant, je sais !!!)
Vinterdrom - 20 Octobre 2008: Dans une Fnac sympathique, bien éclairée, avec plein de gens souriants et heureux de vivre ... Ah ... s'ils avaient seulement idée des horreurs qui peuvent se cacher dans certains bacs ...
Apophis2036 - 23 Octobre 2008: - Tu as tout à fait raison… J'ai pris la galette, passé à la caisse… la vendeuse n'a pas eu le moindre malaise… pourtant… c'est sûr… ce CD est capable de détecter le mal qui est en nous (°°.)
- Tiens, j'ai aussi chopé le dernier Lantlôs… il m'a l'air adorable, lui aussi ;)
Vinterdrom - 23 Octobre 2008: Lantlôs, je connais pas, mais d'après la description (black expérimental), ça aiguise ma curiosité. En plus, j'aime beaucoup les productions ATMF.
Une chronique de prévue à son sujet, friend ?
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