Liste des groupes Death Black Mélodique Against The Plagues Purified Through Devastation

En 2005, le batteur Varyen et le guitariste Adrian Adamus, membres de Forest Of Impaled, décidèrent de s'associer pour créer leur propre projet. D'abord sous le nom d'Against, ils recrutèrent le musicien et producteur Wojtek Lisicki de Lost Horizon pour les aider dans les arrangements et le mastering de leur premier album « The Architecture of Oppression ». Fiers de leur collaboration, ils finirent par s'associer afin de créer un groupe à part entière que l'on connait maintenant sous le nom d'Against The Plagues. Une fois le chanteur et bassiste Orlando Logan Perex (ex Vex) à leurs côtés, le tour était joué. « The Architecture of Oppression » eut un franc succès, signé sous la houlette de Century Media et Plastic Head. Tellement qu'il fut remixé et remasterisé quelques années plus tard par Dan Swano lui-même (Katatonia, Edge Of Sanity...) en vue d'une réédition en Europe sous le nom de « Decoding the Mainframe » (Vic Records).

Quelques changements de line-up finirent par intervenir. Against The Plagues vit arriver et partir bon nombre de musiciens, dont certains membres de Malevolent Creation et d'Ebonmortis. Aujourd'hui, le line up semble s'être stabilisé autour du growler Shaun Albro, de deux Aaron à la guitare, d'un bassiste du groupe Ezurate et du batteur originel. Ce même line up qui nous a concocté le deuxième vrai album de la discographie, « Purified Through Devastation ».

Against The Plagues se base sur la nature violente et corrompue de l'homme pour écrire ses paroles et situe ses titres à la fois dans le passé et dans le futur. Il fait dans un death black mélodique apocalyptique qui ne donne aucun répit et qui pose une atmosphère sombre et souvent dévastatrice. On sent rapidement les influences Immolation ou Morbid Angel mais le côté furieux, le mélange atypique de black/death et les quelques touches de claviers ramènent directement à la scène polonaise, du côté de Behemoth, de Hate ou encore des premiers Crionics. Car cet album, malgré les apparences, est surtout un condensé de brutalité fine, de passages bien blastés accompagnés d'un riffing brute et d'un growl charismatique, alternant avec des mid tempos plus typés death et une lourdeur bien venue.

Pour vous faire une idée, le premier morceau « Man's Modern World » fait très bien l'affaire avec son intro qui carbure à coups de blasts, ces claviers qui apportent une ambiance dark et presque futuriste, ses mélodies bien trouvées et sa technicité qui n'est pas à renier. Les titres suivent plus ou moins cette logique, sachant alterner entre rapidité et « lenteur », technicité et simplicité, black et death, mélodie et brutalité, avec une facilité déconcertante. Des soli pointent souvent le bout de leur nez et déposent leur patte sur chaque morceau, chacun est donc reconnaissable.

Ces Américains font un travail impeccable sur chaque piste. Ils varient les plaisirs et profitent du mélange black et death pour enchainer lourdeur et atmosphère. Le duo de guitariste n'est pas en reste, avec des riffs toujours présents et jamais absents. Ils les diversifient avec brio, comme sur le terrible « Praetoria Icon » qui impose direct une aura inquiétante, dramatique et apocalyptique. Des samples font aussi leur apparition, surtout en début de morceau pour annoncer la couleur, que ce soit le discours alarmant « this is not a test » sur « Theokratia », les chaines de TV annonçant de biens mauvaises nouvelles sur « TerrorForm » ou la sirène d'un « Extermination Event » qui aurait très bien pu figurer sur le « Neuthrone » de Crionics. Les claviers se taillent même la part du lion sur le doux et atmosphérique « Falling Further », piste instrumentale relaxante et mélancolique annonçant l'inévitable destin de l'humanité, à savoir l'arrivée de « Enblightened » lorgnant avec le black symphonique. Terrible.

Le label Non Serviam Records (Golden Dawn, The Temple, Bliss Of Flesh) n'est pas très gourmand lorsqu'il s'agit de signature, mais il choisit généralement ses poulains avec soin. Cela se confirme une nouvelle fois avec cet excellent « Purified Through Devastation » qui devrait régaler les oreilles des amateurs de death/black à ambiance apocalyptique. Avec en plus une pochette signée Pär Olofsson (Immolation, Exodus, Beyond Creation, Abysmal Dawn), on ne peut qu'être ravi...