Formé courant 1985 à Richland dans l’état du New Jersey autour du guitariste Chris Bombeke, le groupe de thrashmetal
Faith Or Fear attend moins de deux années, après trois demo-tapes, pour être remarqué par des écuries indépendantes d’envergure comme
Metal Blade et Combat Records. Cette dernière structure signe finalement notre quintette, qui rejoint alors l’équipe aux côtés de pointures comme
Possessed,
Death,
Dark Angel ou
Nuclear Assault, et enregistre son premier album
Punishment Area à paraître en juillet 1989.
Sur le territoire européen, une bonne partie du catalogue Combat est exploité en licence par Under One Flag (division de Music for Nations), qui lui attribue la référence FLAG34 comprise entre la compilation culte Speed Kills IV (
Leprosy,
Blood Fire Death,
The Eyes of Horror,
Forbidden Evil) et le 3ème album de
Nuclear Assault (Handle with Care).
Faith Or Fear échappe de très peu à ce fameux épisode de la compilation, se retrouvant sur le 5ème volet moins prestigieux de fin 1990, au beau milieu de formations moins marquantes comme
Turbo,
Dragon ou
CIA, tandis que sur le territoire US, la locomotive Combat Records ne cesse de ralentir après un âge d’or durant lequel on croyait pourtant la machine infatigable.
Punishment Area referme en tout cas des morceaux solides comme du roc, depuis le dynamisme d’enfer du couple basse batterie de Jenkins & Lohwasser, en passant par l’excellence de l’interprétation de Bombeke & Perna aux guitares, jusqu’à la justesse et la variété du chant de Tim Blackman, le spectre de
Megadeth planant régulièrement au dessus de notre quintette. Accélérations, relances rythmiques ravageuses, envolées des guitares en lead, sont autant d’atouts mettant chaque composition en valeur, à l’image des puissants Lack of
Motivation et CDS au couple basse batterie claquant, ou du fracassant Time Bomb aux rythmes entrainants et riffs accrocheurs. Enfin, si son assise reste thrashmetal,
Faith Or Fear trouve le bon équilibre en incluant une fibre heavymetal bienvenue, pour citer son dosage idéal sur le titre éponyme ou l'aussi bon Rampage /
Nothing Uncommon.
Paru dans un contexte délicat, période charnière entre la fin des meilleures années du thrashmetal et l’amorce d’une période plus difficile, doté de surcroît d’une pochette assez maladroite montrant une simple photo de line-up ne ciblant pas forcément le bon public,
Punishment Area ne rencontre qu’un faible succès. Le manque de motivation de Combat Records entraine par ailleurs un divorce inévitable, nos musiciens parvenant à démarcher
Maze Records en 1990 (
Biohazard,
Ripping Corpse) grâce au mini-enregistrement 5 titres
True Life, non sans quelques changement de line-up. Malheureusement, le départ du guitariste fondateur Chris Bombeke en 1991 précipite l’arrêt de cette formation restée dans l’ombre de
Megadeth, malgré un bon potentiel et un sens inné des rythmiques entrainantes. Il n’est toutefois jamais trop tard pour plonger au coeur de
Punishment Area, compromis idéal entre agressivité thrash et fibre heavy, doté de surcroît d’une capture puissante & précise de Joe Alexander, lui permettant de traverser solidement l’épreuve du temps.
Fabien.
Fracassant pour Time Bomb, tu as trouvé le bon mot.
Ces groupes de Combat n'étaient pas des plus excellents en globalité. Je me souviens avoir été rebuté par la pochette de cet album. pas acheté, pas écouté, donc je ferai mieux de me taire et de finir de commenter pour rien.
Le problème de "Punishment Area" (sans parler de son horrible pochette), c'est que sur cet album Faith or Fear a tendance à surcharger ses morceaux de breaks, ralentissements, et accélérations parfois inutiles.
Ces différents artifices rendent l'écoute des titres de la premère face plutôt laborieuse, sans parler du morceau "punishment area", où vers la fin de ce dernier on a droit pendant quarante secondes à un pompage en règle des débuts du titre "The Conjuring" de Megadeth tiré de "Peace Sells...But Who's Buying" (1986) !
Il faut attendre la fin de la face A puis retourner le disque pour qu'enfin, dans un registre plus direct (qu'il maîtrise mieux) le groupe nous balance des morceaux plus incisifs et surtout plus sobres, en particulier le trio de fin "shadow knows" (le meilleur titre de l'album), "ripoffs", et "time bomb" ("instrument of death" ne figurant pas sur le vinyle).
Bref, plutôt qu'à choisir entre la foi et la peur, sur "Punishment Area" Faith or Fear nous laisse surtout le choix entre de la complexité inutile (face A) et une sobriété plus efficace (face B).
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