Psychomachia

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13/20
Nom du groupe Dark Letter (PL)
Nom de l'album Psychomachia
Type EP
Date de parution 26 Septembre 2015
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Toy
 06:01
2.
 Romasanta
Ecouter05:03
3.
 Sleepy Hollow
Ecouter04:44
4.
 Anneliese
Ecouter07:08
5.
 Toy
Ecouter05:54
5.
 Toy
Ecouter05:54

Durée totale : 28:50

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Dark Letter (PL)



Chronique @ ericb4

03 Janvier 2016

Un jeune propos qui joue malicieusement de ses effets gorgonesques pour quelques frissons garantis...

Nouvel entrant dans l'espace metal gothique symphonique à chant féminin, Dark Letter entend tenir la dragée haute à une jeune concurrence locale, à l'instar de Belhaven. Dans cette dynamique, le combo polonais venu de Katowice propose, lui aussi, un premier EP auto-produit de près d'une demi-heure d'un ruban auditif où se déploient cinq généreuses pistes. Toutefois, on ne joue pas exactement dans un même registre. Ici, il est question de jeux de nuances atmosphériques, avec une empreinte gothique plus marquée et des lignes mélodiques moins accessibles. On se rapprocherait d'un univers proche de celui de The Birthday Massacre, voire de One Without, avec moins d'emphase toutefois. Autant dire qu'une sensibilisation aux ambiances dark permettrait de faciliter l'accroche d'une œuvre qui ne se livre qu'au bout de plusieurs écoutes. Entrons sans plus attendre dans le vif du sujet à l'aune de cette introductive offrande.

D'entrée de jeu, on comprend que le combo a misé sur quelques effets aptes à nous faire frissonner d'angoisse. Une boîte à musique et des babillages introduisent l'univers fantasmagorique de « Toy », vrombissant titre gothique, où un vénéneux serpent synthétique, incarné par le démoniaque toucher de Małgorzata Antosz-Konieczna, n'a de cesse de nous glacer le tympan. Des variations d'ambiance s'offrent à nous et dans lesquelles la sirène Beata Golińska livre quelques claires et percutantes impulsions. Et ce, même si l'ensemble aurait gagné à arrondir les angles sur les refrains qui, en l'état, se montrent trop linéaires pour espérer remporter une inconditionnelle adhésion. Cependant, on finit notre périple là où on est entré, à la différence que cette option de « Toy » voit la présence bienvenue de Tomasz Wisniewski (Afterlife) qui, de sa voix claire, donne parfaitement le change à se comparse. Cette touche masculine apporterait une pointe de sel supplémentaire à la version originale.

Parfois, le message musical se fait plus noirâtre encore. D'intrigants arpèges aux claviers nous immergent dans l'atmosphère éthérée, voire lunaire, de « Romasanta », qui, tel un étrange ballet, nous interloque de bout en bout, à la façon de The Birthday Massacre. Une vespérale lead guitare signée Roman Antosz nous immisce dans une torpeur d'où il semble illusoire de ressortir sans quelques sueurs froides. La belle se montre tout aussi intraitable, n'élevant jamais ses envolées dans un lyrisme effréné. Au contraire, elle durcit le trait comme pour nous inviter plus que jamais à l'introspection. Mais, là ne s'arrête pas la valse des aliens. Sombre climat que nous octroie également la fresque de l'opus, « Anneliese », mid tempo assis sur quelques séries d'accords inconstantes livrées par des claviers aussi tempétueux qu'évanescents. Des cris déchirants s'invitent à ce bal des vampires où saignent les guitares et où la basse se fait agonisante. Cette ambiance gorgonesque laisse transpirer quelques émotions, précisément par cette lugubre traversée des cavernes.

Par moments, le champ percussif est davantage sollicité, sans pour autant que le climat ne s'éclaircisse. Ainsi, dans une folle embardée rythmique, « Sleepy Hollow » reste calé sur d'énigmatiques nappes synthétiques, dans le sillage de One Without. L'interprète ne desserre pas la bride tout en insufflant d'ondoyantes et inattendues inflexions sur une tonalité médiane. L'exercice technique, notamment le jeu de batterie, estampé Arek Franosz s'avère intéressant mais ne parvient pas à nous faire oublier l'absence d'un filet de sécurité mélodique au tableau. Dommage.

Au final, on se surprend à se repasser l'ensemble des pistes plusieurs fois pour tenter d'en saisir toute la substance et pour mieux se plonger dans des eaux aussi troubles qu'attractives dont ne tarit pas cette première offrande. C'est dire que les arrangements, de par leurs effets, nous infiltrent dans un périple tourmenté, dans des lieux glauques, délicieusement insécurisants, à la lumière blafarde, conférant à cette œuvre toutes ses particularités. On comprend, dès lors, que le registre proprement gothique où évolue le combo lui laisse une plus large place que prévu pour faire valoir son message musical, les concurrents oeuvrant le plus souvent dans un champ metal gothique plus symphonique et mélodiquement plus immédiatement impactant.

Quoiqu'il en soit, pour les amateurs du genre, ils ne devraient pas bouder cet effort qui, pour un démarrage, n'a pas à souffrir des qualités techniques et atmosphériques du collectif. Simplement, on aurait souhaité un mixage plus équilibré entre les parties et des enregistrements faisant apparaître plus nettement les instruments tout en éradiquant toute note parasite. Le manque de relief acoustique qui en découle peut, à la longue, gêner une écoute prolongée. Aussi, à condition de se laisser le temps de peaufiner sa prochaine production, notamment à l'aune d'un album full length, le groupe pourra relever le défi d'élargir le champ de son auditorat. Nous ne pouvons que le lui souhaiter...

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