Si la scène Sud-Américaine est de plus en plus développée et s'exporte de mieux en mieux, il est assez rare de voir débarquer un groupe extrême venant du petit pays du Salvador. Coincé entre le Honduras et le Guatemala, il reste le plus petit pays d'Amérique Centrale mais possède aussi la densité la plus élevée. Apes Of
God a donc du boulot pour sortir de la masse et s'y emploie avec le rythme d'un maçon Portugais. Déjà auteurs d'un album et deux EP depuis 2016 (sans compter les splits), on ne peut pas dire que le rythme du groupe soit ralenti par les chaleurs ambiantes tropicales, surtout que ce
Procession of Death déboule depuis la fin février dans les distros européennes.
Si à la base l'écoute du premier titre, "Empty
Hell" sonne un peu creux (sans jeu de mot), le riff ciselé de "
Evil Spirit Incarnate", incisif et bien plus convaincant, suscitera l'intérêt pour qui découvrirait le quatuor avec ce disque. L'école Sud-Américaine, à base de réverbération sur les vocaux, de riffing empruntés au black/thrash le plus académique, et de patterns typiques ne fera aucun doute, touche "evil" incluse. A ce petit jeu de "qui vient d'où",
Procession of Death trahit ainsi immédiatement sa provenance. Le death/thrash concocté n'étant ici ni original, ni complètement agressif, ni réellement marquant (les riffs plombés de la fin de "
Dying Breed" finalement restent bien plus convaincants que le tchouka-tchouka par trop répétitif de la formation).
Pas de quoi monter aux arbres donc.
4 titres studio et deux lives au son mettant en avant batterie et voix au détriment du reste, nullement indispensables, on retrouvera ainsi "Empty
Hell" une seconde fois dans ce format 6 titres assez convenu, le mix de deux morceaux très courts en dernière piste tendant à confirmer un côté vite fait dans l'élaboration de cette sortie. Si le son des versions studios reste bien construit, avec un grain de guitares agressif comme un rasoir, l'intérêt de ce EP restera limité, tant la profusion de groupes de ce genre reste pléthorique en ce moment. Difficile donc de sortir du lot, avec ce type de format au contenu peu remarquable.
Vraiment un disque pour les collectionneurs compulsifs de ce continent ou les routards qui auraient la chance de passer par ce pays encore peu reconnu touristiquement parlant de ce côté de l'Atlantique. Avouons que dire qu'on a vu jouer Apes of
God en vacances au Salvador à l'autre bout de la planète, ça en jetterait pas mal lors d'une conversation au détour d'un débriefing post estival. Autrement plus exotique qu'un séjour à Clisson-les-bains, non ?
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