Insertion, audition, stupéfaction, assimilation, appréciation, capitulation, délectation, contrition…Chers semblables métaleux dégénérés…
Prion !!!
Manslaughter, terme anglo-saxon signifiant à peu près « homicide involontaire » est un combo français du Nord qui nous déboule dessus pleine puissance avec un MCD dévastateur et original. Formé en septembre 2003, le quatuor a quelques compiles et un maxi 3 titres-2005- à son actif ; nos frenchies torturés du bulbe définissant leur concept musical comme du «
Metal en conscience ».
Contrairement à l’artwork cover épuré du Cd ou au clip vidéo manichéen de la promotion (Mechanical torture), le quatuor- David (basse), Domenico (guitare), Sébastien (batterie), Pierre (chant)- nous propose un
Death/prog avant-gardiste empreint d’expérimentation et de surprises. 5 compos complexes, variées, chaloupées, mélangeant sans aucunes barrières musicales, divers styles, sur un son colossal aux breaks groove et blasts. Ainsi cela suinte même parfois carrément le free jazz, à l’instar du dernier « Slitherin » des suisses d’
Enigmatik, mais sans le coté « metal bordel ». Le slapping jazzy et les lignes appliquées par le bassiste ou le panel d’effets du batteur sont d’ailleurs de hautes tenues et mixées sur des rythmiques heavy pêchues, l’ensemble est détonnant. La section rythmique est donc le point fort de ce Mcd et la dextérité du duo est foncièrement impressionnante. On est très loin du death basique bourrin pour bourrins, et cela contribue au but recherché par les nordistes, à savoir l’ambiance.
Car le dessein visé par Manslaughter parait être l’introspection de chacun dans une société schizo. Les atmosphères de chaque plages sont ainsi torturées, froides et malsaines. Empreints de solitudes dépravées, les tempos syncopés assurent aussi bien des montées en puissance, que des déferlements de fureur. Les lyrics conceptuels du combo mettent parallèlement en exergue « III », un produit fictif de la société aux conflits émotionnels conséquents l’emmenant vers l’annihilation pure et simple. Cynisme, remise en cause et torture morale; les textes sont en parfaite équation avec les compos produites et sont growlés dans la langue de Shakespeare ou de Molière.
Paradoxalement, le chant est à mon sens le point faible de cet opus. Non pas de par son timbre, qui sied à merveille à ce style musical ; mais de par une juxtaposition douteuse sur la ligne mélodique. L’équation entre les deux parait ainsi particulièrement imparfaite sur «
Massmurder fluid » et l’impression d’une syllabe ou de mots en trop est récurrente…
Finissons quand même sur une touche positive en soulignant que cette symbiose est parfaite sur les deux excellents titres que sont « Mechanical torture »et «
Morbid overdrive ». Le Nord a Dany
Boon, des idées, du talent et le potentiel est réel et présent…mais demande confirmation.
13/20
MPK
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