Gustaf Hildebrand n’est, en aucun cas, un nouveau venu dans la scène dark-ambiant. En effet, les connaisseurs du style s’apercevront que le dénommé Gustaf a forgé ses premières armes sur des projets tels que Lithium ou
Karjalan Sissit. Passionné d’astrologie, le compositeur Suédois a déjà à son actif un album solo, « Starcape », suspension cosmique éthérée. «
Primordial Resonance » est l’album de la consécration pour cet homme restant volontairement dans l’ombre.
Décrire le contenu de cet album appartient à chacun. Disons que ce disque est le médiateur, la clé, à l’ouverture de paysages sonores mélancoliques, planants et obscurs. Ténébreux, «
Primordial Resonance » n’a pas son pareil pour plonger son auditeur dans les méandres d’une atmosphère abandonnée, bourrasque de vent soulignant l’absence et la privation de vie alentour… Cependant ne voyez pas en cet album le minimalisme d’un
Svartsinn, ce que l’album n’est assurément pas, mais une abnégation cosmique, point de vue spatial d’une humanité sur le déclin. Les titres fantômes de
Gustaf Hildebrand sont des monuments de tensions ouatés, l’ampleur d’un son ou un sample parfaitement glissé dans l’ensemble donne irrémédiablement un cachet personnel à ce disque. Cris d’enfant noyé dans un flot atmosphérique, respiration triturée, bruit d’objet contigu et adjacent, dernier vestige d’humanité, répercutant l’angoisse atemporelle de ce disque…
«
Primordial Resonance » est comparable à une brise mortuaire survolant une terre désolée, esseulée et finalement pas si éloignée de l’état d’esprit de l’auditeur qui se trouve projeté sur cette Terre dont il n’a plus d’accroche et cela spécialement sur les titres « Omnivoid » et «
Ruins of a Failed
Utopia », d’une texture crépusculaire. L’apparition des chœurs religieux sur ce titre sonne comme une référence à Raison d’être, chants désincarnés au milieu d’un raclage de sonorités métalliques dont l’atmosphère se rapproche fortement même si je vois plus la proximité avec l’immense Coph Nia ou
Atrium Carceri, la même impression viscérale et spectrale...
Sur terminant sur le passionnément éthéré « Wanderer of Strange Spheres »,
Gustaf Hildebrand termine son album avec une détresse et un désarroi qui touche au sublime, renfermant cet album avec grâce et inquiétude. Véritable porte d’un inconscient torturé, «
Primordial Resonance » n’est pas un disque à prendre par-dessus la jambe. Derrière ce disque se cache une véritable personnalité n’ayant rien à envier à
Northaunt ou encore
Svartsinn cité plus haut. Contemplatif et funeste, inquiétant et cyclique, le deuxième album possède le potentiel adéquat pour une nuit de tourmente à la lueur d’une bougie.
Amateurs d’ambiant crépusculaire et de vide intersidéraux (après l’apocalypse, c’est plus propre), saluons les qualités de cet album nébuleux, étrange, fantasmagorique mais surtout en tout point remarquable !!!
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