"On naked shores, by concrete winds deformed…". Tels étaient les mots du premier couplet du titre éponyme de Current Mouth, ultime EP de
Vorum en 2015 avant son split trois ans plus tard. Un EP implacable qui faisait suite à leur unique album et qui proposait une évolution certaine vers un death metal plus intense et plus bestial. Sous l’impulsion de 50% de son line up,
Concrete Winds naquit donc des cendres d’un
Vorum périclitant dont le EP Current Mouth était en effet à placer sous le signe de la bestialité US 80’s, celle du Divus de
Mortuus de l’archi culte
Necrovore, et c’est naturellement sous le patronage de cette école que
Concrete Winds s’inscrit également, assurant ainsi une continuité stylistique qui ravira les fans.
Primitive Force est donc l’œuvre du guitariste vocaliste P.J. et du batteur Mikko. Un véritable pamphlet anti-humanité de 25 minutes dont l’urgence et la bestialité sont les maîtres mots. 25 minutes qui filent à toute allure dans un fondu enchaîné aussi jouissif qu’éreintant rappelant presque les conditions d’un live. Et les titres scandés par P.J. à l’ouverture de certains morceaux entérinent bien cette sensation. A l’instar de Current Mouth, les pistes sont rapides, enragées et vantent la destruction de tout lors d’un implacable assaut. Seulement
Concrete Winds va encore plus loin que
Vorum en poussant les potards au maximum question intensité et sauvagerie sonore mais sans pour autant perdre l’auditeur dans un déluge bordélique illisible, et ce, grâce aux mains expertes de Chris Menning (ex-
Destroyer 666) qui livre ici une production organique, sale et bien raw, mais néanmoins cohérente et équilibrée, au cœur de laquelle le chant misanthropique hurlé de P.J. trouve idéalement sa place. Et c’est bien là que réside la grande force de
Concrete Winds : ne rien faire perdre, ou presque, du tourment auditif sadique et démentiel qu’il délivre.
Fort d’un format très court, chaque morceau oscille entre deux et trois minutes, pour un maximum d’efficacité. Les leads hystériques et féroces garnis de vibrato sont légions tandis que la guitare rythmique agit comme un essaim de frelons. Par moments, on pense même à
Angelcorpse, bien que l’aspect chaotique et barbare ramène toujours du côté de
Necrovore. Mikko, derrière les fûts, assure un jeu varié et frénétique dont il faudra un certain nombre d’écoutes afin d'être démêlé. Là aussi, la scène black bestiale n’est parfois pas loin (
Blasphemy,
Revenge,
Conqueror), bien que
Concrete Winds reste fondamentalement sur les terres du death metal.
Tout comme
Vorum, certains morceaux se structurent autour d’un mid catchy à la caisse claire, dont la tension est maintenue par une ambiance de dingue, avant d’être dynamité par des accélérations et des rafales blastées rageuses et assassines, mais sur un format beaucoup plus court, rendant ainsi les morceaux particulièrement dévastateurs, tandis que d’autres ne permettent aucun compromis et sont le réceptacle d’une violence impie absolue. L’intensité ne décroit jamais malgré quelques passages plombés bien evil qui surviennent souvent après un break, si ce n’est sur l’ultime morceau, sorte de décompte final avant la destruction du monde, en distillant le seul ralentissement de l’album lors d’un gros riff plombé gorgé de distorsion.
Anti mélodique à souhait, d’une intensité peu commune, le style de
Concrete Winds, c’est la déflagration sonore à grand volume : des leads insidieux comme des coups de lames, un riffing diabolique et bourdonnant, une ambiance bestiale et retorse, une vélocité sans temps morts et une ode au chaos que la courte durée de l’album permet de renforcer en évitant tout risque d’ennui chez l’auditeur. Un cataclysme aussi terrassant qu'addictif.
! Consume at maximum voltage !
Merci pour ta chro ca me met l'eau à la bouche ! J'avais écouté un extrait en me disant "à creuser" lors de l'annonce de la sortie de cet album et de la séparation de Vorum. Du coup je remonte ca pour mes prochaines écoutes !
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