Ces derniers temps, il m’est souvent arrivé, avec un intérêt certain, d’évoquer la scène de Portland au fil de mes petites bafouilles consacrées au Death
Metal. Il faut dire que les albums sortis par des formations telles que Coffin
Rot,
Witch Vomit, Petrification ou encore Ossuarium ont suscité l’engouement de nombreux deathsters goulus vu leur qualité indéniable. Je gage alors que vous en reprendriez bien un morceau.
Donc place à
Torture Rack, relatif au chevalet de torture utilisé pour l’écartèlement des malheureux qui y étaient attachés. Formé en
2012 autour de
Seth (batterie), Tony (guitare),
Pierce (guitare) et
Jason (basse, growl), ces cénobites vont d’abord sortir la démo
Medieval Mutilation en 2013. Suivront leur premier long format
Barbaric Persecution chez
Memento Mori puis
Malefic Humiliation, 2ème méfait chez 20 Buck Spin ainsi qu’un EP et une compilation. Ayant acheté un nouveau stock de chaînes barbelées, ils reviennent en 2023 avec le bien nommé
Primeval Onslaught, toujours chez 20 Buck Spin.
Un véritable assaut primaire car
Torture Rack, comme l’annonce la note promotionnelle du label, n’a comme seule raison d’exister que pulvériser des crânes et broyer des os. Une intention fort louable qui s’entend dès le premier titre Ceremonial
Flesh Feast. Sans introduction superflue, le groupe attaque sa victime sauvagement à grand coup de riffs-rasoirs, d’écrasement rythmique soutenu, d’harmoniques cruelles tout en la martyrisant psychologiquement grâce à des grognements de bête affamée. Simple, direct, efficace : voici la formule du Death
Metal pratiqué par
Torture Rack, qui s’évertue ici à dégraisser au maximum son propos (avec 26 minutes pour 10 titres, on racle les os).
Le chevalet est alors fin prêt à accueillir d’autres proies. De la très efficace
Decrepit Funeral House aux très courtes
Morning Star
Massacre et Fucked by Death, sans oublier la terrible
Victims of
Inquisitor,
Torture Rack démontre un talent certain pour emboîter des riffs assassins, le tout lié par des accélérations grindcore fulgurantes. Cela donne une musique bien old-school, qui s’apparente à la scène Death US des années 90 (
Cannibal Corpse,
Rottrevore,
Morgue).
Certes, l’originalité n’est pas leur point fort et on a souvent l’impression d’avoir déjà entendu ça maintes fois auparavant. On peut même argumenter sur le fait que les titres sont tous dans le même moule, sans véritable variation susceptible d’amener un petit supplément. Cependant, on ressent vraiment leur résolution de faire le maximum de dégâts dans un minimum de temps et on se plaît à se renvoyer l’album une fois le dernier titre achevé.
Le travail d’enregistrement et de production de Seánan McCullough retranscrit fidèlement les envies de massacre du quartet, à l’image du chouette artwork signé ROK (
Sadistik Exekution). Thématiquement, on baigne dans la torture sous toutes ses formes, les dépravations sexuelles et d’autres joyeusetés propres au style. À noter également que les membres du groupe font aussi partie d’autres formations voisines (
Witch Vomit,
Cemetery Lust,
Triumvir Foul).
Donc si vous êtes comme moi friand des productions de cette scène de Portland (et par extension celle de l’état d’Oregon), je vous invite à écouter cet album gras, vicieux, bas du front et somme toute attachant.
Pas l’album de l’année mais typiquement le genre de truc de seconde zone qu’on aime bien s’envoyer quand on veut bien se vider l’esprit.
Je l'ai trouvé vraiment pas mal dans ce genre old school destructeur, groovy, gras et bas du front.
Du bon Cannibal like pour ma part !
Un peu en dessous du précédent je trouve, je partage ton avis sur cet album, 14 ou 15/20 me semble juste. Une très bonne découverte pour moi cette année ce Torture Pack.
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