Après avoir été révélé par
Ozzy Osbourne en devenant son guitariste attitré pour rejouer entre autres les riffs de feu
Randy Rhoads,
Zakk Wylde décide de créer au début des années 90 un projet pour voler de ses propres ailes, artistiquement parlant.
C’est ainsi qu’il va créer
Pride and Glory. Ce side-project est donc le premier à présenter
Zakk Wylde en leader. Le seul et unique album studio de ce groupe nous emmène dans un voyage pendant lequel Zakk, enfourchant avec ses copains leurs harley et leurs
Triumph, va sillonner les routes pour former son gang de motards. Ils commencent par les faubourgs de Birmingham aux murs noircis par les hauts-fourneaux, ou ils recrutent les gars de
Black Sabbath. Notre bande traverse alors l’Atlantique pour se diriger vers Chicago, afin de convoquer Howlin’
Wolf et Buddy Guy. Puis ils filent vers Memphis et Nashville, avant de se diriger vers les Appalaches où ils recrutent quelques musiciens "country" traditionnels. Le voyage se termine à Jacksonville pour y rencontrer Duane Allman (The Allman Brothers Band), mais aussi Ronnie
Van Zant et Gary Rossington (lynyrd Skynyrd).
En effet, cet album est une synthèse de la tradition musicale noire et blanche du sud des Etats-Unis durant les soixante-dix dernières années. Mais elle est revue et corrigée par un guitariste de heavy metal. C’est ainsi que le morceau d’ouverture a pour introduction une ligne mélodique jouée au banjo, qui se fait vite accompagner par la guitare lourde et grasse caractéristique du jeu "
Zakk Wylde" que l’on entendra ensuite avec le
Black Label Society. Certains morceaux sont plutôt orientés country comme «
Machine Gun Man », et d’autres comme « Shine on » sont influencés par le blues. Mais dans tous les cas, les fantôme de
Lynyrd Skynyrd et d'Allman Brothers Band planent sur l’album, notamment sur le ton des refrains. Certaines introductions comportent même de la guitare slide. La ballade « Lovin’Woman » est proche de ce qu’a pu faire
Lynyrd Skynyrd, avec une guitare acoustique et une mandoline.
Zakk Wylde montre d’ailleurs des talents de multi-instrumentiste en jouant du clavier, de banjo, de l’harmonica et de la mandoline en plus de l’instrumentation traditionnelle du rock et du metal.
Ceci dit, le son lourd rappelle celui de
Black Sabbath.
Pride and Glory offre donc une très belle synthèse entre
Black Sabbath,
Lynyrd Skynyrd et Allman Brothers Band. Mais il offre aussi un regard du metalhead sur les traditions musicales des Etats-Unis.
Cet album de « redneck metal » est à recommander aux fans de
Black Label Society, car il préfigure ce que sera ce groupe. Il est également à recommander aux fans de rock sudiste qui désirent s’initier au metal.
Par ailleurs ce disque permet également de mesurer à quelle vitesse le temps s'écoule, lorsqu'on reste sans voix devant le logo de la back cover : un vieil aigle tout pourri et plein de pixels qui tient un lettrage en 3D ridicule, du boulot digne d'un MO5 ou d'un TO7, allez peut-être d'un Apple IIC... Incompréhensible pour 1994 !
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