Indéniablement, les musiciens de
Dark Design sont d'une redoutable technicité. Ils laissent d'ailleurs entendre ce talent en des titres mêlant à la fois Heavy
Metal, Thrash
Metal, Speed
Metal et
Metal Progressif. Autant dire que les travaux de ces natifs de Raleigh en Caroline du Nord ne seront pas toujours facilement accessibles, notamment pour les néophytes méconnaissant les genres en question, et qu'il faudra s'investir pour réellement entrer dans cet univers alambiqué et multiple. Un principe qui sera forcément handicapant en ces temps où la lisibilité immédiate et l'intelligibilité débarrassée de toute aspérité susceptible de gêner la compréhension immanente sont des règles admises.
Quoi qu'il en soit, musicalement, le groupe nous propose une créativité s'inspirant, toutes proportions gardées, de celle de groupes tels que
Toxik,
Destiny's Ends,
Helstar Jag Panzer ou encore tels qu'
Anacrusis. Toutefois, même si l'aspect Speed Thrash
Metal demeure une évidence à l'écoute de la musique de cette formation, il est induit par la forme très rugueuse des chants médiums, médiums-graves d'Andrew Bertrand et par le son de ces guitares agressives, le tout servit par une production très "sèche" donnant un grain très particulier à ce disque. Bien plus en réalité que par l'usage de rythmiques, de constructions ou de vocaux typiquement Thrash qui ne sera pas vraiment de mise ici. Pour simplifier à l'extrême, l'art de
Dark Design garde une identité variée qui ne sera pas nécessairement du goût des adeptes convaincus des
Testament,
Slayer ou
Sepultura.
Et, d'un autre côté, il n'est pas dit que l'aspect très primal de cet ensemble, notamment mis en exergue toujours encore par ce mixage, soit du goût des partisans acharnés de ce Heavy
Metal au son précis et aseptisé.
Quant aux fanatiques de musiques Progressives, il est quasiment certains qu'ils ne se retrouveront pas dans ces compositions où cette excessive complexité qu'ils aiment tant est proposé de manière insuffisante, pour eux du moins, et, une fois encore, servit par un traitement sonore qui n'est définitivement pas celui qu'ils affectionnent.
Reste les défenseurs de la mixité et de l'éclectisme. Mais là encore pas sûr qu'ils parviennent à être séduit par ce manifeste.
Pourtant le résultat de ces différentes aspirations est loin d'être inintéressant et nous offre même de bons moments. Comme, par exemple, l'excellent
Dark Design, les très bons No
Death dont certains passages nous rappellent furieusement d'autres entendus ailleurs (Iron Maiden) et Abiding
Contempt pourvu de quelques grognements gutturaux qui, de loin, pourraient s'apparenter à des growls et qui, lui aussi, laisse entrevoir quelques accointances britanniques (celles-là même évoqué précédemment). D'autres comme Dragonmount malgré certaines longueurs ou
Dust in the
Wind, reprise très personnelle du fameux morceau du groupe
Kansas, aux guitares acoustiques introductives contribuent aussi à rendre ce disque attractif.
Prey for the Future est donc un album qui, selon votre modeste serviteur, aura du mal à trouver un public mais qui, cependant, aura tout de même quelques belles qualités à faire valoir.
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