Varlravn est un sombre quatuor de black metal enfanté par les terres gelées de Finlande en 2016. Totalement inconnu car n’ayant rien enregistré depuis sa création, voilà que le groupe vient clamer haut et fort son existence et son envie d’en découdre avec un premier album sorti de nulle part,
Prey, fièrement défendu par
Primitive Reactions.
C’est Awaken qui se chargera des présentations, petite intro acoustique qui va bien, calme et reposante avec ces doux accents folk et mélancoliques. Mais c’est pour mieux te tromper mon ami, car après ces 2,28 minutes de langueur guitaristique, Throne of
Blood te saute à la gorge, riffs teigneux mais fluides très accrocheurs, blasts furieux, hurlements black bien arrachés et leads mélodiques à l’appui. Du bon black mélo intense, très bien composé et parfaitement maîtrisé, qui passe crème.
S’il ne révolutionne pas le genre, ce
Prey fait plus qu’honorablement le taf, et possède un goût de reviens-y sacrément addictif notamment grâce à une profondeur musicale appréciable. En effet, les nombreux changements de tempo, l’alternance entre hurlements black déchirés et vocaux plus graves voir growlés (Treachery) ainsi que cette noria de riffs mémorables donne un album solide, aéré et agréable qui s’écoute d’une traite, et qui pourra plaire à des amateurs de groupes aussi variés que
Goatmoon,
Satanic Warmaster,
Dissection,
Naglfar, Darkenhöld,
Dark Forteress voire
Arkona (les Polonais) lors des passages les plus intenses.
Avec sa production claire et puissante sans être aseptisée,
Prey est donc un album idéal pour passer du black mélo à quelque chose d’un peu plus burné, car sans compromettre son âme, balançant un black sincère qui sait bastonner quand il le faut (Throne of
Blood,
Void, Illustratum) et tout pénétré de l’âme nordique (oscillant habilement entre influences suédoises et, évidemment, finlandaises), il semblerait que
Valravn ait trouvé un bon équilibre entre brutalité et mélodies (écoutez donc ce
Evoke the
Fire d’école au riffing sargeistien déléctable).
Entre attaques épiques (le début de
Void, qui dégage cette fierté mâle et guerrière, sorte de version black d’
Amon Amarth, The
Raven, dont la longue intro instrumentale ne dépareillerait pas sur un album de
Horn), passages plus sombres, lents et menaçants (
Conjuration, mid tempo majestueux qui rappelle les
Dissection et autres
Necrophobic quand ils ralentissent le tempo, le superbe break d’
Unchained), les Finlandais nous servent donc un black metal à la fois très mélodique, compact, et raisonnablement agressif, facile à s’enfiler d’une traite car d’une durée idéale de 40 minutes.
Pas grand-chose à ajouter pour décrire ce premier album qui sonne comme une bonne surprise d’un groupe totalement inconnu. Voilà une galette qui plaira sûrement aux amateurs d’un black mélodique et lumineux qui possède déjà un certain cachet et ne se contente pas de cloner ses aînés. Evidemment, ceux qui ne jurent que par le côté bestial, occulte et crasseux du black metal feront la grimace, mais ceux-là peuvent retourner dans leur cave et attendre le prochaine démo grésillante de black bestial du dernier one man band sud américain ou la fin du monde, c’est selon : de toutes façons, on finira tous comme le tas d’os informe que
Prey arbore fièrement sur sa pochette...
I cast off my chains,
I break my binds
The promise of paradise
In the end it's just a lie
Salvation for all
Is freedom for none
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