Presence

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17/20
Nom du groupe Mgla
Nom de l'album Presence
Type EP
Date de parution 30 Janvier 2006
Style MusicalBlack Metal
Membres possèdant cet album80

Tracklist

1.
 Presence I
 07:59
2.
 Presence II
 07:53
3.
 Presence III
 04:03

Durée totale : 19:55

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Mgla

  • Presence I | Mg?a
  • Presence II | Mg?a
  • Presence III | Mg?a


  • Chronique @ Vinterdrom

    23 Novembre 2010
    Vous connaissez immanquablement ce populaire adage disant que c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes. Resservi à l'envie, usé jusqu'à l'armature et souvent indigeste de caricature, il n'en contient pas moins sa part de justesse à cette heure précise où je décide de vous parler du black metal cuisiné à la sauce Mgla. Pas besoin d'un monstre de technologie au plastoc clinquant pour concocter de l'exquis. Pas besoin de faire mariner sa tambouille dans le surfait jus numérique pour obtenir du fameux. Une bonne vieille gamelle en froide ferraille et à la texture rêche peut tout à fait faire l'affaire.
    Le style minimaliste, dans les riffs lâchés sans fioriture comme dans la production raw, le recours à un grain âpre et une texture glaciale, … tout chez Mgla respire les ingrédients de provenance norvégienne : les linéaires aiguisés à la Darkthrone, l'approche harmonique à la Burzum (en ayant bien pris soin au passage de mettre à la benne les synthés mielleux et périmés de ce dernier) … Tous ces éléments ressortis de la grande époque du début des années 90' et décongelés tels quels une décennie plus tard. Authenticité garantie. Mais tout chez Mgla respire aussi et surtout le savoir-faire, par son usage personnel de la matière brute, son inspiration dans la composition et sa maîtrise dans l'exécution de morceaux de caractère. Tout chez Mgla est criant d'une ingéniosité rare, de celle qu'on ne rencontre pas tous les jours, de celle dont on peut crier au prodige.

    Oui, c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes, pourvu que l'on soit doté de talent … Voilà pour la Maïté Ravendarkerie du jour … à un détail près, mais qui a son importance : c'est que l'art produit par le duo polonais n'a absolument rien d'une soupe. Mgla, c'est pas le potage sitôt consommé sitôt oublié et direct à la fosse sceptique sans laisser aucune trace dans le conduit digestif. Non, Mgla c'est que de l'alibile. Mgla, c'est la bonne vieille rata que tu vas absorber et qui va te bouffer de l'intérieur, sans pitié, comme une armada de vers avide de barbaque, jusqu'à ce que ton esprit ne pense plus qu'à ça, jusqu'à ce qu'il soit obnubilé par le Mal qui ronge tout ton être, qui s'immisce en toi, jusqu'à ce que tu le supplies de continuer son œuvre de becquetage de ton sang, ta chair, jusqu'à ce que tu te mettes à hurler d'un irrépressible plaisir masochiste … Le Mal, passage évolutif pour accéder au Meilleur … L'automutilation non pas en tant qu'échappatoire pour lâchement fuir les affres de l'existence, mais comme porte d'entrée à une entité … la Présence … impalpable autant qu'invincible … S'en laisser pénétrer pour atteindre un plus haut niveau d'existence, s'en laisser posséder pour parvenir à l'état Supérieur : tel est le postulat développé au cours des trois chapitres du concept "Presence", alimentant de sa flamme noire et haineuse chacune des trois compositions desquelles toute sensation d'abattement a été impitoyablement réduite en cendres pour ne laisser qu'un condensé de hargne fulminante, y compris, et c'est là tout le démoniaque génie de Mgla, jusque dans les patterns les plus mélodiques.
    Consumant toute notion de lâcheté, Mgla fait face et s'abreuve de la redoutable Présence, de sa science du minimalisme qui ensorcèle, de ses raptus qui prennent brutalement à la gorge, s'animant via le spectre d'un songwriting où chaque plan, chaque manifestation vocale, chaque break a été travaillé au maximum pour en retirer la plus pure quintessence maléfique.

    Le Premier Acte signe le pacte et dispense une tension allant crescendo, évoluant progressivement d'un mid-tempo rampant à des blasts fulgurants. La Présence approche tandis que s'accroit la frénésie des tremoli et apparaît la double accrocheuse.
    Le Second Acte secoue par ses fréquents changements de rythme. La phase de possession fait rage, la Présence concentrant son énergie malfaisante, sa cruauté en des breaks martiaux, la libérant en des blasts imparables.
    Le Troisième Acte, l'ultime, revient à un mid-tempo fataliste. Le rituel s'achève sur des râles toujours plus écorchés, toujours plus chargés d'un venin mortel, manifeste de l'éveil d'une nouvelle entité dotée d'une puissance incommensurablement malfaisante.

    Ce formidable rituel qu'est "Presence" ne dure qu'une petite vingtaine de minutes mais ne souffre d'aucune faiblesse, d'aucune longueur. Rien à jeter, que de l'alibile, comme je vous disais.
    Habité d'une âme délétère, Mgla parvient à créer, avec une étonnante économie de moyens, un climat hautement pernicieux, déployant l'aura néfaste d'une Présence qui me hante longtemps encore après qu'aient retenti les dernières incantations.

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    Commentaire @ Nattskog

    17 Mars 2006
    Mgla – ou brouillard en Polonais – est un groupe formé en 2000 par les membres de Kriegsmaschine. Silencieux jusqu’en 2005 où il apparaît sur la fameuse compilation « Crushing the Holy Trinity » (part. Holy Spirit) aux côtés de Deathspell Omega, Exordium, Musta Surma, etc. Sa prestation sur cette galette ne m’avait guère laissé un souvenir époustouflant, mais en voyant qu’ils sortaient un mini cette année, j’ai tout de même décidé de m’y pencher un peu.

    Putain… c’est une belle claque que ce « Presence » ! Les trois titres de l’album (« Presence I – III) font partie de ce qui aura marqué le cru 2006 de Black. Dans un style très carré, très froid, sans concessions, Mgla propose un Black proche de Watain, influencé par les plus grands, avec un son frisant la perfection et des compos d’une noirceur de Galgal.
    Les trois titres pourraient très bien former un tout uni : dans une même continuité, les morceaux se suivent dans une atmosphère bien malsaine, imprégnée d’une influence démonico-misanthrope qui m’avait marquée sur le « Casus Luciferi » de Watain.
    Le chant et la guitare sont des éléments primordiaux pour l’ambiance oppressante de l’album. Ils lui donnent la force que la batterie ne fait qu’accompagner (très bien, certes, mais sans plus d’apport). Inutile d’attendre des claviers ou des chœurs. Tout est dans l’oppression, la noirceur, la puissance n’a pas besoin de fioritures.

    Pour conclure sur ce mini CD (3 titres, 20 minutes), c’est une petite perle. Kriegsmaschine a eu raison de se reformer là dedans. Mgla nous montre que la Pologne peut faire mieux que Graveland, Galgenberg ou Moon. A bon entendeur…

    2 Commentaires

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    Madrigal - 14 Octobre 2008: "Mgla propose un Black proche de Watain, influencé par les plus grands, avec un son frisant la perfection" ... Non mais on va où là?... Il n'y a aucune similitude avec du Watain même avec leur premier album "Rabid's Dead Curse". Surtout que Northern Heritage ne signe pas des groupes dans le style de Watain,c'est pour dire.

    Un son qui frise la perfection? Là c'est un peu exagéré...
    SombrePluie - 11 Juillet 2010: Chronique sympa je connaissais pas du tout
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