Praesidio in Animo

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14/20
Nom du groupe Lost Sacrament
Nom de l'album Praesidio in Animo
Type Album
Date de parution 15 Janvier 2021
Style MusicalPower Symphonique
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1.
 Awakening
Ecouter01:41
2.
 Celestial Chasm (In a Lost Sea of Stars)
Ecouter07:03
3.
 Voice of Illusion
Ecouter05:57
4.
 Forbidden Touch
Ecouter05:55
5.
 Rejuvenation
Ecouter01:38
6.
 Trials of the Flame
Ecouter04:51
7.
 Disease in the Outer Realm
Ecouter06:28
8.
 Cure in the Dream Sequence
Ecouter06:52
9.
 Radiate
Ecouter02:24
10.
 Within These Walls
Ecouter06:50

Durée totale : 49:39

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Lost Sacrament



Chronique @ ericb4

14 Fevrier 2021

Un outsider aux galvanisants soubresauts et à l'insoupçonnée sensibilité...

Nouvel entrant dans le si concurrentiel espace metal symphonique à chant féminin, ce jeune quartet étasunien originaire de Mc Allen, dans le Texas, entend pourtant, et légitimement, faire résonner ses tambours et rugir ses guitares, mais aussi faire entendre sa voix. Encore peu popularisé dans nos contrées, le combo nord-américain est néanmoins déjà à la tête de deux singles, « Within These Walls » (2019) et « Voice of Illusion » (2020), tous deux inscrits dans leur introductif et présent album full length, « Praesidio in Animo » ; une auto-production où 10 pistes se dispatchent sur un ruban auditif d'une durée quasi optimale de près de 50 minutes. Quels seraient alors les arguments de nos quatre gladiateurs pour espérer se singulariser et venir inquiéter leurs homologues générationnels, toujours plus nombreux à affluer dans ce registre, dont de jeunes loups aux dents longues ?

A bord du navire, nous accueillent tout d'abord les coproducteurs de l'opus, à savoir, la parolière, mélodiste et frontwoman aux troublants médiums Helena Guerra, dite ''Ena Estrella'' (ex-Doom Desire, ex-Valgud, guest chez Of Forsaken Divinity), et le compositeur, batteur et claviériste Vicente ”VC” Fernandez (ex-Doom Desire, ex-An Eater's Curse, ex-Valdris, ex-Valgud...). Dans ce dessein, les deux maîtres d'oeuvre ont requis les talents de Felipe Hernandez, à la guitare rythmique, et de Pete Oliva, en qualité de lead guitariste et à la guitare acoustique. Avec la participation, pour l'occasion, du guitariste/bassiste Joshua Lopez (Immortal Guardian, Grievous), ce dernier ayant également enregistré, mixé et mastérisé toutes les musiques, assuré et enregistré toutes les sessions de guitares additionnelles, aux Widowmaker Studios (McAllen, Texas) ; les sessions d'enregistrement de batterie, elles, ont été réalisées par le pluri-instrumentiste et vocaliste Joe Dan “JD” De La Rosa (Severance, Unholy Desecration, Daggra...) aux Sound of Rain Studios (Edinburg, Texas).

De cette étroite collaboration émane une galette à la fois volontiers vitaminée, souvent énigmatique, parfois intrigante, un brin romantique. Ce propos power mélodico-symphonique mâtiné de dark progressif et gothique, dans le sillage d'Angtoria, Sarah Jezebel Deva et consorts, ouvre une perspective de singularisation de ses concepteurs face à leurs alter ego. Jouissant, en prime, d'une belle profondeur de champ acoustique tout en ne concédant que peu de sonorités parasites, la rondelle se suit de bout en bout sans encombres. Comme pour mettre les petits plats dans les grands, l'artwork d'inspiration fantastique de l'opus relève de la patte experte de Gogo Melone, vocaliste/claviériste (Aenian Sorrow, Luna Obscura) et infographiste aguerrie, sollicitée pour son artist touch par AfterTime, Meden Agan, Vetrar Draugurin, As The Sun Falls, Black Therapy, Bob Katsionis, entre autres.


Comme souvent dans ce registre, c'est par une brève entame instrumentale que démarrent les hostilités, et ce, une fois n'est pas coutume, à l'aune d'un fin picking à la guitare acoustique. Ce faisant, l'aérien et soyeux « Awakening » glisse sur une enchanteresse sente mélodique, comme pour mieux nous préparer au déluge qui va s'abattre sur nous...

C'est à l'instar de ses opulentes pièces en actes d'obédience power symphonico-progressives que la troupe marque ses premiers points et non des moindres. D'une part, les quelque 7 minutes de l'épique et orientalisant mid/up tempo « Celestial Chasm (In a Lost Sea of Stars) » nous plongent au cœur d'un vaste champ de turbulences où les claires inflexions de la sirène font mouche où qu'elles se meuvent. Gorgée d'ondoyants gimmicks et pourvue d'un martelant et inaliénable tapping, cette fresque se pare, en prime, d'arrangements de bon aloi que viennent compléter trois flamboyants soli de guitare. Tout aussi éruptif et parsemé de multiples coups de théâtre qui en fondent précisément son caractère, l'ample, chevaleresque et échevelant « Cure in the Dream Sequence » cultive ses effets de contraste rythmique au rang d'un art. Enfin, eu égard à ses inaltérables coups de boutoir et son entêtant refrain que l'on croirait emprunté à Sarah Jezebel Deva, c'est sans ambages que le pulsionnel single « Within These Walls » recueillera l'adhésion du chaland.

Si le propos se fait parfois tout aussi énergisant mais un poil plus bref, nos acolytes trouveront là encore matière à aspirer le tympan. Ce qu'illustre, tout d'abord, « Voice of Illusion », mid/up tempo aux riffs épais et aux seyantes séries d'accords, à la confluence de Lacuna Coil et Angtoria. Mis en exergue par les félines impulsions de la déesse, variant inlassablement le rythme de ses frappes et recelant des enchaînements intra piste ultra sécurisés, le tubesque single ne se quittera qu'à regrets. Un tantinet plus incisif mais dans une même veine atmosphérique, l'up tempo « Trials of the Flame », lui, revêt l'aspect d'une véritable torche incendiaire, générant un riffing crocheté adossé à une frondeuse rythmique, ne relâchant pas sa proie d'un iota, et ce, jusqu'à l'envol de l'ultime mesure du brûlot.

Lorsque le rythme de ses frappes s'avère plus mesuré, le message musical délivré ne saurait davantage être éludé. Aussi, octroyant une sente mélodique des plus engageantes sur laquelle se greffent les troublantes patines de la princesse, pourvue, en prime, de fins arpèges au piano doublés d'un délicat picking à la guitare acoustique, le félin et ''lacunacoilesque'' mid tempo aux riffs lipidiques « Disease in the Outer Realm » aura peu de chances de rater son effet.

Quand les lumières se font tamisées et que s'évanouissent alors toutes tensions, le combo nous insuffle ses mots bleus les plus sensibles, avec, pour effet, de nous retenir plus que de raison. Aussi, c'est battement de cils que les grisants arpèges d'accords inondant l'''angtorienne'' ballade a-rythmique « Rejuvenation » happeront le pavillon de l'aficionado du genre intimiste. D'aucuns apprécieront autant le guitare acoustique/voix dispensé, d'une confondante fluidité et des plus enveloppants, qu'il regretteront le caractère laconique de l'instant privilégié. Sur un même modus operandi et tout aussi fugace, de par la sensibilité de ses gammes et dévoilant un pénétrant duo mixte en voix claires évoluant à l'unisson, l'enivrante folk ballade « Radiate » ne s'avérera pas moins séduisante, loin s'en faut.

En dépit de ses mérites, la luxuriante rondelle n'ira pas sans accuser un bémol, atténuant quelque peu la portée du message délivré. Ce qu'atteste le polytythmique et ''lacunacoilesque'' « Forbidden Touch » qui, sujet à d'intarissables linéarités mélodiques et nous égarant parfois de son cheminement d'harmoniques sans véritablement nous récupérer en cours de route, peinera à se hisser au rang de ses voisins de bobine.


Sans réinventer les codes du genre, eu égard à la finesse de ses arrangements, ses variations atmosphériques et rythmiques, ses poignants harmoniques et sa troublante empreinte vocale, le quartet étasunien parvient néanmoins à maintenir l'attention constante de bout en bout de la galette. En dépit du caractère enjoué, de la délicatesse mélodique du message musical et du potentiel technique affiché, d'aucuns auraient sans doute requis davantage de prises de risques et une plus franche mise à distance de leurs illustres maîtres inspirateurs. Mais nos valeureux gladiateurs ont encore bien le temps d'affûter leurs armes et de revenir dans la course dotés d'un propos moins emprunté et peut-être un peu plus aventureux. Bref, un outsider aux galvanisants soubresauts et à l'insoupçonnée sensibilité, avec lequel l'âpre concurrence devra composer...

Note : 14,5/20

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