Power and Passion

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16/20
Nom du groupe Mama's Boys
Nom de l'album Power and Passion
Type Album
Date de parution 1985
Style MusicalHard Rock
Membres possèdant cet album101

Tracklist

1.
 Hard'n'Loud
 03:50
2.
 Straight Forward No Looking Back
 04:00
3.
 Lettin' Go
 04:03
4.
 Needle in the Groove
 04:14
5.
 Run
 03:35
6.
 Power and Passion
 04:17
7.
 Don't Tell Me Mama
 04:23
8.
 Professor 2
 03:38
9.
 Let's Get High
 03:33

Durée totale : 35:33

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Mama's Boys


Chronique @ samolice

31 Octobre 2011

De bonnes compositions, un groove contagieux, des refrains imparables : une recette parfaite

Si le talent équivalait au succès, 1/ depuis le temps, ça se saurait et 2/ tout amateur de hard rock qui se respecte possèderait dans sa discothèque un album des boys. Au regard des ventes du groupe, nous sommes hélas bien loin du compte...
Plus qu'une véritable chronique musicale, la présente vise donc principalement à réparer une injustice, un crime de lèse-majesté : l'absence de la présentation d'un album du groupe sur le site.

Formé autour de 1979, et d'abord dénommé "Pulse", le groupe opte rapidement pour Mama's Boys, et ce pour deux raisons évidentes. En effet, d'une moyenne d'âge très peu élevée à l'époque, ce groupe est plus que tout autre une histoire de famille puisque 3 frères, les McManus, le composent : Pat "The Professor", (guitare et occasionnellement violon), John (basse et chant) et Tommy (batterie).

En cette année 1985, les "fils à maman" ont bien compris qu'il leur faut enfoncer le clou d'une réputation grandissante. Il faut dire que leur reprise un an plus tôt du "Mama we're all crazee now" de Slade - et repris quasiment à la même époque par Quiet Riot -, leur a valu une attention certaine des medias et fans européens et surtout américains. Le clip tourne alors fréquemment sur MTV (tout au moins jusqu'à ce que la version de Quiet Riot arrive et qu'elle vienne vampiriser l'antenne). Les majors sont sur les rangs...
Finalement, c'est Virgin pour la France et Jive, filiale de Sony music, pour le reste du monde, qui obtiennent un deal pour distribuer l'album.

Voulant se donner toutes les chances de faire décoller les ventes du groupe, le label insiste pour que les boys réenregistrent deux titres qui ne sont pas inconnus des fans : "Straight forward no looking back", un hymne imparable en concert dont il s'agit quand même ici de la troisieme version en 4 albums (le 3ème étant certes un mix des deux premiers) et "Needle in the Groove", également déjà présent sur l'album "Plug It in" sorti en 1982.
Ces deux morceaux constituant probablement ce que le groupe a composé de meilleur tout au long de leur carrière, l'idée n'était pas saugrenue.

Oublions tout de suite la pochette, ridicule - style Spinal Tap -, pour nous concentrer sur l'essentiel : la musique. Il est des groupes, peu nombreux, qui vous filent la banane instantanément. Mama's Boys est de ceux là.
Techniquement, nous sommes loin ici du progressif mais les compositions font mouches à chaque coup ou presque et nous touchent, à l'instar d'un Def Leppard période Pyromania par exemple, là où ça fait mal (ou plutôt du bien) : au coeur!

Cet album, c'est ainsi et d'abord un groove contagieux qui donne immédiatement envie de taper du pied et de secouer la crinière - enfin, pour ceux à qui ils restent quelques cheveux, suivez mon regard héhé ... - ("Hard n' loud", "Needle in the Groove").
Cet album, c'est aussi l'occasion d'entendre ou de réentendre un soliste trop souvent mésestimé : Pat Mc Manus. Son jeu est ici toujours créatif et ses solis originaux avec des lignes mélodiques mémorisables à la première écoute. L'instrumental au style bien différent du reste de l'album, "The Professor II", souligne tout le talent de Pat. Un titre limite fusion/funk, plutôt novateur pour l'époque dans le milieu hard rock, avec des lignes de synthé qui doublent les guitares. Etonnant à défaut d'être inoubliable. Les snythés sont d'ailleurs assez présents sur certains titres de "Power & Passion", ce qui a pu rebutter à l'époque certains fans de la première heure.

Rayon influences, comment ne pas en avoir, si Aerosmith (le solo de "Hard n' loud"), Kiss ("Power & Passion") et le Def Leppard des 3 premiers albums ("Run") viennent parfois à l'esprit, c'est indiscutablement Thin Lizzy qui ressort grand vainqueur de ce petit jeu des comparaisons ("Needle in the Groove", "Let's get high"). Plutôt compréhensible; adolescents et amateurs de rock en Irlande du Nord à la fin des années 70, qui d'autre que Thin Lizzy pouvait inspirer les Mc Manus?

Pour autant, le groupe affirme, comme depuis ses débuts discographiques quatre ans plus tôt, une véritable identité, ce qui est souvent la marque des grands. La preuve en est que, contrairement à bon nombre de groupes qui ont splitté, leur disparition a laissé un grand vide jamais comblé. Convenons néanmoins que cette identité disparaitra hélas lors des albums suivants sur lesquels John ne chantera plus. Est-ce une simple coincidence? En effet, ici, le chant est parfait, John étant capable passer d'une voix suave ("Needle in the Groove", titre proposé ici dans une version très différente, tout au moins en qui concerne le chant, de celle de 1982) à des aigus parfaitement maîtrisés ("Power & passion"). Quel dommage que John n'ait pu continuer à chanter du fait de signes de fatigue récurents au niveau des cordes vocales.
Le groupe sait également apporter à ses compositions une touche d'originalité bienvenue, avec des sonorités issues de la culture traditionnelle irlandaise, via notamment l'utilisation d'instruments peu usités dans la sphère hard rock : saxophone ("Run") et violon (" Lettin' Go" - question : y-a-t-il bien de la cornemuse en milieu de morceau sur ce titre? -), instrument que Pat Mc Manus étudie depuis ses cinq ans et avec lequel il a gagné le titre du Meilleur violoniste Irlandais à l’âge de 14 ans. Sur scène, Pat empoignait parfois son archet pour ce qui reste un grand souvenir pour tous ceux qui ont vu un jour le groupe en live (remember "Runaway Dreams").

Enfin, le groupe révèle également sur cet album un talent rare, celui de composer des refrains imparables ("Straight forward no looking back", "Don't tell mama", "Let’s get high", "Power & passion", "Lettin' Go", et à un degré moindre tous les autres titres de l'album). Après une seule écoute, les refrains s'inscrustent dans votre tête pour ne plus la quitter. Certains pourront néanmoins regretter la présence vraiment massive des backing vocals sur ces mêmes refrains.

A l'utilisation parfois envahissante des synthés évoquée ci-dessus s'ajoute le fait d'avoir un peu délaissé le son "sauvage" du groupe au profit d'une production plus policée, orientée vers les Amériques, et parfois avec des gimmicks sonores assez prononcés (par exemple sur le titre d'ouverture). En effet, Mamas Boys, signé par une major, était un peu pris entre l'explosion du glam américain (Ratt, Motley Crue, etc.) et le déclin de la NWOBHM, ceci expliquant sans doute cela.
C'est là l'unique repproche que je me permettrai concernant ce disque, le reste étant un sans faute.
En ce qui concerne la production, si l'on peut regretter le parti-pris évoqué précédemment, l'album ne sonne pas trop daté et ne mérite donc absolument pas une remastérisation (ok, mon petit doigt me dit que le remaster de 2006 sonne d'enfer). Une production originale assurée par Chris Tsangarides - le Painkiller de Judas Priest, Mean Streak d'Y&T (1983), Renegade (1982) et Thunder & Lightning (1983) de Thin Lizzy, c'est lui -, ça le fait toujours!

Alors que le groupe est à son apogée - ok modestement, il pénètre tout juste le bilboard top 100 US -, Tommy doit à nouveau combattre la leucémie qu'il affronte depuis l'enfance. Il laisse le groupe orphelin pour une grande partie de la tournée européenne qui accompagne la sortie de l'album - les plus vieux se souviennent surement avec nostalgie des dates françaises avec Pink Rose (ex-Attentat Rock) en première partie -.

Rien ne sera plus jamais pareil pour le groupe. Malgré son courage, et de nombreux allers-retours au sein des Boys, la maladie l'emporte en 1994. Il a 29 ans. Le groupe jette l'éponge, Pat et John mèneront ensuite des projets hélas souvent isolés l'un de l'autre.
Notons que Pat parcourt à nouveau régulièrement la France depuis plus de 2 ans pour présenter ses deux derniers albums solos, orientés blues rock, et qui nous rappelent un peu ceux d'un autre célèbre irlandais disparu récemment, l'immense Gary Moore.

Plus qu'une note finale, je proposerai plutôt une question : y-a-t-il beaucoup d'albums que l'on écoute encore régulièrement 25 ans après leur sortie? Ben non! Power & Passion est de ceux là (je sais Zaz, j'exagère).

C'est dit, demain je ressors mon perfecto à franges et le spandex rayé blanc et noir bien bien bien moulant! Enfin, si je rentre encore dedans...

22 Commentaires

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Hellsheimer - 26 Décembre 2014: Je viens de ravoir cet album en vinyle. Et comme beaucoup ça faisait un bail que je n'avais pas posé une oreille dessus. Ca reste un bon album avec quelques titres qui sortent du lot mais sans plus. Heureusement le son n'a presque pas pris une ride sinon, je crois que ça aurait été la cata :-)
 
ozzy2004 - 04 Décembre 2016: toute ma jeunesse , me semble bien les avoir vu en concert a la MJC magnan a NICE
 
pakal62 - 25 Fevrier 2023:

Une réédition de 2009 disponible sur Amazon.bonne écoute 

swit35 - 08 Fevrier 2024:

"en Irlande du Nord à la fin des années 70, qui d'autre que Thin Lizzy pouvait inspirer les Mc Manus?"

Je relis ta chro avec intérêt et réagit ici... bien sûr Rory et Gary, même si tu cites ce dernier à la fin.

c'est encore plus criant sur les débuts de Mama's Boys. Avec, par exemple Belfast City Blues... mais quel groupe et quelle sous-estime !

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