Originaire d’Huesca au nord de Saragosse, non loin de la frontière franco-espagnole, Levial se forme autour de Manolo (v), Erik (g) et Daniel (d), emboitant le pas aux pionniers du deathmetal hispanique, comme
Necrophiliac,
Unbounded Terror, Rottest Slag,
Feretrum et
Aggressor. Le trio met sur pied une dizaine de morceaux, puis immortalise six d’entre eux à l’automne 94, durant une journée au studio Producciones Eugeny, sous la houlette de Jose Manuel Ferrer, qui s’occupe également des parties de basse.
Comptant également une intro qui plante le décor, le bien nommé
Possesion of a Divine Soul s’étend sur une petite demi-heure et est édité en cassette de façon tout à fait professionnelle, muni d’une superbe peinture de Paul Rubens (Saturne dévorant l'un de ses enfants -1636-) et d’une bonne distribution nationale assurée par Siempreviva Distrinativa, bien que le tirage reste modeste et les possibilités d’export bien limitées.
Possesion of a Divine Soul renferme un deathmetal brutal et rugueux à souhait, qui me rappelle assez
Changes (1992), le redoutable debut-album des barbares autrichiens de
Miasma, sans que la production espagnole bénéficie de la même consistance. Si les guitares auraient en effet méritées plus de lourdeur, les idées sont là, les riffs sont percutants, et une ambiance diabolique règne idéalement sur l’ensemble, sans compter des compositions qui gagnent en intensité au fil de l’œuvre, pour citer les bons
Sorcery,
Chained Beast et la piste finale éponyme.
Pouvant être considéré comme simple maquette ou bien comme tape-album,
Possesion of a Divine Soul est une œuvre rugeuse & authentique, l’unique manifeste de Levial, qui s’éteindra dès l’année suivante au profit de
Ouija, entité blackmetal créée par Daniel et Manolo. Il faudra attendre l’année
2012 pour que l’effort soit enfin édité en CD et connaisse une couverture internationale, grâce aux efforts conjoints du label Pathologically Explicit Recordings en
Europe et de Sevared Records en outre-Altantique. Pour les récalcitrants, le disque est en plus agrémenté de trois titres enregistrés lors d’un concert de février 93 (
Common Grave, Toward The Unknown, Bloody
Exorcism) et, bien que le son du live reste moyen, les morceaux n’en restent pas moins trois inédits.
Fabien.
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