Point of Departure

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13/20
Nom du groupe Mortalfall
Nom de l'album Point of Departure
Type EP
Date de parution 02 Avril 2020
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 No Heaven
Ecouter04:38
2.
 Adventurer's Tale
Ecouter04:27
3.
 Fortune's End
Ecouter04:09
4.
 Darkness
Ecouter06:18

Durée totale : 19:32

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Mortalfall



Chronique @ ericb4

02 Mai 2020

Une entrée en piste tout en discrétion et en délicatesse...

Nouvel entrant dans le si concurrentiel espace metal gothique à chant féminin, pour l'heure encore peu popularisé à domicile et réduit à un frustrant anonymat hors des frontières par trop limitatives de sa terre canadienne natale, ce frais combo originaire de Toronto entend pourtant, et légitimement, essaimer ses riffs et plus largement faire entendre sa voix. Aussi, c'est avec prudence mais non sans détermination que le discret collectif nord-américain se lance dans la fosse aux lions, accouchant de son introductif et présent EP, le bien-nommé « Point of Departure », quelques quatre années suite à sa sortie terre, en 2016. Cette première pierre à l'édifice serait-elle de nature à la voir émerger et venir inquiéter ses homologues, toujours plus nombreux à affluer et prêts à lui opposer une farouche résistance ?

C'est au sein d'un rock'metal gothique mélodique old school, aux relents symphonique et doom, dans le sillage de Darkwell, Leaves' Eyes (première période), Theatre Of Tragedy, All About Eve, Lacrimas Profundere et Atargatis que nous embarquent nos compères. Dans ce dessein, Anastasia Utoplova, chanteuse russe au cristallin grain de voix, et Martin Drozd (Protokult, ex-Volk), expérimenté vocaliste et claviériste, les maîtres d'oeuvre du projet, ont sollicité les talents du prolifique bassiste Tristan Biggar (Blastomycosis, Will Of The Ancients), et, pour l'occasion, ceux du guitariste William Okemow et du batteur Alexander Volpati. Produites et mixées par le guitariste Andrei Sin (Dispersia) et mastérisées par Jon Mychal, les 19 brèves minutes de la rondelle n'accusent que peu de sonorités parasites, autorisant, de fait, un effeuillage quasi ininterrompu de ses 4 évanescentes et troublantes pistes.

Loin de chercher à embraser le tympan, la troupe a plus volontiers opté pour un message musical à la dynamique rythmique réfrénée pour tenter de nous rallier à sa cause. Ainsi, à mi-chemin entre Theatre Of Tragedy, Atargatis et All About Eve, le mid tempo gothique aux relents doom « No Heaven » révèle à la fois un fin legato à la lead guitare, d'enchanteurs couplets, des enchaînements intra piste sécurisés, complétés d'un bel effet de contraste vocal, les angéliques volutes de la belle faisant front aux serpes oratoires de son comparse. Faisant office de petite fresque atmosphérique gothique, l'aérien « Darkness », pour sa part, vogue sur une enivrante sente mélodique tout en se calant sur un infiltrant cheminement d'harmoniques. En guise de variation, les limpides et caressantes patines de la princesse trouvent leur pendant dans les pénétrantes inflexions en voix de gorge du vocaliste, alors apparentées à celles de Jyrki Pekka Emil Linnankivi (The 69 Eyes).

La menue galette ne saurait cependant se résoudre à se laisser porter par le doux courant d'un long fleuve tranquille, pour un résultat en demi-teinte. Ce faisant, les adeptes d'un headbang bien senti pourront se tourner vers « Adventurer's Tale », pulsionnel, énigmatique et élégant méfait gothique symphonique à la confluence de Leaves' Eyes et Darkwell. Doté d'un refrain immersif à souhait, d'un flamboyant solo de guitare et témoignant d'arrangements de bon aloi, le tonique effort s'enorgueillit parallèlement des fluides et pénétrantes impulsions de la sirène que viennent parfois rejoindre les rocailleuses attaques de son acolyte. Dans cette énergie, en revanche, le mordant et ténébreux « Fortune's End » peinera à encenser le tympan. Déversant ses riffs grésillants sur fond d'ondulantes rampes synthétiques, le méfait nous fera regretter de persistantes linéarités mélodiques et une graveleuse empreinte masculine qui, cette fois, ne s'imposait pas.

En définitive, le combo canadien nous convie à une œuvre à la fois sensible, mélancolique, intrigante, à l'énergie contrôlée, headbangante à ses heures, qui ne dévoile pleinement ses charmes qu'au fil des écoutes. Si elle jouit d'une énergie du son plutôt soignée et des talents conjugués de chacun de ses membres, l'offrande accuse cependant l'une ou l'autre baisse de régime, une palette encore restreinte de l'offre en matière d'exercices de style et peu de prises de risques. Si elle ne peut, pour l'heure, prétendre inquiéter la concurrence, la formation nord-américaine demeure néanmoins un outsider à ne pas écarter de la course. En somme, une entrée en piste tout en discrétion et en délicatesse...

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