Phil Vincent, chanteur et homme orchestre (clavier, guitare, basse & batterie s'il vous plait !) n'est pas un newbee de la scène rock puisqu'il était déjà à l’origine de 9 albums solo avant de se lancer dans ce nouveau projet nommé TRAGIK. Pour une fois, il ne se la joue pas perso et s’entoure de 2 compères : Dirk Phillips à la batterie et Damian D'Ercole à la guitare.
«
Poetic Justice » évolue dans le monde du hard rock mélodique, de l'
AOR et du FM. L'album ne possède pas moins de 14 titres et croyez-moi, c'est long. Loin d'être un aficionado du style, je peux néanmoins assumer un opus entier sans problème, comme je l'ai fait récemment avec WILDKARD ou encore THE LADDER. Mais il faut quand même que la bande délivre un minimum d’inspiration, et là, j'ai bien cru ne pas la trouver.
Malgré une entrée en matière prometteuse à l'écoute du basique mais ultra efficace « Show the World », l'ambiance chute vraiment rapidement. Les morceaux arborant des pré-chorus et des refrains aux mélodies très FM déjà exploitées mille et une fois, s'enchaînent alors les uns après les autres sans crier gare. Le chant de
Phil Vincent est tout simplement plat et sans consistance. A croire que l’on arriverait à tirer plus d’émotion d’une tranche de steak. Même quand certains titres plus pêchus comme « Test of
Faith » ou « Long Time Comin' » débarquent pour dynamiser l'ensemble, le chanteur n'adhère pas et reste sur ses positions
AOR pour finalement saboter la chose et lui enlever toute énergie. Si cet album possède son quota de chansons bateaux (« One of Us », « Jessica »,...), on ne peut nier qu’il détient quand même quelques bonnes idées par-ci par-là : prenons pour exemples « Who
Will Be There » et sa superbe rythmique acoustique que n'aurait pas reniée les BLACK CROWES, « Long Time Comin’ » et ses gros accords bien heavy, « Caught in the Moment » et son alchimie étrange due au mélange de guitares agressives sur un ensemble très FM ou encore «
Shadow in the
Night », classique mais agréable pas son DEEP PURPLE'touch. Le problème, c'est que l'idée est là, mais elle est quasiment toujours mal exploitée et le rendu, qui aurait pu être de qualité, reste finalement plat et sans consistance... dommage.
Néanmoins, une chose sauve le combo d’une TRAGIK catastrophe (elle était facile..) : les parties de guitares. Damian D'Ercole, soutenu quelques fois par deux invités surprise (David Zychek et Billy Roux), nous plombe des soli qui claquent du feu de Dieu sans s’occuper de savoir si c’est bien en phase avec le style escompté par Phil. Et heureusement ! Il arrive ainsi à sauver certains titres de la niaiserie totale («
Never Stand Alone », « Test of
Faith » ou autre «
Message to
God »), et, sans aller jusqu'à leur donner un intérêt capital, il parvient tout de même à les rendre écoutables. La quasi-totalité des morceaux possèdent de bons soli et l’intervention du guitariste demeure toujours le moment fort de la chanson. Très honnêtement, sans lui, j’aurais eu du mal à dépasser la quatrième plage … Dans tous les cas, espérons que cela aura au moins permis au jeune Damian de se faire remarquer pour la suite de sa carrière.
La production reste de bonne facture mais sans être au niveau des sorties américaines du moment. L’utilisation des sonorités techno dans ce style est bienvenue car innovante et agréable. A noter que le guitariste est lui aussi un grand amateur d’effets !
«
Poetic Justice » n’est pas foncièrement mauvais : il est juste classique, sans intérêt et peu inspiré, sauf dans ses parties instrumentales où le jeune Damian brille de tout son éclat. Le nom de
Phil Vincent ne m’était encore jamais arrivé aux oreilles jusqu’à ce jour ; Demain, je l’aurais certainement déjà oublié …
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