Les précurseurs du death/doom métal israélien sont de retour en cette année 2010 avec un septième album. Un opus qui s’avère être un concept album.
En effet, le titre de l’album, « Playing
God ans Other Short
Stories » suggère que le groupe va nous raconter quelques petites histoires sur ceux ou celles qui jouent à Dieu dans la vie de tous les jours. En réalité, d’après les paroles, il s’agirait des politiciens et même des Super Héros.
Salem a toujours intégré au sein de leur musique, des paroles pour la plupart assez engagées. De plus, le concept de l’album se fait aussi ressentir au niveau de la tracklist : trois parties distinctes en ressortent, chaque partie possédant quatre titres.
Cette fois-ci, le groupe s’arme d’un nouveau label, Pulverised Records, après avoir moult fois changé, signant même chez Season of
Mist quelques années auparavant. Le son est d’ailleurs bon, le tranchant des guitares et l’agressivité de la voix étant plus mis en avant. La pochette quant à elle, aux dominantes de noir et de rouge, fait ressortir un crâne en son milieu, un symbole inscrit sur son front, entouré, semble-t-il, de lames tranchantes…
Pour ce qui est de la musique, le groupe nous pond de nouveau un opus où le death et le doom se côtoient, sauf que cette fois-ci, je dirais que c’est plus leur côté death qui est mis en avant. Par la vitesse du rythme, le tranchant des guitares et des vocaux entre autre. De plus, du fait de leurs origines, les compos sont parfois ponctués de mélodies orientales, notamment aux riffs et aussi à l’apparition ponctuelle de claviers, trop rares (mais en même temps, ce n’est absolument pas la marque de fabrique du groupe…). Ambiance orientale notamment mise en avant par l’arrivée de percussions et de chant féminin arabe.
Le premier titre “Drums of the
Dead Part 1” commence par une intro de percussions, soutenues ensuite par l’arrivée en masse des guitares, d’excellents riffs orientaux, et de saccades, le tout mis en valeur par la bonne double pédale de la batterie. Le growl de Zeev Tananboim est incisif, et des vocaux féminins viennent apporter un peu plus de douceur au cœur de cette agressivité.
Alors que « Drums of the
Dead Part 2 » est plus doom dans le rythme et la lourdeur des guitares, et que l’ambiance orientale est d’autant plus audible (riffs et percussions en tête), «
Exodus » est un titre beaucoup plus rendre-dedans et bien death : rythme syncopé et double pédale, technique des grattes, vocaux bien maîtrisés et plus modulés…à noter que ce titre-ci est la reprise du très célèbre «
Exodus » de Bob Marley. Une version, bien sûre, plus agressive, mais toute aussi rythmé et intéressante, les atmosphères jamaïcains remplacées bien évidemment par une atmosphère orientale, donnant de nouvelles couleurs à une chanson reggae.
Les trois parties de « Mark of the
Beast » sont malheureusement trop linéaires, elles se ressemblent de beaucoup, notamment par la voix, qui à la longue, devient assez lassante, et les lignes de batterie et de guitares. Ca en devient même pesant, mais heureusement, les vocaux féminins apportent un peu plus d’originalité au sein de ces compos.
Des titres totalement inutiles complètent l’album, comme « Downfall of
Paris Part 1 » où l’on entend que des roulements de tambours militaires pendant deux minutes (surtout que ce sont tout le temps les mêmes !), ou comme « I
Hate Pigs ! » où on assiste en direct à une exécution de cochons (totalement ridicule…).
Le dernier titre « Playing
God » finit par le commencement (d’où le titre). Taillé plus doom à son tour, on sent quand même une influence prog, surtout par la longueur mais aussi les changements de structures. Très oriental au niveau des riffs, et des vocaux féminins utilisés à bon escient, on a aussi droit à des breaks où batterie et basse sont le fil conducteur. Même si les guitares sont assez bourrines par moment et que le chant semble un peu étouffé par cette masse de riffs, ce titre reste assez intéressant car plus original que les autres (à noter l’apparition de chœurs masculins, énonçant, sans doute, des prières…).
Un album sympathique mais qui ne marque pas. Dommage. On aurait espérer se souvenir un minimum des titres à la fin d’une première voire deuxième écoute, mais non, il faut plus d’écoute que cela, car, en finalité, c’est assez linéaire. Quelques titres sortent tout de même des sentiers battus comme «
Exodus » ou « Playing
God », dont j’ai expliqué les raisons.
Je le conseille tout de même pour les amateurs de la fusion doom/death et ceux aimant un minimum les sonorités orientales. Les autres, vous pouvez tester mais je ne suis pas sûre que cela vous convienne. Les fans de
Salem peuvent être déçus, car on ne retrouve pas vraiment la magie des premiers opus, plus martiale et prenante…
En fait, j'irai plus loin en disant que je le trouve médiocre. Les touches de death core ou de thrash déjà présent sur le précédent opus ne me conviennent pas. Cet album ne décolle pas
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire