Liste des groupes Metal Industriel Wayne Static Pighammer

Je ne me suis jamais prétendu metalleux pour une grande et honteuse raison : j'aime Static-X. C'est l'enseignement que j'ai tiré après quelques conversations entre chevelus : "tu ne peux aimer Static-X et défendre les valeurs du metal !" Alors j'ai pleuré et coupé mes cheveux. Mais à présent, je peux l'espace d'une critique faire semblant que j'ai du goût car le premier Pighammer -- enfin, le dernier Static-X -- est sorti. Okay, c'est le projet solo de Wayne Static, mais c'est exactement la même chose que Static-X, en pire. C'est de l'indus-metal très basique, bien dans la suite de Cult Of Static, d'ailleurs : c'est chiant. Cult Of Static était déjà un brin mou du genou, mais celui-là, c'est un escargot en métal. C'est beau, ça brille, mais c'est lent et ça bave...

Certes, ça bave moins que sur les deux précédents albums, la principale critique que j'avais à leur faire était l'ennuyeuse et irritante voix de Wayne Static. Il a un timbre qui lui est propre, c'est bien, mais larguer des borborygmes qui manquent singulièrement de puissance et de façon monocorde en plus de ça, c'est lourd, et c'est pour ça que sa voix claire qu'il utilisait sur les 4 premiers albums était bienvenue -- d'autant plus qu'entre nous, ses cris aussi avait largement plus la classe à l'époque. Et bien il s'est quand même amélioré depuis Cult Of Static, maintenant il est un peu moins irritant. Mais il est toujours aussi ennuyeux, dommage... et Tony Campos n'est pas là pour assurer les refrains, ça se sent méchamment.

Maintenant que j'ai craché le très relatif bon point de l'album, parlons du reste. Ce qui choque tout de suite, c'est que c'est mou. C'est vraiment mou. C'est vraiment foutrement terriblement mou. Que les compositions soient simplistes au possible, certes, c'est le style Wayne Static je suppose, et comme je l'ai dit je suis pas assez metalleux pour me plaindre de l'absence complète de talent nécessaire pour jouer du Static-X, donc je peux comprendre. Mais là on a atteint une profondeur abyssale, une profondeur qui m'étonne, moi, amateur de Static-X, et c'est pas parce que j'ai chopé un minimum de bon goût depuis Cult Of Static, oh non. Je pensais au début que c'était en raison de la lenteur de la section rythmique, qui ruinait une musique autrement efficace à défaut d'être grandiose lorsque le tempo est un peu plus élevé.

Alors j'ai fait un test. J'ai sorti les gants en caoutchouc et les rats de laboratoire et leur ai fait écouter les musiques accélérées au préalable -- peu importe laquelle, c'est pas comme si les rats arrivaient à faire la différence, déjà que pour nous c'est dur. J'espérais ainsi trouver une solution à ce problème de lenteur qui plombe le disque. Sauf que les rats sont morts d'ennui presque immédiatement. Je compris dès lors que le tempo n'était pas le seul problème, les musiques elles-mêmes sont misérablement pauvres. Même en créant artificiellement la patate qui manque à ce disque, les riffs ne gagnent pas en intérêt, restent aussi agressifs et crunchy qu'un battement d'aile de moustique, les samples sont très secondaires derrière les riffs et le chant, les paroles sont toujours inspirées par la muse de Wayne, qui est une actrice porno. Peut-être que ça a une incidence, d'ailleurs ? C'est vrai que depuis qu'elle est arrivée dans sa vie, depuis Cult Of Static, tout ce que pond Wayne pue le remplissage à plein nez...

Peu importe. Que ce soit de sa faute ou pas, Pighammer est une bouse. Au final, tout ce qu'il faut savoir sur cet album est visible sur la pochette : c'est froid et vaguement metallique, voilà ce qui décrit le style de la musique, c'est franchement moche et non-inspiré, voilà ce qui décrit la qualité. On peut trouver le côté kitsh amusant, à la limite...