Piece of Cake

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16/20
Nom du groupe Vengeance (NL)
Nom de l'album Piece of Cake
Type Album
Date de parution 28 Octobre 2013
Labels Steamhammer
SPV
Produit par
Style MusicalHeavy Metal
Membres possèdant cet album11

Tracklist

1. World Arena 04:39
2. Tears from the Moon 03:41
3. Raintime Pt. I 00:36
4. Raintime Pt. II 03:32
5. Sadman 05:10
6. Back to Square One 04:55
7. Headquake 03:45
8. Train 05:08
9. Mirrors 03:16
10. Piece of Cake 03:28
11. Goodbye Mother Sky 06:30
Total playing time 44:40

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Vengeance (NL)


Chronique @ AlonewithL

20 Janvier 2014

Le lion des Pays-Bas a été donné pour mort trop tôt.

Il y a les hauts et les bas. La vie est un sinueux parcours fait d’illusions, de combats, de chutes et de sursauts. En 2012, Leon Goewie, alors rescapé d’une formation en pleine dérive, était triste à voir. Le néerlandais a visiblement adopté les traits du clochard écumant les trottoirs. Les cheveux en bataille, la barbe de 10 jours, l’air d’avoir mal digéré les excès de la veille, le leader de « Vengeance » est en pleine déprime. De ces amis, il ne restait personne sur « Crystal Ball », juste des musiciens de prestige comme Chris Slade ou Keri Kelli, qui n’arrivaient pas à compenser les pertes, surtout celle de son camarade Jan Somers mort durant les phases d’enregistrement. « Crystal Ball » nous a donc laissé un arrière-goût nauséeux. C’était la fin des haricots, et on osait à peine espérer un retour de Leon Goewie en meilleure forme. Mais parfois, le soleil parvient à illuminer le fond d’une cave. Son ancien camarade Barend Courbois réintègre la formation. Il fait appel à de nouveaux musiciens, néerlandais cette fois, et officialise le fiston de son défunt camarade Jan à la place qu’occupait son père. Timo Somers, qui joue également au sein du groupe non moins prestigieux « Delain », soutient à fond Leon Goewie. Sans détour, pour lui, c’est le meilleur chanteur rock d’Europe. Peut-on y voir de la naïveté ou une flatterie osée dans ses propos ? En tout cas, cela a certainement eu pour effet de remonter l’ancien ami de son paternel. Le lion des Pays-Bas a été donné pour mort trop tôt.

Ce nouvel album produit par son collègue Michael Voss ne laisse rien présager de proprement bon à priori. La pochette montre un Leon Goewie secoué et seul maître à bord. Nous craignons que l’embarcation ne mène à un désastre supplémentaire. Pourtant, le premier titre de l’opus va nous étonner, pas trop du côté de la musique quelque peu poussive, malgré un rythme acéré, mais plutôt du côté du leader de la troupe lui-même. Son chant a gagné en puissance, en peps. Il donne à son auditeur une pêche incroyable. Comme si ça ne suffisait pas, il monte encore en volume pour finir « World Arena » en apothéose. Il semble en plus que nous n’avons pas débuté sur le meilleur morceau et « Vengeance » laisse déjà une assez bonne impression. On retrouvera d’ailleurs les mêmes défauts de « World Arena » sur « Headquake ». Un morceau jouant sur la robustesse de ses riffs, mais trop répétitif. Mais même là, l’auditeur ne sera que peu contrarié. C’est dire le fossé qui sépare « Crystal Ball » de ce « Piece of Cake » distancés d’une seule année seulement.

Par contre, on pourra se montrer un peu plus difficiles avec des titres ne crevant en rien dans l’originalité, tel que « Tears from the Moon » qui s’illustre dans une structure assez semblable à une chanson tirée d’un album d’« Axel Rudi Pell » post-1995, à l’exception du refrain inspiré de la scène blues rock, avec ses chœurs notamment. Comme on est à évoquer la présence de blues, il en est tout autrement de « Back to Square One ». Comme sur « Tears from the Moon » Leon use de sensualité sur cette ballade, toutefois il pousse encore plus loin le désœuvrement, cette sensation de dévastation, presque aussi efficacement que le ferait un David Coverdale. Timo n’est pas en reste et tient à assurer son rang aussi bien que le fit son père. Il est néanmoins dommage qu’un tel titre tombe dans les clichés offerts assez piteusement par le clip. L’image n’est parfois pas le meilleur serviteur du son.

« Vengeance » fait l’effort d’offrir un album riche et complet. L’autre ballade « Mirrors », si on peut appeler ça une ballade ne choisit pas l’authenticité du blues, mais un rock moderne, torturé, si on en croit surtout son refrain très prononcé et sans compromis. On imagine très bien une prise de conscience de la part de Leon, celle de revenir d’un désastre, d’un proche passé peu glorieux. Ce n’est plus un chant qui sort de lui, mais un cri, le râle d’un lion blessé. Cette souffrance, cette noirceur prend aussi sur la musique, devenue ombrageuse par moments. L’instrumental qui introduit « Raintime » le révèle très bien. Nous avons là une composition froide et classieuse, où s’impose avec grâce une guitare épousant des airs lointains andalous. Cela lance parfaitement le heavy mid tempo « Raintime », très intéressant pour sa ressemblance à du « Edguy ». Le morceau est un ovni dans l’album, absolument démentiel niveau du rythme et de la voix.

L’autre bijou de l’album vient juste après, dans un style complètement différent. Il s’agit du nonchalant « Sandman », dont l’inspiration tient désormais à « Whitesnake ». Beaucoup de groove et un Leon Goewie qui pousse son chant déchiré jusque dans ses retranchements. On aime bien quand ça encaisse, quand il y a du jus, une fibre bluesy à l’américaine. On ne sera pas déçu avec le terrible « Train », et dans un ton beaucoup plus posé avec « Goodbye Mother Sky ». « Vengeance » ne serait pas « Vengeance » si le groupe venait à renier avec le hard rock pétillant qui avait fait le succès d’un « Back in the Ring » par exemple. Ce service est rendu par le titre éponyme « Piece of Cake », qui renoue avec le style très « AC/DC » qu’avait laissé en mémoire leur album de 2006. Et c’est encore un succès. Le dynamisme des riffs, la joie transcendée par l’équipe a pour effet de motiver ceux qui les écoutent.

Le dixième album de « Vengeance » est un réel sursaut dans la carrière de Leon Goewie. Un gros coup de pied aux culs à tous ceux qui l’avaient achevé un peu vite. Il a quand même dû se faire violence pour rehausser le niveau et sortir de sa torpeur. C’est aussi du fait de la présence de nouveaux musiciens et de celle de Timo Somers, qui l’encourage. « Piece of Cake » visite les peines, les joies, les pertes et l’esprit de Leon Goewie. Il dévoile une part de lui. C’est donc la raison pour laquelle le volume développe autant de schémas et de sonorités, allant du heavy rock au rock blues. « Vengeance » est reparti de plus belle. Le lion est vieux, titube, mais mord quand sa vie est en danger. Même en étant réaliste, on peut se tromper, et être très agréablement surpris par ce qui nous paraissait complètement délabré. « Tout est possible, tout est réalisable, c’est le jeu de la vie ».

14/20

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