Vicious Art, c’est un peu l’ANPE du death metal suédois, ou comment recycler toutes ces vieille gloires de la scène krisprolls des années 90. Après un solide bilan de compétences et quelques années de validation des acquis de l’expérience avec leur conseiller emploi, ces vieux de la vieille décident en 2002 de monter leur entreprise,
Vicious Art. Trois d’entre eux avaient déjà bossé pour l’obscur (arf) combo DM
Obscurity, dont deux trouvèrent ensuite refuge chez Fark fufu, la multinationale suédoise du Bm bien connue. . Le quatrième larron de cette belle histoire de reconversion est le gratteux Tobbe Sillman, à ma connaissance un illustre inconnu ayant joué avec les non moins illustres Guidance of sin et
The Dead vers la fin des 90’s. Le cinquième et dernier contributeur qui les rejoindra par la suite n’est autre que Jörgen Sandström, ex-membre de la Grave company de la grande époque (celle qui en gros prend fin avec le très moyen « hating life »), membre honoraire du « Project hate machin », conglomérat dédié à la sonorisation des maisons de retraite, et enfin actionnaire principal du fabricant d’ogives nucléaires
Torture Division, avec lequel il vient de terminer sa septième démo (ou son 2eme Lp, je m’embrouille). Vous êtes toujours là ? bon, je continue.
Ayant mûrement réfléchi leur forfait, que croyez-vous que les acolytes décidèrent ? De monter un bon vieux combo de death suédois old skull au son krisprolls typique, fleurant bon le « Left hand path » et le « Into the grave » bien sûr ! Et bien pas du tout, sans doute pour mieux tromper l’adversaire, les membres du directoire de la
Vicious Art Company choisissent de donner à leur production une toute autre saveur, plus orientée vers ce qui se faisait déjà outre-atlantique. Ils n’étaient pas les premiers, me direz-vous, des combos suédois tels que
Deranged ou
Insision avaient déjà défriché ces chemins-là. C’est donc vers un DM racé et puissant que s’oriente
Vicious Art.
Première bonne idée pour cet album, «
Pick Up This Sick Child » (PUTSC pour les intimes) est enregistré aux offbeatstudios à stockholm, qui a vu depuis passer
General Surgery ou encore
Insision pour le ep «
End of all » à sortir en cette année 2011 chez sevared. Le résultat est un son à la fois puissant, clair et équilibré. La basse est étonnement mise en valeur pour un rendu redoutable, sur les parties blastées entre autres qui sont nombreuses sur ce missile.
Au niveau des compositions, la société
Vicious Art n’investit pas trop dans la recherche et développement, mais par contre a tout misé sur la solidité et l’efficacité du produit : un death ultra puissant, mené par le chant varié de Jocke widfeldt, reposant sur des riffs qui se mémorisent immédiatement et refrains sacrément efficaces, comme ceux de « Tombstone grind », « We’re both into killing me » ou « Dancing Münchausen ». Ça dure près de trois quarts d'heure, chose presque unique dans le domaine du DM "moderne", mais on ne voit pas passer le temps.
Pas d’originalité particulière donc pour ces vieux routiers, mais pas de frime non plus, le groupe sachant faire parler la poudre avec des « Tombstone grind » mené tambours battant en mode blast maxi ou des « Our family flesh » tout en rage contenue. Le parallèle avec les groupes suédois pré-cités n’est d’ailleurs pas absurde, même si
Vicious Art reste beaucoup moins brutal que deranged ou insision, on retrouve cette même volonté d’aggression de chaque instant qui ravira le fan de DM.
A noter le chant couillu de Jocke widfeldt qui parvient avec facilité à donner vie aux paroles en alternant chant criards et growl bien glaireux, bref un vocaliste doué mais pas dans la démonstration.
Tout ça pour dire que cet album est à la fois brutal, efficace, sacrément accrocheur, technique comme il faut mais pas casse-couilles, bref
Vicious Art c’est bon, mangez-en.
Cependant je crois que les growls sont de Jörgen Sandström et non de Jocke widfeldt comme tu le dis.
Ils rappellent en effet beaucoup ceux des premiers Grave.
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