Phantasmagoric Symphony

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12/20
Nom du groupe Opera Queen
Nom de l'album Phantasmagoric Symphony
Type Album
Date de parution 20 Juillet 2018
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Intro (Arias of Life)
 02:32
2.
 Warriors of Make Believe (Catharsis)
 04:52
3.
 Pieces
 04:52
4.
 Masquerade
 07:10
5.
 Personal Apocalypse
 06:00
6.
 Control
 04:42
7.
 Nessun Dorma (Versão)
 02:57
8.
 Cosmic Dust
 03:41
9.
 Der Hölle Rache
 03:04
10.
 Phantasmagoric Symphony
 07:28

Durée totale : 47:18

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Opera Queen


Chronique @ ericb4

30 Septembre 2019

Un si classique, grandiloquent et caricatural message musical...

Nouvel entrant dans le si concurrentiel univers metal symphonique à chant féminin, inspiré comme tant de ses compatriotes par Nightwish et consorts, ce jeune septet brésilien originaire de Belém entend à son tour sortir de l'ombre et légitimement embrasser une carrière à l'international. Encore peu popularisé hors de sa terre natale, ce combo créé en 2016 par le guitariste Roberto Yamato et la mezzo soprano Luciana Cascardo n'en est plus à ses balbutiements. En effet, le groupe ne tarda pas à fouler quelques planches de la scène metal locale, assurant notamment des reprises de titres phares de cadors du genre (Nightwish, Epica, Xandria, entre autres), et sortit, en 2017, son premier single « Phantasmagoric Symphony », titre fleuve qui donnera son nom et sera intégré au présent et introductif album full length. Armée de cette première ogive, en quoi cette verte formation serait-elle en mesure d'inquiéter ses homologues générationnels désormais bien implantés à l'international, à l'image de Beyond The Black, Elvellon, Sleeping Romance, Walk In Darkness ou Once ?

Pour mener à bien leur projet, Luciana et Yamato ont prestement sollicité les talents du vocaliste Leonardo Guiler, du claviériste Elisio Nazareno, du bassiste Giuseppe Lucciano, du batteur Alison Jean et de la violoncelliste Amanda Alencar. De cette étroite collaboration naît une œuvre rock'n'metal mélodico-symphonique et opératique dans la lignée de Nightwish (première mouture), Amberian Dawn, Xandria (seconde période), After Forever, Epica, Kamelot ou encore Diabulus In Musica. Aussi, les 10 pistes égrainées sur les 47 minutes du ruban auditif de la galette se révèlent à la fois pimpantes, épiques, grandiloquentes, romantiques et éminemment classiques. Ce faisant, cette offrande laisse entrevoir une ingénierie du son encore prise dans son jus, l'enregistrement accusant quelques sonorités parasites et des finitions manquant encore à l'appel. De plus, on ne saurait éluder une impression de compression des lignes de chant, étouffées par un persistant sur-mixage de l'instrumentation. Mais embarquons plutôt à bord du navire et, espérons-le, vers d'enchanteurs rivages...


Une fois levée l'ancre, c'est à la découverte d'orientalisantes sonorités que nous mène tout d'abord notre équipage. Aussi, sous couvert d'incessantes et sèches frappes d'une régularité métronomique exhalant d'un tambour martial, secondé d'un troublant violoncelle et de choeurs aux abois, l'instrumental symphonico-opératique et cinématique « Intro (Arias of Life) » se pose tel une brève et classique mais fringante mise en bouche.

C'est le plus souvent sur des charbons ardents que le propos nous projette, avec certes quelques pépites placées çà et là sur notre parcours, hélas émaillées de persistantes irrégularités. Ainsi, eu égard à ses riffs crochetés, son infiltrant cheminement d'harmoniques et son refrain d'une efficacité redoutable, l'épique et ''nightwishien'' up tempo « Warriors of Make Believe (Catharsis) » n'aura guère tari d'arguments pour retenir le chaland plus que de raison. On regrettera cependant l'octroi d'hésitantes envolées lyriques et une tenue de note mal assurée de la part de la frontwoman. Dans cette énergie, si le pimpant et ''xandrien'' « Cosmic Dust » pourra imposer ses couplets finement ciselés relayés chacun d'un refrain immersif à souhait, tant son mixage mal ajusté que ses lacunaires finitions atténueront la portée du propos. Enfin, recelant de grisantes montées en puissance de l'instrumentation et surtout de l'empreinte vocale de la sirène, l'adaptation de « Der Hölle Rache » (air de l'opéra « La Flûte Enchantée » de Mozart) au registre metal symphonique n'en revêt pas moins l'aspect d'un réel coup de poker pour la formation brésilienne.

Tout aussi offensives mais moins aisément domptables, d'autres plages pourront nécessiter plusieurs passages préalablement à leur éventuelle assimilation. Dans cette dynamique, le complexe et symphonisant « Personal Apocalypse » développe une sidérante force de frappe ainsi qu'une judicieuse triangulation entre les cristallines impulsions de la belle, les claires attaques de son acolyte et des growls aussi caverneux que tranchants. Au carrefour entre Epica et After Forever, cette venimeuse et techniciste livraison suit également quelques chemins de traverse tout en accusant de persistantes linéarités mélodiques, au risque de nous égarer en chemin. De même, en dépit de ses opportunes accélérations, au regard de ses séries d'accords peu ragoûtantes et aux enchaînements flottants, le frondeur et ''nightwishien'' « Control » peinera plus encore à nous retenir plus que de raison.

Quand le convoi orchestral ralentit un tantinet la cadence, s'ils en viennent parfois à friser la caricature, nos compères parviennent néanmoins à nous happer. Ce qu'illustre « Pieces », grisant et vénéneux mid tempo d'obédience metal symphonique gothique flirtant avec le baroque, à mi-chemin entre Kamelot et Xandria. Disséminant ses riffs roulants coalisés à une basse vrombissante, tout en se calant sur un duo mixte en voix claires bien habité que renforce une imposante muraille de choeurs, cette théâtrale et mélodieuse offrande réserve, par ailleurs, de saisissantes montées en régime du corps instrumental. Et la sauce prend.

Le collectif sud-américain a, par ailleurs, misé ses espoirs de séduction à l'aune de passages empruntés à l'univers de l'opéra. Ainsi, « Nessun Dorma (Versão) » se pose telle une classique et frissonnante sonate dans le sillage de « Carmen » de Georges Bizet, alors dépourvue d'instruments propres au registre metal ; espace d'expression où la mezzo soprano peut donner la pleine mesure de son talent, s'autorisant ainsi à tutoyer les étoiles avec une tenue de note inattendue. Une réelle prise de risque consentie dans un tel registre mais parfaitement assumée et exécutée avec maestria par le combo brésilien.

Enfin, à la lumière de leurs pièces en actes estampées metal symphonico-progressif, nos gladiateurs recèlent encore quelques armes aptes à encenser le pavillon. Aussi, pourra-t-on retenir « Masquerade », low tempo progressif à la confluence entre Nightwish, Amberian Dawn et The Fall Of Eve, à la fois pour la féline gradation de l'intensité de son dispositif instrumental, son sensuel solo de guitare et les ensorcelantes inflexions de la maîtresse de cérémonie. Ainsi, au fur et à mesure de notre avancée, les quelque 7:10 minutes de la fresque finissent par glisser avec célérité dans nos tympans alanguis. Mais ce serait surtout l'épique et romanesque « Phantasmagoric Symphony » qui, au regard de sa mélodicité toute de nuances vêtue et ses insoupçonnées variations atmosphériques, emporterait l'adhésion. Dans la tourmente, par effet de contraste, évoluent sereinement les ensorcelantes envolées lyriques de la diva, et ce, parallèlement à son escorte de choeurs qui, telle une garde rapprochée, ne la quitte qu'en de rares moments. Bref, 7:28 minutes d'un spectacle haut en couleurs, apte à générer quelques émotions profondément enfouies.


C'est à une incursion dans l'univers d'un metal symphonique classique flirtant bien souvent avec l'opéra metal que nous convie la troupe sud-américaine. En dépit de sa diversité atmosphérique, vocale et rythmique, et de l'une ou l'autre prise de risque consentie, l'opus peinera à encenser un pavillon déjà sensibilisé aux travaux de leurs maîtres inspirateurs. Eminemment classique, loin de s'être libérée de l'empreinte de ses sources d'influence, allant même jusqu'à frôler la pâle caricature, et en proie à une ingénierie du son encore taillée dans la roche, on comprend que la luxuriante galette éprouvera quelques difficultés à emporter l'adhésion.

On ne saurait cependant passer sous silence ni le potentiel technique ni les louables qualités mélodiques d'une formation qui, pour l'heure, cherche encore ses marques. Bref, une œuvre en dents de scie, à effeuiller pour le simple plaisir de la découverte, puis l'on passera à autre chose. A condition de laisser le temps nécessaire à la maturité de leurs futures compositions et à la frontwoman pour fluidifier ses inflexions, le combo brésilien aura alors une belle carte à jouer pour espérer s'imposer sur la scène locale et, qui sait, à l'international. Affaire à suivre...

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