Dans la catégorie espoir 2021, Throne pourrait prétendre à concourir. Formé en 2015 à Jackson (Michigan), ce groupe opte musicalement pour le death-black et se compose de Leslie Drake (basse), Kollin Perpignani (batterie), Nathan Barnes (guitare, growl) et Joseph (guitare), ce dernier apparaissant incognito sur les photos promotionnelles. Ayant sorti l'EP "
Altar of the Dying" de manière indépendante en 2018, les voici signés sur Redefining
Darkness Records pour la sortie de leur premier album "
Pestilent Dawn" en avril 2021.
Un premier album relativement court, 31 minutes pour 8 titres plus intro/outro. Soucieux de maintenir une efficacité constante, l'intro pose rapidement les fondements de la musique de Throne : riffing véloce et d'une précision chirurgicale, batteur puissant et technique et un growl alternant guttural profond et cris arrachés. Cet ensemble explose agréablement sur le 1er titre "Among The Sinners, They Came Forth", agrémenté de petits soli bien sentis et encore plus sur la superbe "In The Midst of Chaos", aux variations rythmiques bienvenues.
La formule d'un death black aux accents modernes ayant été bien établie (on entend vite qu'ils ne sont pas dans le trip old-school), Throne va alors l'appliquer à loisir sur le reste de la galette. Le bémol se situe alors dans une redondance des schémas de composition dont le groupe a du mal à se départir. Si "
Born of Death", "
Pestilent Dawn" ou encore "
And They Shall Weep" sont intrinséquement de bons titres, leur grande similitude empêche l'adhésion complète de l'auditeur.
Pourtant, le groupe arrive tout de même à s'en extirper sur "
Beyond Malice" grâce à des vocaux un poil hardcore et une basse claquante en fin de titre. Il faut aussi souligner les nappes de synthé glacantes sur "All
Creation Wept", titre qui imbrique riffing death et black pour un résultat probant. Par contre, l'interlude "
Eternity in Mourning" et sa guitare classique n'enchérissent que peu l'ensemble et tombent un peu comme un cheveu sur la soupe. Le constat est similaire pour l'outro qui fait résonner trop longuement cris de souffrance et grognements démoniaques. Un peu dommage de perdre ainsi par ces scories l'intention initiale de proposer un disque sans faille.
Côté production, le travail d'Andy
Nelson est de bonne facture. Tout sonne relativement propre, rien ne déborde vraiment mais l'ensemble reste assez charnel. Par contre, je trouve le travail artistique de Brian Sheehan sur l'artwork relativement quelconque.
Throne propose donc un premier album réussi, avec une qualité d'écriture et d'interprétation indéniable. Un supplément de diversité et une identité plus assenée devraient sans conteste leur faire franchir un cap et ainsi leur faire conquérir le trône (oui je sais je ne suis pas le George R.R. Martin de la blague).
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