Yverdoom…
Le logo est accrocheur, et au vu de la pochette engageante (une magnifique tête de bouc et au verso un château) et du titre bizarre (
Pestalozzi Platz Massacre), serai-ce du Black, ou tout du moins du
Death ?
Que nenni !
Mais alors, avec un nom pareil serait-ce du doom ?
Non plus !
En fait, le nom Yverdoom est simplement un calembour avec la ville d’Yverdon d’où est issu le groupe suisse ; et s’il se retrouve catalogué dans le Metalcore c’est sans doute dû à la voix claire hurlée qui sonne comme un cliché Hardcore tandis que le son relativement actuel soutien des compos aux influences Thrash / Punk teintées de Pop Rock.
Pour faire simple, il pourrait s’agir de Thrash N’ Roll, à la
President Evil (album
Hell In a Box).
“Jah
Blast” introduit l’album en une minute, à la manière des groupes de Punk pré-Grind, un larsen, du blast et des hurlements… Puis s’enchaînent des titres typés hardcore avec des vocaux hargneux sur des riffs qui respectent les codes du genre ; accompagnés toutefois d’arrangements Rock et très Thrash (“The Luminous
Path” surprend avec un refrain à la limite de rappeler du bon vieux
Tankard et un solo de Makro (
Samael) intervient après un interlude dans la mouvance
Core quasi Néo mais suffisamment brut ).
Une sympathique instrumentale funky groovy lorgnant sur de la Fusion à la
Faith No More, période
King For a Day… précède des percus venues du Brésil annonçant le morceau à consonance
Death “Putaquepariu”. Et pour cause, y officient les Brésiliens de
Claustrofobia : Alexandre de
Rio à la gratte et Marcus d’
Angelo au chant.
Assez représentatif de l’ensemble, placé juste avant “Systems
Overload”, reprise de
Integrity, groupe de Hardcore de Cleveland, qui clôture cet album assez court (moins de 30 minutes pour 8 titres), “Ordinary
Warrior” témoigne du talent du trio (seuls Danek, Laurent et Ivan figurent sur l’album) à enrichir sa musique de mélodies envolées, flirtant avec le Pop Rock inspiré. Un titre très captivant.
Un fil rouge hardcore mais des apports hétéroclites pour ce premier opus auto-produit.
Pour info : Johann Heinrich Pestalozzi (1746-1827), pédagogue suisse, est une figure historique de l’Yverdon, qui habita le château en illustration au verso du digipack ; et forcément une place porte son nom. Y a-t-il eu un massacre ?
En tout cas, musicalement parlant
Pestalozzi Platz Massacre n’en est pas un. C’est un album travaillé. Les diverses influences ne sont pas disséminées n’importe comment. Intégrées, elles donnent une identité à chaque morceau.
À moins d’être totalement réfractaire aux mouvances Fusion Hardcore, il n’y a aucune raison de se priver de ce CD.
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